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coindeparadis
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Alain Boissinot : "Si l'on croit à la validation par le master, il n'y a plus besoin de concours"; il faut "faire confiance à deux autres niveaux d'évolution : l'international et le local avec la déconcentration". - Page 3 Empty Re: Alain Boissinot : "Si l'on croit à la validation par le master, il n'y a plus besoin de concours"; il faut "faire confiance à deux autres niveaux d'évolution : l'international et le local avec la déconcentration".

par coindeparadis Mer 28 Mai 2014 - 17:29
e-Wanderer, c'est juste mais le lycée Toulousain préfèrera peut-être engager un prof expérimenté et le jeunot fraîchement masterisé devra se rabattre sur Bobigny.
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nigousse
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Alain Boissinot : "Si l'on croit à la validation par le master, il n'y a plus besoin de concours"; il faut "faire confiance à deux autres niveaux d'évolution : l'international et le local avec la déconcentration". - Page 3 Empty et l'international?

par nigousse Mer 28 Mai 2014 - 17:32
Et bien on cherchera plus loin, dans les pays d’Afrique francophones par exemple. Ce, d'autant plus qu'avoir la nationalité française n'est plus nécessaire pour enseigner dans le privé sous contrat, ce sera sans doute bientôt pareil dans le public. Et en Espagne ( et ailleurs en Europe) beaucoup de profs ont vu les salaires baisser donc pourquoi pas aller voir ailleurs.
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Alain Boissinot : "Si l'on croit à la validation par le master, il n'y a plus besoin de concours"; il faut "faire confiance à deux autres niveaux d'évolution : l'international et le local avec la déconcentration". - Page 3 Empty Re: Alain Boissinot : "Si l'on croit à la validation par le master, il n'y a plus besoin de concours"; il faut "faire confiance à deux autres niveaux d'évolution : l'international et le local avec la déconcentration".

par Lilypims Mer 28 Mai 2014 - 17:40
Merci, Coindeparadis.

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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
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par Lefteris Mer 28 Mai 2014 - 17:44
e-Wanderer a écrit:Hypothèse : on vient de supprimer les concours, vous avez 23 ans, un master enseignement en poche et vous habitez à 500 km de Paris.

Solution 1) : Vous allez postuler dans un collège difficile de Seine-Saint-Denis, dans une région où vous ne connaissez personne, et vous êtes bien content de trouver une studette à louer. Avec votre salaire, vous ne pourrez guère profiter de la vie culturelle parisienne, mais au moins, vous pourrez crâner en disant que vous habitez la capitale.

Solution 2) : Pour le même salaire, vous prenez un 2-3 pièces dans votre région d'origine et vous restez auprès de votre famille ou de vos amis. Comme vous êtes jeune, vous pouvez même envisager l'achat de votre logement. Vous ne rêvez pas : on ne vous proposera pas forcément tout de suite un lycée prestigieux de centre ville, mais bon, il faut bien faire ses armes quelque part…

M. Boissinot doit bien être le seul en France à croire que les jeunes certifiés opteront pour la solution n°1 si on supprime les concours, donc le mouvement national. Ou alors il a prévu de tripler les salaire des enseignants franciliens ? Qu'il me présente les bretons, les corses, les toulousains, les provençaux, les savoyards qui quitteront de gaîté de cœur leur région pour aller postuler à Drancy, Evry ou Noisy-le Sec. Je pense que je peux attendre longtemps. :lol: En revanche, il y avait récemment une discussion sur les 100 000 heures de cours non assurées en Haute-Garonne : j'ai comme l'impression que le problème se règlerait assez vite !

J'en déduis que la suppression des concours ne serait pas forcément une mauvaise nouvelle pour les jeunes professeurs provinciaux qui pourraient s'épargner 10 ans d'attente avant de retrouver leur région d'origine. Mais que la situation deviendrait absolument catastrophique dans les banlieues difficiles des grandes villes (on mettrait devant les élèves le premier "prof" venu, avec des exigences revues à la baisse) : fin de l'égalité républicaine.

Au passage, je constate avec plaisir que tout le monde, jusqu'ici, fait passer l'intérêt des élèves défavorisés avant celui des professeurs : on souhaiterait que les détracteurs de l'EN puissent lire une telle discussion, qui les renseignerait sur les valeurs qui ont cours dans le monde de l'éducation.
Très réaliste, et d'ailleurs on voit bien le déficit de PE en région parisienne. Etre mal payé chez soi reste envisageable et supportable, mais pas dans la faune urbaine d'une sinistre banlieue.

Autre cas de figure , qui commence d'ailleurs à se réaliser : tout simplement, sans certitude d'avoir un emploi stable, on n'envisagera plus du tout l'EN , et donc les filières qui y mènent.
On fera encore à la limite des études parce qu'elles plaisent (lettres histoire, etc.) , mais pour passer d'autres concours de la FP dès la licence ou se diriger vers d'autres "master pro" que l'enseignement.

Il n'y aura donc plus de titulaires, ce qui satisfera ceux qui haïssent le principe du statut, désormais aussi nombreux à "gauche" qu'à droite, mais pas assez de contractuels non plus.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

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par Presse-purée Mer 28 Mai 2014 - 17:50
Elyas a écrit:
Guillaume le Grand a écrit:
coindeparadis a écrit:
- Adaptation des formations aux bassins d'emploi et regard de la région = LP et LT
.

ça, sur le principe, ça n'est pas non plus totalement absurde.

Si on souhaite créer des groupes sociaux entiers enchaînés à leur territoire, ce n'est pas absurde. Cependant, on doit alors être franc et accepter que la société française se fige dans un système de castes où origine sociale et origine territoriale définissent la personne et donc son chemin de vie.

+1

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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8

"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
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par Finrod Mer 28 Mai 2014 - 17:53
nigousse a écrit:Et bien on cherchera plus loin, dans les pays d’Afrique francophones par exemple. Ce, d'autant plus qu'avoir la nationalité française n'est plus nécessaire pour enseigner dans le privé sous contrat, ce sera sans doute bientôt pareil dans le public. Et en Espagne ( et ailleurs en Europe) beaucoup de profs ont vu les salaires baisser donc pourquoi pas aller voir ailleurs.

Il y a déjà des collègues contractuels étrangers dans le public.
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par Presse-purée Mer 28 Mai 2014 - 17:53
PauvreYorick a écrit:+1 sur le tout et sur chaque détail, e-Wanderer. C'est clair et net.

+2

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par e-Wanderer Mer 28 Mai 2014 - 18:20
coindeparadis a écrit:e-Wanderer, c'est juste mais le lycée Toulousain préfèrera peut-être engager un prof expérimenté et le jeunot fraîchement masterisé devra se rabattre sur Bobigny.
Le prof expérimenté n'enseigne déjà plus à Bobigny (ou alors par choix ou par stratégie pour cumuler encore plus de points). Avec la loi de l'offre et de la demande, ce sera un jeu de chaises musicales : tous les déficits d'heures se concentreront mécaniquement sur les établissements dont personne ne veut. Le jeunot toulousain fraîchement masterisé aura le choix : soit Toulouse (mais sans doute dans un établissement difficile, sauf s'il a de l'entregent ou s'il se montre vraiment charismatique lors de l'entretien d'embauche), soit un établissement correct en région parisienne. Et dans le collège bien pourri du 93, tout en bas de l'échelle, on prendra des gens avec une licence poussive, ou un prof de physique espagnol qui acceptera bien, lui, d'enseigner les maths. On ne m'aurait pas dit que ces "décideurs"-là étaient de gauche, je ne l'aurais pas cru Suspect.
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par e-Wanderer Mer 28 Mai 2014 - 18:30
Lefteris a écrit:

Autre cas de figure , qui commence d'ailleurs à se réaliser : tout simplement, sans certitude d'avoir un emploi stable, on n'envisagera plus du tout l'EN , et donc les filières qui y mènent.
On fera encore à la limite des études parce qu'elles plaisent (lettres histoire, etc.) , mais pour passer d'autres concours de la FP dès la licence ou se diriger vers d'autres "master pro" que l'enseignement.
C'est exactement ce que je constate à l'échelle de mon université. Nous avons toujours autant d'étudiants de Master, ou à peu près, mais les inscrits au CAPES sont de moins en moins nombreux (les étudiants préfèrent s'orienter vers les métiers des bibliothèques, de la politique culturelle, du journalisme, de l'édition etc.). Je ne sais pas si c'est politiquement correct de le dire, mais je constate aussi que les étudiants de CAPES sont globalement plus faibles qu'il y a 10 ans, et aussi (sans qu'il y ait forcément de corrélation) qu'ils sont souvent issus de milieux plus défavorisés pour lesquels la carrière de professeur, même dégradée, représente encore une forme de promotion sociale. En revanche, au niveau de la préparation à l'agrégation, le niveau des étudiants se maintient à un niveau tout à fait remarquable – mais les inscrits ne sont pas très nombreux.
Olympias
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par Olympias Mer 28 Mai 2014 - 18:42
Ronin a écrit:Agrégé, docteur, ancien enseignant de cpge, légion d'honneur, palmes académiques et ordre du mérite. Bravo, après moi le déluge.
L'élitisme pour lui et ses pareils, la médiocrité pour les autres.  furieux Le problème c'est qu'il est loin d'être le seul à déverser le type de discours
Jacq
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par Jacq Mer 28 Mai 2014 - 18:48
Ulrich a écrit:Territorialisation : les langues se délient au cœur de l'EN  😢 

CSP : Alain Boissinot ne croit plus en la réforme de l'Ecole

[....] Sur la formation des enseignants il relève l'absurdité de mettre le concours au milieu du master, "ce qui le coupe littéralement en deux". "Ne vaudrait-il pas mieux se dire que si l'on en croit à la validation par le master... il n'y a plus besoin de concours ?" Le recrutement des enseignants serait alors réalisé par les chefs d'établissement ou des acteurs locaux au vue du diplôme comme cela se pratique dans de nombreux pays. Ce serait la fin du lien concours - emploi.
[...] [/b].

Cet homme a raison !
Les deux ensemble c'est inutile : supprimons le master.

Mais l'absurdité de ce système a été dénoncée dès le départ, par les prof.
Et ce système a été mis en place dès le début sous Darcos-Chatel justement pour à terme supprimer le concours.
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barèges
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par barèges Mer 28 Mai 2014 - 18:59
Oui, c'était le but mal dissimulé.
Et la gauche est en train de finir le travail.
Roumégueur Ier
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par Roumégueur Ier Mer 28 Mai 2014 - 19:02
barèges a écrit:Oui, c'était le but mal dissimulé.
Et la gauche est en train de finir le travail.

Exactement, Peillon a poursuivi le socle de Fillon, il a aussi poursuivi l'idiot recrutement à bac +5 qui n'a pas fini de faire fuir les candidats. Et Hamon? à suivre...
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par coindeparadis Mer 28 Mai 2014 - 19:44
Le master je veux bien , mais pas MEEF. Entre 2 années après la licence dans ma discipline et deux années de pédagogisme, c'est tout vu !


Dernière édition par coindeparadis le Mer 28 Mai 2014 - 20:19, édité 1 fois
Reine Margot
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par Reine Margot Mer 28 Mai 2014 - 19:58
Eh bien c'est très simple, on va déjà enlever une partie des vacances aux profs (enfin on a déjà tenté avec le 30 août), et la prochaine étape c'est de renoncer au statut de fonctionnaire avec l'indépendance qui va avec. Vu le salaire et les conditions de travail qui ne font que se dégrader (pardon, le métier change) avec les élèves qui demandent de faire de plus en plus d'éducation et de moins en moins cours, les tâches qui s'accumulent (cahier de texte électronique, livret de compétences...), il n'y aura bientôt plus que des inconvénients et plus aucun avantage à faire prof.

Avec ça les meilleurs étudiants n'auront plus envie (ça a commencé) de se lancer dans le métier pour faire face à des classes pénible en plus de se retrouver à la botte d'un petit chef, et il ne restera que des contractuels pas toujours bien formés (certains, hein!) et n'ayant jamais vu une classe qui voudront le faire. et il n'y aura plus qu'à inciter les parents qui le peuvent à mettre leurs enfants dans le privé...

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par Lefteris Mer 28 Mai 2014 - 20:00
e-Wanderer a écrit:
C'est exactement ce que je constate à l'échelle de mon université. Nous avons toujours autant d'étudiants de Master, ou à peu près, mais les inscrits au CAPES sont de moins en moins nombreux (les étudiants préfèrent s'orienter vers les métiers des bibliothèques, de la politique culturelle, du journalisme, de l'édition etc.). Je ne sais pas si c'est politiquement correct de le dire, mais je constate aussi que les étudiants de CAPES sont globalement plus faibles qu'il y a 10 ans, et aussi (sans qu'il y ait forcément de corrélation) qu'ils sont souvent issus de milieux plus défavorisés pour lesquels la carrière de professeur, même dégradée, représente encore une forme de promotion sociale. En revanche, au niveau de la préparation à l'agrégation, le niveau des étudiants se maintient à un niveau tout à fait remarquable – mais les inscrits ne sont pas très nombreux.
J'en ai vu autour de moi, effectivement, passer subitement des lettres à une prépa concours FP, ou la fille d'une amie bifurquer d'un seul coup vers un master dans la politique culturelle des "territoires", pour éviter à la fois l'EN et la banlieue parisienne. Et j'ai vu des stagiaires EAP ou candidats capes assez en difficulté dans leurs matières, demandant des renseignements sur des choses archi-simples, faisant même des fautes de français. Très rapidement débordés, et pare manque d'aisance, et parce qu'on leur demande plein de choses dans les MEEF.
Et aussi plusieurs démissions dans diverses matières, à ce que m'ont dit les tuteurs qui les ont eus. Avenir pas vraiment rose, je vois les choses de manière assez proche, sous un autre angle. Je suis d'accord pur la promotion sociale relative, mais il ne faut pas oublier qu'elle existe aussi par d'autres concours.

[quote="Jacq"][quote="Ulrich"]Territorialisation : les langues se délient au cœur de l'EN  😢 

[b]
Cet homme a raison !
Les deux ensemble c'est inutile :  supprimons le master.

Mais l'absurdité de ce système a été dénoncée dès le départ, par les prof.
Et ce système a été mis en place dès le début sous Darcos-Chatel justement pour à terme supprimer le concours.
Une petite phrase de Darcos, ou Chatel : "Il faut passer d'une logique de concours à une logique d'employeur".

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Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

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par e-Wanderer Mer 28 Mai 2014 - 20:25
Sauf que dans le privé, un employeur qui n'aurait même pas deux candidats pour un poste de cadre sup finirait par se poser quelques questions…
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par Ronin Mer 28 Mai 2014 - 21:49
Sauf que les politiques ne payent pas de leur poche. Demandons donc au grincheux si un patron peut se permettre d'être aussi lamentable que Darcos, Chatel, Peillon ou Hamon. J'ai comme l'idée que ça finirait au tribunal de commerce en six mois ou moins.

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par Weirdan Mer 28 Mai 2014 - 22:29
J'y vais aussi de ma proposition :

t0, Master 1 MEEF essentiellement disciplinaire et concours en fin de M1.
t1, Master 2 MEEF, essentiellement à dimension didactique/pédagogique + Stage.
t2, Année de stage : 6h / semaine

 Rolling Eyes


Dernière édition par Weirdan le Mer 28 Mai 2014 - 22:33, édité 1 fois
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par Jacq Mer 28 Mai 2014 - 22:30
Lefteris a écrit:

Jacq a écrit:
Ulrich a écrit:Territorialisation : les langues se délient au cœur de l'EN  😢 


Une petite phrase de Darcos, ou Chatel : "Il faut passer d'une logique de concours à une logique d'employeur".

e-Wanderer
"Sauf que dans le privé, un employeur qui n'aurait même pas deux candidats pour un poste de cadre sup finirait par se poser quelques questions…"

Tu veux dire qu'il faudrait nous payer correctement ? Mais alors l'Etat aurait tout à perdre !  affraid affraid
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par Jacq Mer 28 Mai 2014 - 22:40
Weirdan a écrit:J'y vais aussi de ma proposition :

Master 1 MEEF essentiellement disciplinaire et concours en fin de M1.
Master 2 MEEF, essentiellement à dimension didactique/pédagogique + Stage.
Année de stage : 6h / semaine

 Rolling Eyes 


Solution :
- licence disciplinaire, avec durant cette licence option Science de l'Edu pour ceux qui le veulent, ou non (option).
- accès au concours à bac +3, avec ou sans l'option Science de l'Edu, puisque le concours récompense les meilleuers  Very Happy 
- préparation au concours à bac +3 (année suivante : donc finalement un bac +4 minimum)
- concours, horaires devant élèves et le reste en formation professionnelle, et à la fin un bac +5 RECONNU !

C'est dingue, c'est tellement simple que l'on arrive à l'ancien système, avec un bac +5 aussi !!!!!


Juste un petit ajout.
Lorsque après la licence (maîtrise pour moi, un truc qui avait de la valeur, pas un master donc) lorsque j'ai passé le concours, nous avions des stages optionnels en établissement scolaire avant le concours. Presque personne n'y allait parce que l'on se concentrait sur le disciplinaire. Là je pense qu'il faudrait qu'ils soient obligatoires, une période obligatoire dans l'année de façon à voir comment nous sommes devant une classe. Parce qu'il est vrai qu'une fois le concours obtenu (tout fier) je me suis retrouvé pour la première fois devant une classe sans savoir si cela allait passer.

Le seul avantage de l'idée mise en place sous Darcos-Chatel était de ne pas envoyer des puits de science face à des élèves alors qu'ils ne sont pas faits pour aller vers ce métier. Donc il faut "tester" avant. On peut être très bon dans sa discipline et ne pas être fait pour l'enseignement en primaire ou secondaire. Et cela, autant le détecter avant plutôt que de perdre des étudiants dans une direction où ils vont finalement échouer une fois le concours obtenu. C'est pour cela que je parle de stages optionnels. Lorsque je suis entré dans ma salle, face à ma première classe, j'avais l'impression de tirer à pile ou face.
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par Lefteris Mer 28 Mai 2014 - 23:40
Mais on ne se cache même plus, l'EN ne disparaîtra pas accidentellement, après une suite d'erreurs. C'est voulu, calculé : une successions de mesures, qui se mettent en place comme un puzzle, feront tomber l'institution comme un fruit mûr, et qu'elle devra un service d'éducation , plus du tout "national", et organisé localement.
Il est hautement probable que la prochaine phase de décentralisation, annoncée par le candidat François Hollande et voulue par l’ensemble des grandes formations politiques, redéfinira le périmètre d’intervention des collectivités territoriales en terme éducatif. Le projet de la nation pour l’éducation de ses enfants se construira de plus en plus avec les collectivités qui financent le fonctionnement des établissements. Les régions seront certainement appelées à voir leurs compétences élargies afin de construire un grand service public de l’orientation, de l’emploi et de la formation professionnelle. Les relations EPLE-collectivités de rattachement évolueront de facto et verront ainsi une contractualisation entre l’EPLE, l’autorité académique et la collectivité réaffirmée qui garantirait les moyens de son autonomie."

Le lien complet :

http://www.weka.fr/education/dossier-pratique/pratiques-du-conseiller-principal-d-education-dt49/le-projet-annuel-de-performance-pap-et-le-contrat-d-objectifs-2871/#background_fiche_gris

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Dwarf
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par Dwarf Jeu 29 Mai 2014 - 0:06
Elyas a écrit:Si on souhaite créer des groupes sociaux entiers enchaînés à leur territoire, ce n'est pas absurde. Cependant, on doit alors être franc et accepter que la société française se fige dans un système de castes où origine sociale et origine territoriale définissent la personne et donc son chemin de vie.
A partir du moment où l'école républicaine est sciemment maltraitée depuis plus de quarante ans, c'est une tendance de fond qui est déjà là depuis longtemps et dont la principale conséquence est d'avoir détruit (et non pas bloqué...) l'ascenseur social par l'école.  No 
Jacq
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par Jacq Dim 1 Juin 2014 - 9:16
Lytton a écrit:Et si l'on ne croit pas à "la validation par le master... " ?

On est un abominable réactionnaire rétrograde !
doctor who
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par doctor who Dim 1 Juin 2014 - 9:36
D'où la vacherie de la suppression des bourses pour les concours, cheval de Troie de légitimation des ESPE, et sans doute du recrutement sur diplôme : http://pedrocordoba.blog.lemonde.fr/2014/05/30/comue-espe-bourses-dagreg-timeo-danaos-et-dona-ferentes/

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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
Paratge
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par Paratge Dim 1 Juin 2014 - 10:27
Et dire que certains ricanent quand on évoque l’alliance néolibéraux-pédagos.

L’idéal d’une main-d’œuvre « mobile » et « soumise » censée négocier avec un employeur dans un monde ignorant les différences géographiques et culturelles, comment que ça serait cooool ! Very Happy
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