Assassinat de notre collègue Samuel Paty

lene75 a écrit:Les élèves l'appellent "le remplaçant" et lui explique que lors des premiers cours, certains se sont évanouis, probablement parce que justement il projetaient Samuel Paty sur lui. Ce collègue a l'air très solide.

J'imagine qu'il était "remplaçant" car nommé provisoirement pour remplacer Samuel Paty pour le reste de l'année scolaire, et qu'un "successeur" a été nommé l'année suivante suite au mouvement intra (ce qui doit en effet faire très bizarre), à moins que le poste n'ait été laissé vacant.

J'imagine (et j'espère) qu'ils ont fait venir quelqu'un d'aguerri et de volontaire d'ailleurs. Après, le remplaçant, c'est le sort des TZR. J'avais été appelée pour un remplacement après le suicide d'une collègue. On m'avait beaucoup parlé. Finalement, le remplacement que je faisais s'était prolongé donc je n'y suis pas allée. Mais, j'appréhendais alors là ou à Arras, j'imagine.

Caspar a écrit:

lene75 a écrit:Les élèves l'appellent "le remplaçant" et lui explique que lors des premiers cours, certains se sont évanouis, probablement parce que justement il projetaient Samuel Paty sur lui. Ce collègue a l'air très solide.

J'imagine qu'il était "remplaçant" car nommé provisoirement pour remplacer Samuel Paty pour le reste de l'année scolaire, et qu'un "successeur" a été nommé l'année suivante suite au mouvement intra (ce qui doit en effet faire très bizarre), à moins que le poste n'ait été laissé vacant.

Je pense qu'il est arrivé juste après et il est resté.

Ajonc35 a écrit:

Caspar a écrit:

lene75 a écrit:Les élèves l'appellent "le remplaçant" et lui explique que lors des premiers cours, certains se sont évanouis, probablement parce que justement il projetaient Samuel Paty sur lui. Ce collègue a l'air très solide.

J'imagine qu'il était "remplaçant" car nommé provisoirement pour remplacer Samuel Paty pour le reste de l'année scolaire, et qu'un "successeur" a été nommé l'année suivante suite au mouvement intra (ce qui doit en effet faire très bizarre), à moins que le poste n'ait été laissé vacant.

Je pense qu'il est arrivé juste après et il est resté.

Je distinguais l'usage administratif des termes remplaçant / successeur et un usage plus respectueux des circonstances

Spoiler:

Oui, c'est sûr qu'il ne s'agit pas d'un remplacement au sens habituel du terme.

Une tribune intéressante.

Pourquoi l’histoire est devenue la discipline la plus honnie des fanatiques religieux
[...] Bref, voilà ce que nous apprend l’histoire : les dieux sont mortels, et pour cause. Aucune parole n’est jamais tombée du ciel. Dieu est au mieux un symbole, une allégorie, l’expression d’un surmoi collectif fondé sur des mythes que l’anthropologie structurale nous a appris à repérer et à classer. Rien de plus. Pour le « vrai » croyant, celui pour qui toute remise en cause du dogme auquel il adhère constitue une offense impardonnable (une « blessure », disent certains), l’affaire est donc assez grave. On voit comment le blasphème en l’état est constitutif de la discipline historique même : à trop fouiller dans le passé, on en vient vite à remettre en question l’éternité.
[...]
Après les assassins de la mémoire dont parlait Pierre Vidal-Naquet, voici donc venu le temps des assassins de l’histoire.

https://www.nouvelobs.com/opinions/20231016.OBS79595/pourquoi-l-histoire-est-devenue-la-discipline-la-plus-honnie-des-fanatiques-religieux.html

epekeina.tes.ousias a écrit:Ce n'est pas ce qu'a expliqué Mikaëlle Paty : nommer le square (qui n'existe pas encore) avec le nom de son frère a pour effet de ne plus avoir besoin de se poser la question pour le collège.

Des élèves dans le documentaire ont parlé du fait de renommer ou non le collège Samuel Paty. Elles étaient très partagées sur la question, tout en comprenant l'idée et le symbole. Je les ai trouvées à ce propos en particulier et de manière générale d'une justesse et d'une maturité confondantes pour leur âge.

Concernant le lien brisé avec les élèves, c'est terrifiant et tellement compréhensible.

C'est en tout cas un film documentaire que j'ai trouvé très juste, très émouvant, et glaçant à la fois.

Hermione0908 a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:Ce n'est pas ce qu'a expliqué Mickaëlle Paty : nommer le square (qui n'existe pas encore) avec le nom de son frère a pour effet de ne plus avoir besoin de se poser la question pour le collège.

Des élèves dans le documentaire ont parlé du fait de renommer ou non le collège Samuel Paty. Elles étaient très partagées sur la question, tout en comprenant l'idée et le symbole. Je les ai trouvées à ce propos en particulier et de manière générale d'une justesse et d'une maturité confondantes pour leur âge.

Concernant le lien brisé avec les élèves, c'est terrifiant et tellement compréhensible.

C'est en tout cas un film documentaire que j'ai trouvé très juste, très émouvant, et glaçant à la fois.

Je ne l'ai pas encore vu. Mais dans la session de la commission d'enquête du Sénat, Mickaëlle Paty a fait la distinction entre attendre, pour renommer le collège, que soient partis les élèves qui y étaient inscrits en 2020, et le fait de nommer un square (non encore construit) — pour éviter d'avoir, à l'avenir, à renommer ledit collège.

Je n'ai pas encore écouté son audition, je compte le faire cet après-midi.
Sa position me semble juste en te lisant, mais celle des élèves, avec leur vision adolescente se comprend également.

lene75 a écrit:
Et l'assassinat de Dominique Bernard a ravivé la même chose. Même si ce n'était pas son élève, qu'un élève de l'établissement se retourne contre les professeurs de cet établissement, ça va au-delà d'un simple acte terroriste. La rupture de confiance rejoint d'autres choses, surtout dans notre métier où nous donnons beaucoup de nous pour eux. Ça explique le lien que nous faisons, que beaucoup de collègues font dans les médias, avec le prof bashing, alors qu'il ne devrait pas y avoir de rapport.

Ce n'est pas ce que je perçois. L'assaillant était issu d'une famille aux moyens limités, la radicalisation se fait largement par voie numérique, il habitait Arras, a commencé deux formations post-bac à Arras: sans doute n'avait-il pas beaucoup d'expérience de "l'ailleurs". Alors venir dans son ancien établissement, c'était à la fois suffisant et plus simple. Le procureur l'a dit hier: il voulait le proviseur et un professeur d'histoire et, connaissant les lieux, il est d'abord allé directement dans le bureau du proviseur (qui n'y était pas).

J'ai l'impression qu'on essaie de "rationaliser" quelque chose qui ne l'est pas. Etre radicalisé c'est se couper de son humanité, éventuellement même à l'aide de médicaments lors du passage à l'acte, donc tuer son (ancien) prof ou un autre, peu importe, il était déjà violent envers sa propre famille, sa mère et ses sœurs d'après les médias.

Hermione0908 a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:Ce n'est pas ce qu'a expliqué Mikaëlle Paty : nommer le square (qui n'existe pas encore) avec le nom de son frère a pour effet de ne plus avoir besoin de se poser la question pour le collège.

Des élèves dans le documentaire ont parlé du fait de renommer ou non le collège Samuel Paty. Elles étaient très partagées sur la question, tout en comprenant l'idée et le symbole. Je les ai trouvées à ce propos en particulier et de manière générale d'une justesse et d'une maturité confondantes pour leur âge.

Concernant le lien brisé avec les élèves, c'est terrifiant et tellement compréhensible.

C'est en tout cas un film documentaire que j'ai trouvé très juste, très émouvant, et glaçant à la fois.

Oui -- ce qu'elles expliquent sur le fait de mettre le nom sur ou à côté de la porte, aussi; que sur la porte, on s'attendrait à le trouver derrière la porte.
J'ai été très touchée de la remarque de l'élève qui explique qu'elle a du mal à dire "bonnes vacances" à un enseignant parce que ce sont les derniers mots qu'elle lui a dit. Et je rejoins les remarques de FoP et de lene75 plus haut.

Je n'ai pas regardé la discussion ensuite, ni encore l'audition.

Gluche : tu as sans doute raison. Il est allé au plus près, au plus familier. Il ne semblait pas chercher un de ses anciens enseignants.

epekeina.tes.ousias a écrit:

Hermione0908 a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:Ce n'est pas ce qu'a expliqué Mickaëlle Paty : nommer le square (qui n'existe pas encore) avec le nom de son frère a pour effet de ne plus avoir besoin de se poser la question pour le collège.

Des élèves dans le documentaire ont parlé du fait de renommer ou non le collège Samuel Paty. Elles étaient très partagées sur la question, tout en comprenant l'idée et le symbole. Je les ai trouvées à ce propos en particulier et de manière générale d'une justesse et d'une maturité confondantes pour leur âge.

Concernant le lien brisé avec les élèves, c'est terrifiant et tellement compréhensible.

C'est en tout cas un film documentaire que j'ai trouvé très juste, très émouvant, et glaçant à la fois.

Je ne l'ai pas encore vu. Mais dans la session de la commission d'enquête du Sénat, Mickaëlle Paty a fait la distinction entre attendre, pour renommer le collège, que soient partis les élèves qui y étaient inscrits en 2020, et le fait de nommer un square (non encore construit) — pour éviter d'avoir, à l'avenir, à renommer ledit collège.

Je vais sans doute détonnermais je ne comprends pas cette obsession de vouloir renommer tout de suite le collège du nom de Samuel Paty. Dans 20 ans, oui. Maintenant, non. C'est facile de jouer les héros du lointain mais dans ce collège, il y a les agents d'entretien qui ont été aux premières loges. Ils ont connu Samuel, ont vu l'horreur et on veut la leur rappeler tous les jours en se rendant au travail, uniquement pour faire plaisir à des gens qui sont bien au chaud loin de leur quotidien marqué par la tragédie. Je pense surtout à plusieurs agents d'entretien dont tout le monde se contrefichent et qui ont été aux premières loges et pour qui, avoir le nom de Samuel sous les yeux tous les jours jusqu'à leur retraite, c'est compliqué.

Cet "ordre moral" qui veut qu'on renomme immédiatement le collège ne pense pas aux plus fragiles qui étaient là, ont toujours été là et seront encore là. Le rapport de l'IGENSR ne les a pas interrogés. Pourtant, ils ont soutenu Samuel mais ils n'existent pas dans le débat et dans les beaux discours des offusqués que le collège du Bois d'Aulne se nomme toujours le Bois d'Aulne.

Bref, on a invisibilisé les petites mains du collège et personne ne pense à eux.

Elyas a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:

Hermione0908 a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:Ce n'est pas ce qu'a expliqué Mickaëlle Paty : nommer le square (qui n'existe pas encore) avec le nom de son frère a pour effet de ne plus avoir besoin de se poser la question pour le collège.

Des élèves dans le documentaire ont parlé du fait de renommer ou non le collège Samuel Paty. Elles étaient très partagées sur la question, tout en comprenant l'idée et le symbole. Je les ai trouvées à ce propos en particulier et de manière générale d'une justesse et d'une maturité confondantes pour leur âge.

Concernant le lien brisé avec les élèves, c'est terrifiant et tellement compréhensible.

C'est en tout cas un film documentaire que j'ai trouvé très juste, très émouvant, et glaçant à la fois.

Je ne l'ai pas encore vu. Mais dans la session de la commission d'enquête du Sénat, Mickaëlle Paty a fait la distinction entre attendre, pour renommer le collège, que soient partis les élèves qui y étaient inscrits en 2020, et le fait de nommer un square (non encore construit) — pour éviter d'avoir, à l'avenir, à renommer ledit collège.

Je vais sans doute dénoter mais je ne comprends pas cette obsession de vouloir renommer tout de suite le collège du nom de Samuel Paty. Dans 20 ans, oui. Maintenant, non. C'est facile de jouer les héros du lointain mais dans ce collège, il y a les agents d'entretien qui ont été aux premières loges. Ils ont connu Samuel, ont vu l'horreur et on veut la leur rappeler tous les jours en se rendant au travail, uniquement pour faire plaisir à des gens qui sont bien au chaud loin de leur quotidien marqué par la tragédie. Je pense surtout à plusieurs agents d'entretien dont tout le monde se contrefichent et qui ont été aux premières loges et pour qui, avoir le nom de Samuel sous les yeux tous les jours jusqu'à leur retraite, c'est compliqué.

Je t'abandonne volontiers l'usage exclusif de cette formule, sachant que, comme mon message le dit clairement, je parlais des propos de Mickaëlle Paty, qui ne m'a parue du tout être une “héroïne du lointain”. Même chose pour la seconde formule.

epekeina.tes.ousias a écrit:

Elyas a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:

Hermione0908 a écrit:
Des élèves dans le documentaire ont parlé du fait de renommer ou non le collège Samuel Paty. Elles étaient très partagées sur la question, tout en comprenant l'idée et le symbole. Je les ai trouvées à ce propos en particulier et de manière générale d'une justesse et d'une maturité confondantes pour leur âge.

Concernant le lien brisé avec les élèves, c'est terrifiant et tellement compréhensible.

C'est en tout cas un film documentaire que j'ai trouvé très juste, très émouvant, et glaçant à la fois.

Je ne l'ai pas encore vu. Mais dans la session de la commission d'enquête du Sénat, Mickaëlle Paty a fait la distinction entre attendre, pour renommer le collège, que soient partis les élèves qui y étaient inscrits en 2020, et le fait de nommer un square (non encore construit) — pour éviter d'avoir, à l'avenir, à renommer ledit collège.

Je vais sans doute dénoter mais je ne comprends pas cette obsession de vouloir renommer tout de suite le collège du nom de Samuel Paty. Dans 20 ans, oui. Maintenant, non. C'est facile de jouer les héros du lointain mais dans ce collège, il y a les agents d'entretien qui ont été aux premières loges. Ils ont connu Samuel, ont vu l'horreur et on veut la leur rappeler tous les jours en se rendant au travail, uniquement pour faire plaisir à des gens qui sont bien au chaud loin de leur quotidien marqué par la tragédie. Je pense surtout à plusieurs agents d'entretien dont tout le monde se contrefichent et qui ont été aux premières loges et pour qui, avoir le nom de Samuel sous les yeux tous les jours jusqu'à leur retraite, c'est compliqué.

Je t'abandonne volontiers l'usage exclusif de cette formule, sachant que, comme mon message le dit clairement, je parlais des propos de Mickaëlle Paty, qui ne m'a parue du tout être une “héroïne du lointain”. Même chose pour la seconde formule.

J'imagine. Il est néanmoins vrai que dans le débat, tout le monde oublie les agents d'entretien. Pourtant, ils ont sans doute été ceux qui ont été les plus humains et les plus aidants pour Samuel.

Néanmoins, ils n'existent pas. Pour personne.

Elyas a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:

Hermione0908 a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:Ce n'est pas ce qu'a expliqué Mickaëlle Paty : nommer le square (qui n'existe pas encore) avec le nom de son frère a pour effet de ne plus avoir besoin de se poser la question pour le collège.

Des élèves dans le documentaire ont parlé du fait de renommer ou non le collège Samuel Paty. Elles étaient très partagées sur la question, tout en comprenant l'idée et le symbole. Je les ai trouvées à ce propos en particulier et de manière générale d'une justesse et d'une maturité confondantes pour leur âge.

Concernant le lien brisé avec les élèves, c'est terrifiant et tellement compréhensible.

C'est en tout cas un film documentaire que j'ai trouvé très juste, très émouvant, et glaçant à la fois.

Je ne l'ai pas encore vu. Mais dans la session de la commission d'enquête du Sénat, Mickaëlle Paty a fait la distinction entre attendre, pour renommer le collège, que soient partis les élèves qui y étaient inscrits en 2020, et le fait de nommer un square (non encore construit) — pour éviter d'avoir, à l'avenir, à renommer ledit collège.

Je vais sans doute dénoter mais je ne comprends pas cette obsession de vouloir renommer tout de suite le collège du nom de Samuel Paty. Dans 20 ans, oui. Maintenant, non. C'est facile de jouer les héros du lointain mais dans ce collège, il y a les agents d'entretien qui ont été aux premières loges. Ils ont connu Samuel, ont vu l'horreur et on veut la leur rappeler tous les jours en se rendant au travail, uniquement pour faire plaisir à des gens qui sont bien au chaud loin de leur quotidien marqué par la tragédie. Je pense surtout à plusieurs agents d'entretien dont tout le monde se contrefichent et qui ont été aux premières loges et pour qui, avoir le nom de Samuel sous les yeux tous les jours jusqu'à leur retraite, c'est compliqué.

Cet "ordre moral" qui veut qu'on renomme immédiatement le collège ne pense pas aux plus fragiles qui étaient là, ont toujours été là et seront encore là. Le rapport de l'IGENSR ne les a pas interrogés. Pourtant, ils ont soutenu Samuel mais ils n'existent pas dans le débat et dans les beaux discours des offusqués que le collège du Bois d'Aulne se nomme toujours le Bois d'Aulne.

Bref, on a invisibilisé les petites mains du collège et personne ne pense à eux.

Je valide tout ce que tu écris. 
( Dans ma commune,  le conseil municipal a rendu hommage ce lundi, en réunion, à Dominique Bernard. A la fin de ce conseil, les élus de l'opposition ont faite remarquer qu'un ancien maire, 3 mandats, n'avait rien à son nom sur la commune. J'ai trouvé cette intervention indécente, pas le moment.
Pour revenir au message, une pensée aussi aux 2 blessés graves , un anseignant d'EPS et, justement, un agent d'entretien. Quelqu'un à des nouvelles?

Les collègues blessés sont hors de danger désormais.

nicole 86 a écrit:Aujourd'hui la commission d'enquête du Sénat recevait et interrogeait Mme Mickaelle Paty :

https://www.youtube.com/watch?v=ko9P3UQsTRo

Merci nicole, j'ai tout regardé, c'est édifiant.
Mickaëlle Paty a beaucoup de dignité et de lucidité.

Je vous lis depuis ce matin ... je ne sais pas comment vous faites .... je n'arrive pas à regarder tout ça ...

chmarmottine a écrit:Je vous lis depuis ce matin ... je ne sais pas comment vous faites .... je n'arrive pas à regarder tout ça ...

J'ai regardé Public Sénat. La soeur de Samuel Paty est remarquable et son allocution puis ses réponses aux questions font enfin entendre le vrai. Pour ma part , si le contexte n'est pas rassurant ( ça on le sait déjà), cela m'a réconfortée de sentir qu'une parole est entendue et crue.
Et puis j'ai mieux compris soudain la distorsion qu'il peut y avoir entre les discours des "anciens" profs et ceux des "jeunes" qui défendent une laïcité qu'elle qualifie d'"ouverte".
J'ai enfin eu l'impression qu'un voile se déchirait et que c'était la fin d'une certaine omerta.
Maintenant je vais tâcher de trouver le lien relatif à ce qui est évoqué à la fin du document, à savoir l'audition des enseignants.  Ca m'intéresse.
Merci Nicole pour le lien

Ajonc35 a écrit:

Elyas a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:

Hermione0908 a écrit:
Des élèves dans le documentaire ont parlé du fait de renommer ou non le collège Samuel Paty. Elles étaient très partagées sur la question, tout en comprenant l'idée et le symbole. Je les ai trouvées à ce propos en particulier et de manière générale d'une justesse et d'une maturité confondantes pour leur âge.

Concernant le lien brisé avec les élèves, c'est terrifiant et tellement compréhensible.

C'est en tout cas un film documentaire que j'ai trouvé très juste, très émouvant, et glaçant à la fois.

Je ne l'ai pas encore vu. Mais dans la session de la commission d'enquête du Sénat, Mickaëlle Paty a fait la distinction entre attendre, pour renommer le collège, que soient partis les élèves qui y étaient inscrits en 2020, et le fait de nommer un square (non encore construit) — pour éviter d'avoir, à l'avenir, à renommer ledit collège.

Je vais sans doute dénoter mais je ne comprends pas cette obsession de vouloir renommer tout de suite le collège du nom de Samuel Paty. Dans 20 ans, oui. Maintenant, non. C'est facile de jouer les héros du lointain mais dans ce collège, il y a les agents d'entretien qui ont été aux premières loges. Ils ont connu Samuel, ont vu l'horreur et on veut la leur rappeler tous les jours en se rendant au travail, uniquement pour faire plaisir à des gens qui sont bien au chaud loin de leur quotidien marqué par la tragédie. Je pense surtout à plusieurs agents d'entretien dont tout le monde se contrefichent et qui ont été aux premières loges et pour qui, avoir le nom de Samuel sous les yeux tous les jours jusqu'à leur retraite, c'est compliqué.

Cet "ordre moral" qui veut qu'on renomme immédiatement le collège ne pense pas aux plus fragiles qui étaient là, ont toujours été là et seront encore là. Le rapport de l'IGENSR ne les a pas interrogés. Pourtant, ils ont soutenu Samuel mais ils n'existent pas dans le débat et dans les beaux discours des offusqués que le collège du Bois d'Aulne se nomme toujours le Bois d'Aulne.

Bref, on a invisibilisé les petites mains du collège et personne ne pense à eux.

Je valide tout ce que tu écris. 
( Dans ma commune,  le conseil municipal a rendu hommage ce lundi, en réunion, à Dominique Bernard. A la fin de ce conseil, les élus de l'opposition ont faite remarquer qu'un ancien maire, 3 mandats, n'avait rien à son nom sur la commune. J'ai trouvé cette intervention indécente, pas le moment.
Pour revenir au message, une pensée aussi aux 2 blessés graves , un anseignant d'EPS et, justement, un agent d'entretien. Quelqu'un à des nouvelles?

L'agent d'entretien a été interviewé par RTL je crois et a tenu à reprendre le travail lundi, pour éviter de cogiter tout seul chez lui (je le cite de mémoire).

Le lycée de ma ville dont je parlais hier est maintenant constamment surveillé par une trentaine de soldats en armes. C'est... je ne trouve même pas les mots. Je n'arrive pas à croire qu'on en soit là... que les menaces soient si réelles qu'on en arrive à ça.

zigmag17 a écrit:

chmarmottine a écrit:Je vous lis depuis ce matin ... je ne sais pas comment vous faites .... je n'arrive pas à regarder tout ça ...

J'ai regardé Public Sénat. La soeur de Samuel Paty est remarquable et son allocution puis ses réponses aux questions font enfin entendre le vrai. Pour ma part , si le contexte n'est pas rassurant ( ça on le sait déjà), cela m'a réconfortée de sentir qu'une parole est entendue et crue.
Et puis j'ai mieux compris soudain la distorsion qu'il peut y avoir entre les discours des "anciens" profs et ceux des "jeunes" qui défendent une laïcité qu'elle qualifie d'"ouverte".
J'ai enfin eu l'impression qu'un voile se déchirait et que c'était la fin d'une certaine omerta.
Maintenant je vais tâcher de trouver le lien relatif à ce qui est évoqué à la fin du document, à savoir l'audition des enseignants.  Ca m'intéresse.
Merci Nicole pour le lien

J'ai cherché le lien de l'audition des enseignants, je ne l'ai malheureusement pas trouvé. Si quelqu'un le trouve, merci d'avance pour le partage !

Je l'ai cherché et ne l'ai pas trouvé non plus.

Moi non plus.