"J'ai reçu mes descriptifs d'EAF et... oh !" Le topic pour crier sa joie, partager ses surprises et vitupérer tranquille

TheDoctor a écrit:

ysabel a écrit:

dita a écrit:

 Cela confirme ce que je pensais : on note les élèves mais aussi, pour une large partie, le collègue.

Je crois que c'est normal puisque c'est le prof qui forme les élèves...
Mais dans la grande majorité des cas, le collègue a fait son boulot correctement... et puis il y a les qq autres.

J'ai eu des élèves de S cette année qui m'ont confié leurs inquiétudes quant aux EAF : leur professeur ne leur a jamais appris à faire une question de corpus, un commentaire ou une dissertation, et ne leur a jamais fait faire de lecture analytique... Seulement des analyses linéaires...

ça c'est le mieux, on peut passer en revue un maximum de points sur le texte et c'est la phase initiale d'un commentaire ou d'une LA.
C'est ce que je fais avec des textes très riches et après, je donne différentes problématiques et ils doivent trouver un plan.

Avant d'apprendre à faire une dissertation, il faut avoir les connaissances pour la faire...

Cripure a écrit:Avant d'apprendre à faire une dissertation, il faut avoir les connaissances pour la faire...

Au vu du pourcentage de réussite aux épreuves du baccalauréat, il est évident que nos élèves ont beaucoup de connaissances et savent tous disserter.

TheDoctor a écrit:
J'ai eu des élèves de S cette année qui m'ont confié leurs inquiétudes quant aux EAF : leur professeur ne leur a jamais appris à faire une question de corpus, un commentaire ou une dissertation, et ne leur a jamais fait faire de lecture analytique... Seulement des analyses linéaires...

Vous savez, une analyse linéaire, c'est une lecture analytique.

Les élèves croient que le professeur leur fait apprendre: non ce sont eux qui apprennent- ou pas. 
Faire une question corpus demande une ligne de méthode simple: réfléchir avec bon sens, et une difficulté majeure: disposer de quelques mots de vocabulaire normalement vus depuis la sixième .
Je ne supporte plus ce discours si fréquent et si "facile" qui consiste à sans cesse réclamer la becquée :on dirait qu'aujourd'hui les élèves ont besoin de soutien pour apprendre à respirer....
La méthodologie ne remplacera jamais l'intelligence.

Cripure a écrit:Avant d'apprendre à faire une dissertation, il faut avoir les connaissances pour la faire...

Le problème saute aux yeux quand on assure la préparation individuelle d'élèves au bac via le soutien scolaire. Les candidats et leurs parents n'ont que le mot "méthodologie" aux lèvres. Or, quand on commence à travailler, on s'aperçoit que les problèmes viennent d'un manque de connaissances et de maitrise de la langue. La méthodologie n'est qu'un sous-produit ; quand on n'a rien à dire, ni la langue pour le dire, la disposition de la copie ou celle de l'exposé oral se réduisent à un fantomatique exercice de forme. On a le cadre, mais pas le tableau à mettre dedans.

Hélas, cette méthodologie privée des savoirs qu'elle est supposée organiser règne partout en maitre. Il suffit de lire des programmes de licence pour s'en convaincre.

C'est comme cela que l'on se retrouve avec des annonces de plan de type : je ferai ( enfin, chez l'élève cela donne plutôt je ferais) deux parties composées chacune de deux-sous- parties...

Pierre-Henri a écrit:

Cripure a écrit:Avant d'apprendre à faire une dissertation, il faut avoir les connaissances pour la faire...

Le problème saute aux yeux quand on assure la préparation individuelle d'élèves au bac via le soutien scolaire. Les candidats et leurs parents n'ont que le mot "méthodologie" aux lèvres. Or, quand on commence à travailler, on s'aperçoit que les problèmes viennent d'un manque de connaissances et de maitrise de la langue. La méthodologie n'est qu'un sous-produit ; quand on n'a rien à dire, ni la langue pour le dire, la disposition de la copie ou de l'exposé oral se réduisent à un fantomatique exercice de forme. On a le cadre, mais pas le tableau à mettre dedans.

Hélas, cette méthodologie privée des savoirs qu'elle est supposée organiser règne partout en maitre. Il suffit de lire des programmes de licence pour s'en convaincre.

Evaluer ses forces fait partie de la méthode. Au tout début de leur travail, je demande aux élèves de faire une liste d'oeuvres dont ils pourraient parler pour traiter le sujet, dont ils pourraient parler vraiment. Si ça se limite à deux ou trois, il faut absolument laisser tomber.

egomet a écrit:

Pierre-Henri a écrit:

Cripure a écrit:Avant d'apprendre à faire une dissertation, il faut avoir les connaissances pour la faire...

Le problème saute aux yeux quand on assure la préparation individuelle d'élèves au bac via le soutien scolaire. Les candidats et leurs parents n'ont que le mot "méthodologie" aux lèvres. Or, quand on commence à travailler, on s'aperçoit que les problèmes viennent d'un manque de connaissances et de maitrise de la langue. La méthodologie n'est qu'un sous-produit ; quand on n'a rien à dire, ni la langue pour le dire, la disposition de la copie ou de l'exposé oral se réduisent à un fantomatique exercice de forme. On a le cadre, mais pas le tableau à mettre dedans.

Hélas, cette méthodologie privée des savoirs qu'elle est supposée organiser règne partout en maitre. Il suffit de lire des programmes de licence pour s'en convaincre.

Evaluer ses forces fait partie de la méthode. Au tout début de leur travail, je demande aux élèves de faire une liste d'oeuvres dont ils pourraient parler pour traiter le sujet, dont ils pourraient parler vraiment. Si ça se limite à deux ou trois, il faut absolument laisser tomber.

C'est aussi le discours que je tiens à mes élèves qui paniquent à l'idée de prendre la dissert' ; la méthodo de la dissertation est assez basique, ce qui complique la donne, ce sont leurs "connaissances" littéraires...

Cette fichue méthodologie est une excellente base qui alimente le consumérisme des élèves te de leurs parents. Ils veulent des fiches, des recettes, du prêt-à-penser.

dita a écrit:   Cette fichue méthodologie est une excellente base qui alimente le consumérisme

C'est aussi l'excuse pour renvoyer tout problème sur les profs, vu qu'il n'y a jamais rien à savoir.

Cripure a écrit:

dita a écrit:   Cette fichue méthodologie est une excellente base qui alimente le consumérisme

C'est aussi l'excuse pour renvoyer tout problème sur les profs, vu qu'il n'y a jamais rien à savoir.

Voilà et le discours institutionnel qui ne jure plus que sur les"aides" et les "stages de remédiation" renforce cette illusion tout en évitant ce-faisant de se remettre en question sur le fond des problèmes. Dans une moindre mesure c'est aussi le résultat de la langue de bois des conseils de classe depuis qu'on y a introduit les élèves et les parents: un élève qui n'entrave que dalle est toujours supposé ne pas "assez travailler" comme si le travail allait corriger un défaut flagrant d'intelligence: car oui, il arrive qu'un élève témoigne de l'existence de la bêtise mais ça il faut le taire: il faut des méthodes...

Iphigénie a écrit:

Cripure a écrit:

dita a écrit:   Cette fichue méthodologie est une excellente base qui alimente le consumérisme

C'est aussi l'excuse pour renvoyer tout problème sur les profs, vu qu'il n'y a jamais rien à savoir.

Voilà et le discours institutionnel qui ne jure plus que sur les"aides" et les "stages de remédiation" renforce cette illusion tout en évitant ce-faisant de se remettre en question sur le fond des problèmes. Dans une moindre mesure c'est aussi le résultat de la langue de bois des conseils de classe depuis qu'on y a introduit les élèves et les parents: un élève qui n'entrave que dalle est toujours supposé ne pas "assez travailler" comme si le travail allait corriger un défaut flagrant d'intelligence: car oui, il arrive qu'un élève témoigne de l'existence de la bêtise mais ça il faut le taire: il faut des méthodes...

Les chastes oreilles des parents et des gnenfants ne doivent pas être choquées. Dire qu'ils n'entravant que dalle = dire d'aller en lycée pro. On a besoin d'électriciens, de plombliers, de poissonniers ... Qui peuvent gagner, soit dit en passant, plus que nous. Mais proposer une voie pro, c'est comme sortir le dictionnaire des gros mots. Tout le monde a le droit de passer au lycée, et même si on n'y fout rien faute de neurones opérationnels ou pour tout autre raison, on a le droit de passer en S pour être chirurgien ou véto. Enfin, si ces cons de profs se secouent les puces pour filer des fiches.

Cripure a écrit:

dita a écrit:   Cette fichue méthodologie est une excellente base qui alimente le consumérisme

C'est aussi l'excuse pour renvoyer tout problème sur les profs, vu qu'il n'y a jamais rien à savoir.

D'ailleurs, quand des parents veulent me rencontrer car ils jugent que les résultats de fiston/fifille ne sont pas à la hauteur, c'est la première chose qu'ils me demandent: "Faites-vous assez de méthode?". Effarant.

Cette année j'en ai un qui est venu me demander: "que comptez-vous faire? Ça l'a destabilise que je lui réponde:moi rien, et lui?

:lol:

:lol!:

Iphigénie a écrit:Cette année j'en ai un qui est venu me demander: "que comptez-vous faire? Ça l'a destabilise que je lui réponde:moi rien, et lui?

Il est temps de faire remonter ce "maronnier" !

J'ouvre le bal : reçu un descriptif de 1L avec une seule LA par séquence (ainsi le GT sur la rencontre amoureuse comprend 12 extraits mais seulement 1 LA).

Et le descriptif mentionne au bas mot 87 documents pour l'entretien...

Donc, il y a 8 LA et 87 documents complémentaires?

Je rectifie : 2 LA par OI et 1 seule LA par GT (il y a plusieurs GT par OE).
Je vais compter précisément les docs (ça va prendre du temps !)

Je ne m'en offusquerais pas plus que cela. La question est de savoir si les prestations des élèves seront convaincantes ou pas. Si cet équilibre a permis à l'enseignant de faire monter le niveau de ses élèves, pourquoi pas ?
En effet, il me semble que le niveau atteint par les élèves des contempteurs de descriptifs (y compris moi-même) n'est généralement pas mirobolant — de sorte que j'aurais tendance à m'abstenir des remarques sur les pratiques de tel ou tel.
Cela dit, vitupérer est amusant, et ce fil est lieu idoine !

Je suis hors EN, mais je suis des élèves en cours particuliers, j'ai donc affaire à des listes. Pour le moment, je n'ai pas vu de liste bizarre, mais je m'interroge sur le choix de certaines œuvres. Exemple, en S, en roman, l'Adversaire, de Carrère, et rien d'autre. J'avoue avoir du mal à comprendre l'intérêt...

Je pense justement réduire l'année prochaine le nombre de textes expliqués par oeuvres (2 maxi) pour augmenter le nombre d'oeuvres abordées et lues.
A partir de 3 textes expliqués, les élèves en ont marre. Nous nous faisons plaisir, mais l'apport pédagogique de chaque nouveau texte réduit, et devient de moins en moins avantageux par rapport à un bon CM, une bonne petite discussion livre en main ou tout autre travail global sur l'oeuvre.
L'idéal, ce serait d'étudier deux romans, deux pièces de théâtre, etc.

nlm76 a écrit:Je ne m'en offusquerais pas plus que cela. La question est de savoir si les prestations des élèves seront convaincantes ou pas. Si cet équilibre a permis à l'enseignant de faire monter le niveau de ses élèves, pourquoi pas ?
En effet, il me semble que le niveau atteint par les élèves des contempteurs de descriptifs (y compris moi-même) n'est généralement pas mirobolant — de sorte que j'aurais tendance à m'abstenir des remarques sur les pratiques de tel ou tel.
Cela dit, vitupérer est amusant, et ce fil est lieu idoine !

+1000!

J'ajouterai pour ma part que les crispations sur la forme des descriptifs ( avec des impératifs catégoriques comme la présence quasi obligatoire de"4 LA" sont la marque de l'épuisement du concept sur lequel est bâti l'EAF: je rappellerai pour mémoire (inutile, mais tant pis) qu'au départ on pouvait concevoir une séquence sans LA du tout si on en éprouvait le besoin ( par exemple une séquence introductive avec que de l'HDA et des lectures complémentaires") Ce sont les enseignants eux-mêmes qui au fil du temps inventent des règles contraignantes, parce que c'est plus simple....(cf "comment on fait une intro avec la problématique en forme de question et annonce des axes" - qui remplace le raisonnement )