Le pacte : mise en oeuvre dans les EPLE

Le pacte  a de beaux jours devant lui: 21 sur 31 signés dans mon établissement.
Les profs de lettres  sont quasiment  les seuls à ne pas avoir pris de pacte...sans doute parce qu'ils ont déjà trop de travail et qu'ils ne peuvent pas travailler plus?
Tout ceci me dégoûte au plus haut point.

Tu tiens le même discours pour les profs principaux ?

Ces collègues qui acceptent de plus en plus de missions pour une indemnité qui stagne et qui par leur servilité aggravent nos conditions de travail

Dans mon établissement, grand mystère, absolument personne n'en parle, que ce soit parmi les collègues ou les membres de la direction...

Ce que je trouve atroce dans ce pacte, c'est que l'ensemble des syndicats l'ont rejeté, profs comme chefs, mais que le ministère n'en a rien eu à battre. Tout ça pour cette débâcle, tout ce fric à faire miroiter, qui aurait pu être vraiment distribué. Ca me fait gerber.

J'accompagne les collègues qu'on a collé PP contre leur gré se "désinscrire", et ce chaque année. Mais tu sais parfaitement que le pacte et les PP ça n'a pas grand-chose à voir.

Cléopatra2 a écrit:J'accompagne les collègues qu'on a collé PP contre leur gré se "désinscrire", et ce chaque année. Mais tu sais parfaitement que le pacte et les PP ça n'a pas grand-chose à voir.

Un dispositif sous-payé et fondé sur le volontariat de collègues qui acceptent pour diverses raisons (la nécessité d'un complément de revenus, l'échange de bons procédés/le chantage avec la direction, le goût pour la mission, ...).
L'acceptation de ces conditions par les collègues qui contribue à rendre la mission comme normale et mettre en difficulté les autres collègues qui refusent.

Très franchement, je ne vois pas de différences majeures.

Enaeco a écrit:

Cléopatra2 a écrit:J'accompagne les collègues qu'on a collé PP contre leur gré se "désinscrire", et ce chaque année. Mais tu sais parfaitement que le pacte et les PP ça n'a pas grand-chose à voir.

Un dispositif sous-payé et fondé sur le volontariat de collègues qui acceptent pour diverses raisons (la nécessité d'un complément de revenus, l'échange de bons procédés/le chantage avec la direction, le goût pour la mission, ...).
L'acceptation de ces conditions par les collègues qui contribue à rendre la mission comme normale et mettre en difficulté les autres collègues qui refusent.

Très franchement, je ne vois pas de différences majeures.

Disons que PP on sait à peu près à quoi s'attendre, les RCD inclus dans le pacte sont plus imprévisibles.

Sans surprise dans mon collège, deux enseignants de maths, qui ont déjà un max d'heures sup, ont pris du RDC.
L'un d'eux me remplace, pour 2 heures, dans une de mes classes, sachant que c'est une classe qu'il n'a pas.
Il est gentiment venu me demander hier si je voulais qu'il fasse quelque chose de particulier sur ces heures. Précision : j'ai la classe en français, je ne suis pas prof de maths.

henriette a écrit:Sans surprise dans mon collège, deux enseignants de maths, qui ont déjà un max d'heures sup, ont pris du RDC.
L'un d'eux me remplace, pour 2 heures, dans une de mes classes, sachant que c'est une classe qu'il n'a pas.
Il est gentiment venu me demander hier si je voulais qu'il fasse quelque chose de particulier sur ces heures. Précision : j'ai la classe en français, je ne suis pas prof de maths.

Tu aurais dû lui dire de faire l'explication d'un poème de Mallarmé !

Ça m'a traversé l'esprit. Mais le Sonnet en X (titre bien adapté pour un matheux), c'est un peu rugueux en début de 5e, tout de même.

Le pire,  c'est que ça partait sincèrement d'une bonne intention, pour rendre service, et c'est un collègue que j'aime bien par ailleurs.

Bonsoir. Bruits de couloir chez nous : certains affirment que le CDE peut demander des parts de pactes supplémentaires au rectorat vu que dans les établissements du coin peu sont pris (alors qu’ici il n’y en aurait pas assez !). Vrai ?

Oui, les pactes non pris peuvent être redistribués sur d'autres établissements.

Omg... Le CDE appelle/écrit au rectorat et hop des pactes arrivent ?

Quelque chose comme ça j'imagine.
Je ne sais pas trop, le Dasen nous dit à chaque réunion sur le pacte qu'il fera un point et redistribuera les pactes aux établissements qui en auraient besoin.

Je ne pense pas que tous les signataires du pacte aient « honte » même si certains collègues sont hostiles.
Je ne cache pas mes trois pactes. Heureusement, mon établissement est encore un lieu où les collègues sont à peu près tolérants envers les choix de chacun mais quand je lis certaines réactions ici, on se dit que c’est un peu triste.

Cedric a écrit:Je ne pense pas que tous les signataires du pacte aient « honte » même si certains collègues sont hostiles.
Je ne cache pas mes trois pactes. Heureusement, mon établissement est encore un lieu où les collègues sont à peu près tolérants envers les choix de chacun mais quand je lis certaines réactions ici, on se dit que c’est un peu triste.

Qu'est-ce qui est triste ? de reprocher aux collègues leur individualisme qui est nuisible collectivement à la profession ?

Notre CDE nous a envoyé un projet de mise en œuvre du pacte à présenter au CA. Sans surprise, le pacte s'inscrit dans un ensemble qui a pour but de faire travailler plus les profs sans un rond supplémentaire.

La première rubrique du projet est "limiter les besoins de RCD". Il est question de :
- faire les réunions en dehors des heures de cours, quitte à déplacer des heures de cours pour ça ;
- conditionner toutes les absences pour motif personnel à un remplacement des heures perdues par l'enseignant ;
- attribuer prioritairement les heures de RCD aux TZR disponibles sans rémunération supplémentaire (donc sans pacte).

Autant dire que le projet de mise en œuvre du pacte concerne principalement... ceux qui ne l'ont pas signé. On voit bien quelle est la logique à l'œuvre. Avec tout ça on n'est pas loin de l'annualisation. Ajoutez-y la formation hors temps scolaire et l'ensemble est complet.

lene75 a écrit:Notre CDE nous a envoyé un projet de mise en œuvre du pacte à présenter au CA. Sans surprise, le pacte s'inscrit dans un ensemble qui a pour but de faire travailler plus les profs sans un rond supplémentaire.

La première rubrique du projet est "limiter les besoins de RCD". Il est question de :
- faire les réunions en dehors des heures de cours, quitte à déplacer des heures de cours pour ça ;
- conditionner toutes les absences pour motif personnel à un remplacement des heures perdues par l'enseignant ;
- attribuer prioritairement les heures de RCD aux TZR disponibles sans rémunération supplémentaire (donc sans pacte).

Autant dire que le projet de mise en œuvre du pacte concerne principalement... ceux qui ne l'ont pas signé. On voit bien quelle est la logique à l'œuvre. Avec tout ça on n'est pas loin de l'annualisation. Ajoutez-y la formation hors temps scolaire et l'ensemble est complet.

Pour la partie graissée c'est normal non? Et ce que nous demandons, à savoir le recours aux TZR pour effectuer les remplacements?

Cedric a écrit:Je ne pense pas que tous les signataires du pacte aient « honte » même si certains collègues sont hostiles.
Je ne cache pas mes trois pactes. Heureusement, mon établissement est encore un lieu où les collègues sont à peu près tolérants envers les choix de chacun mais quand je lis certaines réactions ici, on se dit que c’est un peu triste.

Oui, vraiment c'est l'intolérance des gens qui défendent les statuts qui est triste.
C'est ce que je disais, bientôt les pactés seront de pauvres victimes de l'intolérance de leurs collègues extrémistes. Ne t'inquiète pas, s'ils n'ont pas eux-mêmes signé, tes collègues n'en pensent sûrement pas moins.

henriette a écrit:Sans surprise dans mon collège, deux enseignants de maths, qui ont déjà un max d'heures sup, ont pris du RDC.
L'un d'eux me remplace, pour 2 heures, dans une de mes classes, sachant que c'est une classe qu'il n'a pas.
Il est gentiment venu me demander hier si je voulais qu'il fasse quelque chose de particulier sur ces heures. Précision : j'ai la classe en français, je ne suis pas prof de maths.

Alors là, pour le coup, je comprends la question et j'aurais apprécié qu'on me la pose. Imaginer que le prof absent, qui se sent très étroit dans ses heures veuille profiter pour faire surveiller un rangement de classeur (ok, c'est tôt dans l'année), une dictée, ou autre... oui il y a des trucs qu'un prof de maths peut faire sur instruction d'un prof de français et inversement.
En revanche, comme je suis un peu comme Cleopatra, pas spécialement indulgente pour ceux qui choisissent le pacte, même si c'est un collègue de maths qui me remplace, il va bien gentiment se débrouiller, à 60€ de l'heure, il ne surveille un devoir que si il le rédige et le corrige.

Ici sur environ 130 profs, 10 pactes RCD et un peu plus de pactes projets...

Une passante a écrit:

Cedric a écrit:Je ne pense pas que tous les signataires du pacte aient « honte » même si certains collègues sont hostiles.
Je ne cache pas mes trois pactes. Heureusement, mon établissement est encore un lieu où les collègues sont à peu près tolérants envers les choix de chacun mais quand je lis certaines réactions ici, on se dit que c’est un peu triste.

Qu'est-ce qui est triste ? de reprocher aux collègues leur individualisme qui est nuisible collectivement à la profession ?

Et d'accaparer pour eux seuls une part d'un budget qui aurait pu faire du bien à tout le monde s'il avait été une réelle revalorisation.

Les hsa sont publiques, les imp sont publiques, pourquoi les pactes ne le seraient pas. De fait ça montre une certaine opacité plutôt inquiétante.

Maroussia a écrit:

lene75 a écrit:Notre CDE nous a envoyé un projet de mise en œuvre du pacte à présenter au CA. Sans surprise, le pacte s'inscrit dans un ensemble qui a pour but de faire travailler plus les profs sans un rond supplémentaire.

La première rubrique du projet est "limiter les besoins de RCD". Il est question de :
- faire les réunions en dehors des heures de cours, quitte à déplacer des heures de cours pour ça ;
- conditionner toutes les absences pour motif personnel à un remplacement des heures perdues par l'enseignant ;
- attribuer prioritairement les heures de RCD aux TZR disponibles sans rémunération supplémentaire (donc sans pacte).

Autant dire que le projet de mise en œuvre du pacte concerne principalement... ceux qui ne l'ont pas signé. On voit bien quelle est la logique à l'œuvre. Avec tout ça on n'est pas loin de l'annualisation. Ajoutez-y la formation hors temps scolaire et l'ensemble est complet.

Pour la partie graissée c'est normal non? Et ce que nous demandons, à savoir le recours aux TZR pour effectuer les remplacements?

On parle de RCD uniquement. C'est-à-dire d'appeler un TZR qui ne connaît pas la classe pour effectuer une unique heure de cours avec cette classe dans sa matière, qui n'est pas forcément cette du collègue absent. Quel intérêt pédagogique ? Et quelle vie pour les TZR qui peuvent être appelés sans arrêt à n'importe quelle heure ?

lene75 a écrit:
- faire les réunions en dehors des heures de cours, quitte à déplacer des heures de cours pour ça ;

Je crains en effet que les diverses postures qu'on a pu lire ici sur ne caractère "définitif" d'un EDT et la capacité d'un CDE a le changer laisseront bientôt d'être des spéculations plus ou moins théoriques pour devenir des simples exemples réels...

Les trois collègues ayant pris du pacte chez nous ont le même profil : plus de 25 ans de métier, seule à élever un enfant étudiant dans une métropole éloignée du domicile. Alors on peut effectivement les considérer comme des traîtres et des égoïstes, on peut aussi se dire que nécessite fait loi. La question du salaire reste centrale.