Obligation ZEP pour tous ?

Je suis d'accord avec les personnes qui pensent que nous devrions revoir à la hausse nos prétentions concernant les conditions d'exercice de nos métiers au lieu d'évoquer et de parler du pire. Mais soyons réalistes, des coins et des postes pourris il y en aura toujours donc il faut bien faire avec.

A mon sens, la question est davantage la suivante : en prenant la situation telle qu'elle est, comment faire pour que les collègues soient, un maximum, sur un pied d'égalité et d'éviter des situations de détresse pour certains d'entre nous qui sont véritablement englués dans des situations insupportables.

Mais non! On peut arrêter de se rendre les uns et les autres responsables de nos situations difficiles? Franchement!

holderfar a écrit:On pourrait peut-être envisager un apprentissage du métier plus respectueux des personnes, non?

On ne pourrait pas. On devrait !

holderfar a écrit: Institutionnaliser une mission pourrie, je ne comprends pas comment on peut être pour.]

Je ne pourrai pas t'aider car, si je peux trouver des (menus) avantages au TZariat, je n'en vois pas suffisamment pour être emballée par l'idée.

holderfar a écrit:Ce n'est pas comme ça qu'on améliorera nos conditions de travail.

Très clairement : tu as raison.

holderfar a écrit:Je suis partie pour rester TZR un bon moment et ça ne me viendrait pas à l'idée d'en rendre mes collègues responsables (parce que de telles mesures au fond, c'est ça que ça sous-entend).

Pas nécessairement...
Je n'ai pas envie de me plaindre, mais j'ai aussi droit à ma part niveau "accueil sympathique" dans l'Educ Nat. Je ne blâme pas non plus les collègues et l'intérêt que je pourrais trouver à certaines mesures ne va en aucun cas dans le sens de "faire galérer les autres autant que moi"... et encore heureux, j'aurais du mal à me regarder dans une glace si j'avais une philosophie pareille

Provence a écrit:

Voli vola a écrit:

En fait, c'est exactement ce que je pensais en écrivant mon message.
1/ Personnellement, de par mon expérience je trouve que cela pourrait avoir un intérêt
2/ mais de là à institutionnaliser un bizutage...

Ecrit comme ça, je trouvais ça clair. Visiblement, ça ne l'était pas assez

Au temps pour moi.

holderfar a écrit:C'est juste la satisfaction de voir que les collègues auront passé deux années de merde aussi.
Pardon, mais vraiment ça me choque.

+1

Et comme en plus le concept d'année de merde est très relatif... j'ai passé une année de rêve dans un super lycée... avec un edt pourri, 30h de présence sur place et 3h30 de trajet par jour pour m'y rendre. J'aurais déjà été maman à cette époque, ç'aurait été une année d'enfer au lieu d'être une année de rêve.

lene75 a écrit:
Et comme en plus le concept d'année de merde est très relatif... j'ai passé une année de rêve dans un super lycée... avec un edt pourri, 30h de présence sur place et 3h30 de trajet par jour pour m'y rendre

Oui...
J'ai des amis qui ont eu des emplois du temps "mitonnés aux petits oignons" pour leur première année d'enseignement : deux notamment ont toutes les classes d'un seul niveau, assurer 3 seuls mêmes et uniques cours x5 dans la semaine.
ça pourrait faire rêver certains mais pour l'une des deux c'est l'enfer... mais il parait qu'elle n'a pas le droit de se plaindre car elle a des "conditions d'enseignement idéales" et "un temps de préparation réduit".

Voli vola a écrit:

holderfar a écrit:On pourrait peut-être envisager un apprentissage du métier plus respectueux des personnes, non?

On ne pourrait pas. On devrait !

holderfar a écrit: Institutionnaliser une mission pourrie, je ne comprends pas comment on peut être pour.]

Je ne pourrai pas t'aider car, si je peux trouver des (menus) avantages au TZariat, je n'en vois pas suffisamment pour être emballée par l'idée.

holderfar a écrit:Ce n'est pas comme ça qu'on améliorera nos conditions de travail.

Très clairement : tu as raison.

holderfar a écrit:Je suis partie pour rester TZR un bon moment et ça ne me viendrait pas à l'idée d'en rendre mes collègues responsables (parce que de telles mesures au fond, c'est ça que ça sous-entend).

Pas nécessairement...
Je n'ai pas envie de me plaindre, mais j'ai aussi droit à ma part niveau "accueil sympathique" dans l'Educ Nat. Je ne blâme pas non plus les collègues et l'intérêt que je pourrais trouver à certaines mesures ne va en aucun cas dans le sens de "faire galérer les autres autant que moi"... et encore heureux, j'aurais du mal à me regarder dans une glace si j'avais une philosophie pareille

L'intérêt de ce que tu proposes, personnellement je ne le vois pas. Comme quoi, tu vois, c'est vraiment personnel. Je trouve dangereux de proposer de telles mesures. Il y aura toujours des malchanceux au tirage, au moins pour un temps. On est vraiment obligés de faire en sorte que ce soit le cas de tout le monde? Je ne crois pas, d'autant que j'ai déjà montré que ça ne règlerait rien pour le turnover des ZEP, et ça ne jouerait probablement pas franchement non plus pour réduire le nombre d'années de tézédariat de certains.

Voli vola a écrit:

lene75 a écrit:
Et comme en plus le concept d'année de merde est très relatif... j'ai passé une année de rêve dans un super lycée... avec un edt pourri, 30h de présence sur place et 3h30 de trajet par jour pour m'y rendre

Oui...
J'ai des amis qui ont eu des emplois du temps "mitonnés aux petits oignons" pour leur première année d'enseignement : deux notamment ont toutes les classes d'un seul niveau, assurer 3 seuls mêmes et uniques cours x5 dans la semaine.
ça pourrait faire rêver certains mais pour l'une des deux c'est l'enfer... mais il parait qu'elle n'a pas le droit de se plaindre car elle a des "conditions d'enseignement idéales" et "un temps de préparation réduit".

Je m'auto-cite pour préciser que je ne cautionne pas le "il parait....." On n'est jamais trop prudent ! :lol:

Ce n'est pas une question de savoir "si on veut que ce soit le cas de tout le monde" mais ce n'est pas normal que ce soit seulement certains qui connaissent des situations difficiles

Justement, j'allais prendre l'exemple des répartitions et des EDT: si on imposait des "mesures" là aussi, ça n'améliorerait rien du tout et dégraderait les conditions de travail de tous. Là c'est pareil.

EU1 a écrit:Ce n'est pas une question de savoir "si on veut que ce soit le cas de tout le monde" mais ce n'est pas normal que ce soit seulement certains qui connaissent des situations difficiles

C'est donc bien ce que je dis, imposons une situation merdique à tous pour contenter ceux qui ont connu cela. Eh bien ça, c'est une mentalité pourrie, désolée.
A titre personnel j'exige donc qu'on retire la scandaleuse décharge de 3h aux nouveaux stagiaires: j'en ai pas eu, c'est dégueulasse, y'a pas de raison
J'exige aussi que tout professeur d'anglais et d'espagnol fasse cinq à huit ans de tézédariat: en allemand, peu de chances d'avoir un poste fixe avant, y'a pas de raison.
J'exige aussi que chaque stagiaire soit envoyé à au moins 300 km de chez lui pour faire plaisir à tous ceux qui ont dû muter loin.

holderfar a écrit:
L'intérêt de ce que tu proposes, personnellement je ne le vois pas. Comme quoi, tu vois, c'est vraiment personnel. Je trouve dangereux de proposer de telles mesures. Il y aura toujours des malchanceux au tirage, au moins pour un temps. On est vraiment obligés de faire en sorte que ce soit le cas de tout le monde? Je ne crois pas, d'autant que j'ai déjà montré que ça ne règlerait rien pour le turnover des ZEP, et ça ne jouerait probablement pas franchement non plus pour réduire le nombre d'années de tézédariat de certains.

Mais justement, je ne propose rien... Je me suis simplement autorisée, humblement, à donner mon avis sur deux propositions d'autrui avec un propos nuancé : " je suis contre la première, quant à la seconde, je trouve ça pas complètement pourri pour telle raison mais le principe me gêne."

Spoiler:

EU1 a écrit:Ce n'est pas une question de savoir "si on veut que ce soit le cas de tout le monde" mais ce n'est pas normal que ce soit seulement certains qui connaissent des situations difficiles

C'est pourquoi (dans l'idéal) plutôt que de dégrader officiellement et volontairement les conditions de travail de tous il fau(drai)t une mobilisation générale pour les conditions de travail de chacun.

Spoiler:

ce n'est pas ça que je dis. Ce ne sont pas des choses que l'on peut souhaiter.

Mais personnellement, j'ai toujours pensé que les barèmes de mut entre les pacsés et les célibataires étaient anormalement différents.

Rentrer dans sa région au bout de deux ans quand t'es pacsé et au bout de 8 ans minimum quand t'es célibataire n'est pas normal, à mon sens

Voli vola a écrit:

EU1 a écrit:Ce n'est pas une question de savoir "si on veut que ce soit le cas de tout le monde" mais ce n'est pas normal que ce soit seulement certains qui connaissent des situations difficiles

C'est pourquoi (dans l'idéal) plutôt que de dégrader officiellement et volontairement les conditions de travail de tous il fau(drai)t une mobilisation générale pour les conditions de travail de chacun.

Spoiler:

Voli Vola : je suis d'accord avec vous, mais des postes pourris dans des régions pourris il y en aura toujours ! donc même en améliorant nos conditions de travail, je n'aurais aucune envie d'aller bosser dans certains coins et pourtant, ces coins-là auront besoin d'enseignants comme partout...

Eh bien on fera comme actuellement: on est fonctionnaires, on accepte donc les aléas des muts aussi.

EU1 a écrit:

Rentrer dans sa région au bout de deux ans quand t'es pacsé et au bout de 8 ans minimum quand t'es célibataire n'est pas normal, à mon sens

Qu'est-ce que "rentrer dans sa région"?

EU1 a écrit:ce n'est pas ça que je dis. Ce ne sont pas des choses que l'on peut souhaiter.

Mais personnellement, j'ai toujours pensé que les barèmes de mut entre les pacsés et les célibataires étaient anormalement différents.

Rentrer dans sa région au bout de deux ans quand t'es pacsé et au bout de 8 ans minimum quand t'es célibataire n'est pas normal, à mon sens

Tu veux faire quoi? Séparer des familles huit ans pour te faire plaisir?

oui enfin les barèmes peuvent changer, rien n'est fixe

Tout dépend de nos revendications. Si ça ne choque personne, c'est sûr que cela ne changera pas

holderfar

pas forcément les séparer mais peut-être faire en sorte de baisser les points de pacs pour que l'écart soit moins important qu'avec un celib...

EU1 a écrit:
Voli Vola : je suis d'accord avec vous, mais des postes pourris dans des régions pourris il y en aura toujours ! donc même en améliorant nos conditions de travail, je n'aurais aucune envie d'aller bosser dans certains coins et pourtant, ces coins-là auront besoin d'enseignants comme partout...

C'est là selon moi un autre point important du débat (ou plutôt, un point en plusieurs points)
- Ne peut-on pas aller vers un système plus humain et plus cohérent ?
- Comment faire pour les "coins où personne ne veut bosser ?"
- N'y-a-t-il rien que l'on puisse faire pour changer la situation de ces établissements/zones-là ? Tout a-t-il été mis en oeuvre pour assurer les meilleures conditions d'enseignement ?

EU1 a écrit:oui enfin les barèmes peuvent changer, rien n'est fixe

Tout dépend de nos revendications. Si ça ne choque personne, c'est sûr que cela ne changera pas

Ce qui m'étonne toujours, c'est qu'on puisse passer un concours de recrutement national sans admettre l'idée qu'on ne choisira pas forcément son point de chute.

EU1 a écrit:pas forcément les séparer mais peut-être faire en sorte de baisser les points de pacs pour que l'écart soit moins important qu'avec un celib...

Les points d'enfant viennent d'augmenter d'un tiers pour les muts inter 2012. J'ai peur que l'on n'aille pas dans cette direction...

PS : je précise que ce n'est pas "pour ME faire plaisir". Quand je l'ai dit dans ce sujet de discussion, je suis rentré en Bretagne au bout de deux ans, je suis dans un super lycée mais j'estime que les collègues celibataires qui restent coincés en région parisienne depuis plusieurs années, eh bien cela ne me semble pas juste (pour eux, pas pr moi)

EU1 a écrit:oui enfin les barèmes peuvent changer, rien n'est fixe

Tout dépend de nos revendications. Si ça ne choque personne, c'est sûr que cela ne changera pas

Oui, m'enfin, il faut bien fixer des priorités aussi. Quand on est célibataire, on est mobile, c'est normal de privilégier les familles. Et muter loin de chez soi fait partie des inconvénients du métier.