grand Débat, grande Enquête : vous et votre salaire !

gym a écrit: ..... coefficient directeur plus important celui de la revalorisation du point d'indice de la fonction publique qui entre parenthèse et pour en finir ne suit même pas l'inflation ce qui fait qu'indubitablement notre pouvoir d'achat baisse chaque année.

Certains politiques diront que l'avancement d'échelon automatique compense largement cette perte. Est-ce à dire que l'on entre dans la fonction publique avec un pouvoir d'achat et qu'on le garde toute sa vie, pas loin... alors plus de progression de carrière, plus d'ambition...plus de reconnaissance de l'expérience ou du travail fait. Discrédit des metiers nécessitant des études donc discrédit des études, du système d'enseignement..etc etc

Nos gouvernements veulent des veaux et ils y arrivent.

Bon j'arrête je sens que cela me chauffe...

Et sans être encore dans le métier take it easy, faut laisser une petite marge de manoeuvre

En ayant marre d'entendre les gens dire que l'on avait des vacances tout le temps, j'ai fait une estimation annuelle des nos heures. Ban j'aurais pas dû le faire, ça ma déprimé, mais au moins je sais quoi répondre à ceux qui me disent qu'on est bien payé pour le travail fourni.

Mais franchement pourquoi te fatiguer à répondre.

Daphné a écrit:Mais franchement pourquoi te fatiguer à répondre.

Parce que les gens croient en ce qu'ils font, ils sont enthousiastes et essayent de convaincre...c'est humain.

totoro a écrit:En ayant marre d'entendre les gens dire que l'on avait des vacances tout le temps, j'ai fait une estimation annuelle des nos heures. Ban j'aurais pas dû le faire, ça ma déprimé, mais au moins je sais quoi répondre à ceux qui me disent qu'on est bien payé pour le travail fourni.

J'avais fait ça l'année dernière, pendant mon année de stage, mais ça me déprimait (souvent de l'ordre de 65h par semaine) et surtout, le comble, c'est que tout comptabiliser me prenait trop de temps, parce qu'on ne se rend pas compte de toutes les petits choses qu'on ne compte même pas spontanément dans notre temps de travail ! Du coup, j'ai arrêté et je ne recommencerai pas.

En fait, tu as raison Daphné, la plupart du temps, je laisse courir parce que ça n'en vaut pas la peine. en revanche, ça me gave que des gens comme ma meilleure amie vienne me dire "je suis sûre que tu gagnes plus que moi avec les heures que tu fais", et c'est un peu pour elle que j'ai fait le compte. Et l'air de rien, je lui ai glissé ça dans la conversation pour lui donner à réfléchir... Est-ce que ça l'a convaincu???

Moi j'ai fait le compte à la louche, mais en annualisant... Tiens là d'ailleurs il faut que je passe deux heures à corriger des copies... Je les rajouterai à mon décompte de la semaine...

j'avais fait un calcul du temps passé en correction (à la louche et en comptant 10 mn par copie en moyenne): grosso modo 600h, soit 25 jours et 25 nuits.

Jane a écrit:grosso modo 600h, soit 25 jours et 25 nuits.

Par an ?
Au secours !!! !!! !!!

Ben... ça ne fait que 10 notes par trimestre et par classe...

Jane a écrit:Ben... ça ne fait que 10 notes par trimestre et par classe...

Ah oui, normal, quoi.

ben... pour un prof de lettres en collège, rien d'exceptionnel (enfin, il me semble !): en termes de fréquence, ça fait à peu près 3 rédactions, 3 contrôles de lecture (grosso modo un livre par mois), 3 à 4 contrôles de grammaire ou conjugaison (des fois plus, mais ce sont des petits contrôles corrigés super vite), 2 à 3 dictées (je ne compte qu'une note par trimestre, la meilleure, même si j'en fais plus -et que j'en corrige plus). Rajoutons à ça le bilan de séquence, et la poésie (qui elle ne me prend pas de temps de correction), et voilà... 25 jours ET 25 nuits

Jane a écrit:ben... pour un prof de lettres en collège, rien d'exceptionnel (enfin, il me semble !): en termes de fréquence, ça fait à peu près 3 rédactions, 3 contrôles de lecture (grosso modo un livre par mois), 3 à 4 contrôles de grammaire ou conjugaison (des fois plus, mais ce sont des petits contrôles corrigés super vite), 2 à 3 dictées (je ne compte qu'une note par trimestre, la meilleure, même si j'en fais plus -et que j'en corrige plus). Rajoutons à ça le bilan de séquence, et la poésie (qui elle ne me prend pas de temps de correction), et voilà... 25 jours ET 25 nuits

Impréssionné

y a vraiment pas de quoi... mes collègues en font au moins autant

Jane a écrit:y a vraiment pas de quoi... mes collègues en font au moins autant

Je ne me rappelle pas avoir reçu 10 notes par trimestre en Français à mon époque,je suis même sûr du contraire... certes on travaillait mais tout n'était pas noté.

Je rejoins un peu tout ce qui s'est dit sur ce post. Je suis agrégé et je fais des activités complémentaires (parce que ça me plaît et aussi parce que j'ai besoin d'argent ; j'ai acheté ma maison l'année dernière), et j'estime avoir un bon salaire quand je vois les jeunes de mon âge (j'ai 26 ans) autour de moi (qui gagnent souvent la moitié voire moins) et le salaire de ma femme (qui est certifiée et qui fait un boulot de dingue ; elle est en collège et s'implique beaucoup).

Personnellement, même si j'aime encore mon métier et que j'ai la chance d'enseigner dans le supérieur, je supporte de plus en plus difficilement la charge de travail : il faut en permanence préparer des cours, faire des recherches, corriger des copies, etc. à tel point que l'on pourrait travailler 7 jours sur 7. Résultat : j'ai décidé cette année de baisser mon rythme de travail et tant pis si je rends les copies 3 semaines après. Et je ne culpabilise plus (car l'autre grand problème est que nous culpabilisons tout le temps dès qu'on ne fait pas ça ou ça pour nos élèves/étudiants). Comme l'a dit aussi un message, en faisant cours j'ai de plus en plus l'impression de donner des perles aux cochons ou de pisser dans un violon (au choix), y compris en fac (où c'est loin d'être tout rose, je vous assure).

D'où la possible reconversion que j'envisage très sérieusement : passer l'ENA en interne. J'ai toujours été attiré par ces carrières et quand j'étais étudiant j'avais beaucoup hésité à faire sciences-po. J'ai regardé les épreuves et honnêtement ce n'est pas inaccessible avec un travail régulier et une bonne dose de motivation (en consultant les derniers rapports du jury, je me suis aperçu qu'il y a chaque année 7 ou 8 agrégés qui réussissent le concours). Mais après on ne fait pas toujours ce qu'on veut et ce choix impliquerait des sacrifices au niveau familial (je suis marié), d'autant plus que nous vivons loin de Strasbourg. D'ailleurs, si il y a des témoignages de collègue préparant ou ayant préparé l'ENA, je suis preneur.

gym a écrit:

Jane a écrit:y a vraiment pas de quoi... mes collègues en font au moins autant

Je ne me rappelle pas avoir reçu 10 notes par trimestre en Français à mon époque,je suis même sûr du contraire... certes on travaillait mais tout n'était pas noté.

tout n'est pas noté non plus... heureusement !

Je ne suis pas sûr que les métiers en sortant de l'ENA te laisseront plus de disponibilités que tu en as maintenant, bien au contraire et même si la charge est lourde dans l'enseignement tu as la chance d'avoir l'autonomie qui va avec et de pouvoir travailler chez toi.
Je crains qu'administrateur civil ne te laisse plus beaucoup de temps à toi et surtout plus beaucoup de temps chez toi, c'est là toute la différence, mais c'est vrai que la rémunération n'a absolument rien à voir...

J'avais une collègue polytechnicienne qui préparait ça en même temps que son boulot, mais elle a été mutée je ne sais pas si elle a réussi finalement.

ah j'oubliais le principal... la question épineuse des salaires !
12ème année d'enseignement, et mon salaire "de base" approche les 2000 euros. Je suis PP 3°, je touche quelques sous en plus grâce au complément familial, et j'ai une heure sup. J'ai un bac + 5 de lettres modernes et je suis diplômée de l'école du Louvre.
Je ne trouve pas mon salaire particulièrement emballant, d'autant que les aléas des mutations peuvent nous envoyer sur des régions très diverses où le prix du logement peut passer du simple au double.
Nous sommes un couple de profs avec 3 enfants, les fins de mois ne sont pas forcément drôles.
L'avantage majeur que je vois à ma fonction: la gestion de mon temps de travail à l'extérieur du collège sans avoir à m'en justifier.
Les plus gros inconvénients (au nombre de 2): le mépris affiché par la république pour ses fonctionnaires, et la multiplication des taches hors enseignement (et la réunionite aiguë)

Jane a écrit:ah j'oubliais le principal... la question épineuse des salaires !
12ème année d'enseignement, et mon salaire "de base" approche les 2000 euros. Je suis PP 3°, je touche quelques sous en plus grâce au complément familial, et j'ai une heure sup. J'ai un bac + 5 de lettres modernes et je suis diplômée de l'école du Louvre.
Je ne trouve pas mon salaire particulièrement emballant, d'autant que les aléas des mutations peuvent nous envoyer sur des régions très diverses où le prix du logement peut passer du simple au double.
Nous sommes un couple de profs avec 3 enfants, les fins de mois ne sont pas forcément drôles.
L'avantage majeur que je vois à ma fonction: la gestion de mon temps de travail à l'extérieur du collège sans avoir à m'en justifier.
Les plus gros inconvénients (au nombre de 2): le mépris affiché par la république pour ses fonctionnaires, et la multiplication des taches hors enseignement (et la réunionite aiguë)

Je ne pense que l'on puisse te changer de région, même pas de département...Après à moins d'une carte scolaire pourquoi perdrais-tu ton poste?

gym a écrit:

Je ne pense que l'on puisse te changer de région, même pas de département...

Après l'année de stage, on est tous obligé de participer au mouvement inter et rien ne garantit qu'on reste dans notre région d'origine. Selon la région dans laquelle on tombe,le loyer peut effectivement être une grosse dépense. Et puis avec la merveilleuse idée de Luc Chatel, les TZR vont devenir académique, ce qui obligera peut-être certains à bouger.
Quant au département, avec l'augmentation des suppressions de postes, on peut se retrouver n'importe où.

Nestya a écrit:

gym a écrit:

Je ne pense que l'on puisse te changer de région, même pas de département...

Après l'année de stage, on est tous obligé de participer au mouvement inter et rien ne garantit qu'on reste dans notre région d'origine. Selon la région dans laquelle on tombe,le loyer peut effectivement être une grosse dépense. Et puis avec la merveilleuse idée de Luc Chatel, les TZR vont devenir académique, ce qui obligera peut-être certains à bouger.
Quant au département, avec l'augmentation des suppressions de postes, on peut se retrouver n'importe où.

Oui je me suis un peu renseigné sur les mutations, ce que je comprends moins bien c'est qu'il y a apparemment des points de bonifications IUFM sur les premiers choix donc en fait si tu passes ton concours et fais ta formation dans ton académie tu as potentiellement plus de points (et es-tu obligé de quand même participer au mouvement inter si tu souhaites rester dans ton académie).

Car je sais que beaucoup passent par Creteil pour capitaliser des points et après repartir vers leur destination privilégiée.

Enfin une fois l'inter fait si tu ne veux plus bouger tu peux, non?

Lantelme a écrit:car l'autre grand problème est que nous culpabilisons tout le temps dès qu'on ne fait pas ça ou ça pour nos élèves/étudiants

Ah oui, ça c'est vrai, c'est usant à force, même en faisant son maximum, on se dit que ce n'est toujours pas assez, que le cours n'est pas assez bien, etc... mais j'espérais que ça passe avec les années...

Gym : Beaucoup partent pour Créteil parce qu'ils n'ont pas le choix surtout!!
Créteil, Versailles, Amiens, la Guyane, c'était mes seules options après ma titularisation en espagnol...
J'ai "fait mes deux"ans à Versailles, et après j'ai réussi à partir à la Réunion...
Maintenant, je suis bien ici, mais je sais que je n'y resterai pas toute ma vie : seulement voila si je rentre en métropole je dois rechoisir entre ces mêmes académies.
Pour moi c'est ça le plus dur à supporter dans ce métier... Ne pas être libre de travailler (à peu près) où l'on veut, et c'est pour ça que même si j'adore mon métier je réfléchis à une reconversion pour quand je commencerai à tourner en rond sur mon île...

Sinon en ce qui concernent les gens qui nous jalousent pour les heures de cours les vacances, etc, je ne me justifie pas je leur demande seulement pourquoi ils ne font pas prof... En général ça suffit.

gym a écrit:

Nestya a écrit:

gym a écrit:

Je ne pense que l'on puisse te changer de région, même pas de département...

Après l'année de stage, on est tous obligé de participer au mouvement inter et rien ne garantit qu'on reste dans notre région d'origine. Selon la région dans laquelle on tombe,le loyer peut effectivement être une grosse dépense. Et puis avec la merveilleuse idée de Luc Chatel, les TZR vont devenir académique, ce qui obligera peut-être certains à bouger.
Quant au département, avec l'augmentation des suppressions de postes, on peut se retrouver n'importe où.

Oui je me suis un peu renseigné sur les mutations, ce que je comprends moins bien c'est qu'il y a apparemment des points de bonifications IUFM sur les premiers choix donc en fait si tu passes ton concours et fais ta formation dans ton académie tu as potentiellement plus de points (et es-tu obligé de quand même participer au mouvement inter si tu souhaites rester dans ton académie).

Car je sais que beaucoup passent par Creteil pour capitaliser des points et après repartir vers leur destination privilégiée.

Enfin une fois l'inter fait si tu ne veux plus bouger tu peux, non?

Jolie vision idéaliste ... C'est dit sans agressivité, parce que de l'extérieur, on ne peut pas vraiment se rendre compte de ce qui se passe

En fait, 50 points c'est ridicule pour entrer dans bon nombre d'académies convoitées.
La participation au mouvement inter est obligatoire pour les stagiaires. Souvent, c'est le grand départ !
Créteil accueille de nombreux néotits (ceux dont c'est la première année d'enseignement), mais souvent, ils n'y vont pas de gaîté de coeur, c'est juste l'académie qu'ils peuvent obtenir avec leur faible nombre de points (parce que ceux qui le peuvent la quittent et qu'elle n'est pas franchement très demandée ...)
Capitaliser des points, c'est bien beau, mais il ne faut pas oublier que c'est : trèèèès long, que les règles du jeu changent en permanence, que ça ne garantit en rien d'obtenir l'académie désirée au bout du compte.
Une fois l'académie désirée obtenue, la deuxième phase de mutation, à l'intérieur de l'académie (l'intra) réserve bien des surprises... on peut se retrouver à l'opposé de là où on voulait être, ne pas avoir de poste et être TZR (remplaçant) sur une zone de plus en plus élastique. Notre cher ministre parle même de nous envoyer dans les académies voisines pour rendre plus efficace le système de remplacement.

lene75 a écrit:

Karine B. a écrit:

gym a écrit:je confirme un gardien de la paix gagne comme un agrégé ou comme certains ingé...est-ce normal???

faux, ma soeur et mon beau frère sont gardiens de la paix, ils gagnent à eux 2, 3 400 euros (1700 chacun à 35 ans)

Ah ah, bah ils ne sont pas doués : mon frère et ma belle-soeur sont gardiens de la paix tous les deux et gagnent 2100€ chacun à respectivement 37 et 34 ans. Tout dépend de leur ancienneté, aussi : les miens ont commencé à travailler - année d'école de police - la même année, il y a 11 ans.

mon beau frère a commencé il y a 6 ans, il vient d'intégrer la BAC, ma soeur est à 80 % pour son 2ème, elle a commencé il y a une dizaine d'années (et est très bien notée)