Votre rapport à la philo quand vous étiez élève ...

J'aimais beaucoup la matière et le prof en terminale , son ironie à toute épreuve (même celle des cons). Après en prépa, le prof me donnait le mal de mer , il ne cessait de tanguer derrière son bureau, mais était très intéressant. Mais bon, à la place de l'esthète de terminale, c'était plutôt Carlos (mais très intéressant quand même)

En terminale, une vieille fille, ancienne Sévrienne, extrêmement sérieuse et rigoureuse mais passablement ennuyeuse...
En HK, Arnaud Villani, brillantissime, peut-être trop justement, vu nos maigres connaissances.
En KH, retour au sérieux-ennuyeux...
Au concours, un oral interminable sur un sujet horrifiquement vaste ("le concept"....) devant un Jean Brun très patient...

anthinéa a écrit:J'ai détesté ça ....
Autant que mon prof ....
Qui se faisait bouffer par une classe en totale rebellion contre lui : on a meme fait un remake filmé des feux de l'amour en cours !!!!
Il m'a fait découvrir une classe bordélisée ....
on se serait cru dans un film américain....

Pauvre homme ....

C'est un peu tard maintenant, mais pareil... Faut dire aussi que dès le 1er jour, il nous a dit "Moi, je suis philosophe et écrivain, pas prof de philo. Je vous fais cours parce qu'il faut bien bouffer"... On l'a tué toute l'année (enfin pas moi, moi, je dormais, où je faisais autre chose). En outre, on a fait trois thèmes dans l'année, avec deux disserts... Chapeau la préparation au bac.

Pas lu les pages précédentes, désolée.
J'ai adoré mes 8 heures de philo par semaine en Term. Une prof en apparence perchée, mais très rigoureuse dans ses cours, a contribué à ce bon souvenir. J'aimais réfléchir sur les thèmes, douter...
En Hypokhâgne, une vraie perchée qui expliquait super mal m'a dégoûtée en revanche. Première dissert de l'année, quinze jours après la rentrée: "Profondeur et surface". Aïe!

J'ai détesté, un homme qui n'expliquait rien, qui ne faisait que remplir son tableau dans le moindre espace disponible. Nous n'avons pas étudié un seul thème, quelques textes sur lesquels ils restaient des semaines. Une seule et unique dissertation parce que la classe l'a supplié, on a trouvé nous mêmes un surveillant pour venir pour garder un samedi matin pendant 4 heures. On a tous pris des sales notes au Bac. Moi y compris, 4 . Inutile de dire que j'étais en L, et que la philo était coefficient 7. Bref, merci monsieur le prof de philo du lycée Laperouse, année 1998.

Une véritable révélation ! Et pourtant la classe était loin d'être réceptive.

D'ailleurs j'aurais bien voulu faire une licence en philosophie, mais il fallait suivre des cours de math, et là, non, il n'en était vraiment pas question

lulucastagnette a écrit:et ses remarques bof bof : "vous êtes au trot, passez au galop".

:chat:

John, toujours noter les références des livres qu'on prête !

Mitigé pour moi, ça ne colle à aucune proposition : j'aimais la matière a priori, j'ai adoré lire Descartes et d'autres, mais j'avais un trèèèèès vieux et trèèèèèès lent professeur, assez ennuyeux, qui a passé beaucoup trop de temps sur Freud (la moitié de l'année!!) Bref, j'ai regretté de ne pas avoir de cours plus passionnants, même s'il essayait d'être un peu interactif, ça manquait beaucoup de dynamisme.
Cela dit, il nous a très bien préparés à la dissert : méthode, notes justes, beaucoup d'entraînements, et m'a inscrite au concours général, la première fois de sa carrière d'après lui, j'ai eu un magnifique sujet : "Y a-t-il un pouvoir des mots?", mais je n'ai pas fait une bonne dissert'.
En revanche, on n'a jamais fait de commentaire de texte, et j'ai eu la mauvaise idée de le prendre le jour du bac, du coup note honorable mais pas à la hauteur de mes espérances.

edit : Cela dit, si je n'avais pas eu de méthode en lycée, j'aurais parfaitement appris la méthode de la dissert' avec ma chargée de TD de philo du droit en fac de droit . Quelle rigueur, quelle clarté !
Catapultée (volontairement) en CAPES de lettres, je savais faire une dissert' grâce à elle, quelques ajustements et c'était bon. Mais là encore, certains du CAPES ont appris cette année-là, grâce à un prof qui n'a pas hésité à tout reprendre de zéro.

Mon problème, c'est qu'en khâgne, mon professeur de philo me disait que je faisais des dissertations trop littéraires, et mon prof de lettres des dissertations trop philosophiques. Cela avait même donné lieu à une réunion au sommet, à nous trois, pour tenter d'apporter des solutions à ce problème d'identité!

De bons professeurs, dans l'ensemble. Un spécialiste de Heidegger qui m'ennuyait en cours, mais le relire, le soir, m'apportait de grandes satisfactions intellectuelles. Du coup, je séchais les cours, lisais ses livres, et lui rendais les dissertations en temps!

Trois ans de philo. Trois profs très différents.

Un spécialiste en philo de l'art, très sympa, ouvert, qui se basait sur un manuel et l'explication de textes reliés par thèmes.

puis un heideggerien, détesté par l'ensemble de la classe, qui procédait souvent de manière incompréhensible pour qui restait à la surface de son cours et de sa personnalité. Qui plus est, c'est lui qui nous avait accueilli lors de la journée de rentrée. Sa première phrase a été: "Plus de la moitié d'entre vous ne mérite pas le bac qu'il a obtenu, encore moins la mention". Premier cours: il fait l'appel. Second cours: il nous appelait tous par nos noms, sans se tromper. Au début du cours, il distribuait à certains des documents, sans rien dire. C'étaient des articles de journaux, des textes, des annonces d'expositions. Je pense qu'il le faisait pour travailler la cohésion de la classe, si souvent calamiteuse en prépa à l'époque. Il était aussi disponible pour nous faire visiter des musées. Je me souviens encore de mes rdv avec lui devant le Milon de Crotone au Louvre. J'ai poursuivi une correspondance avec lui quelques années.

En KH, un prof lambda, agréable et sérieux dans son travail.

J'ai adoré mon cours de philo et aussi mon prof de philo J'étais tellement enthousiaste pour cette matière que mon prof adoré voulait que je fasse des études de philo. J'ai même réussie à transmettre mon enthousiasme à mes enfants.

Je n'avais pas vu les dates, le fil est remonté parce qu'une grande dame est décédée, apparemment, alors une pensée pour celles qui la connaissaient, Palombella et Jeanne si j'ai bien lu.

mamamanette a écrit:Je n'avais pas vu les dates, le fil est remonté parce qu'une grande dame est décédée, apparemment, alors une pensée pour celles qui la connaissaient, Palombella et Jeanne si j'ai bien lu.

Merci ! Je vous avoue que je suis un peu mélancolique, ce soir...

Réponse 1 : notre prof postillonnait, était une bonne soeur, et nous n'avons parlé que de Kant, Pascal et St Augustin pendant l'année. D'autre part, elle prenait un malin plaisir à ne pas nous mettre la moyenne, à nous décourager et à nous traiter d'ignares. Un jour, elle m'a conseillé de me réorienter en filière pro parce que j'avais eu le malheur de lui dire que je ne comprenais pas le texte que nous étions en train d'étudier.
J'ai eu 12 au bac, je suis allée le lui dire. Ce fut ma seule satisfaction de l'année.

Palombella Rossa a écrit:

J'ai le très grand chagrin de vous apprendre le décès de la géniale Mme Ayme, qui enchanta nos heures de philo jadis en khâgne.
Je suis affreusement triste
J'irai lundi matin, avec des roses rouges...

J'A-DO-RAIS la philo !! Avec ma voisine, on était à chaque fois mortes de rire devant le prof, ses exemples, ses manies, et on tenait un petit répertoire qu'on mettait à jour à chaque cours, avec des citations mémorables du prof, il est encore chez ma mère, ce répertoire, je suis retombée dessus il y a quelques années, et il se trouve que je revois des fois ma voisine de philo, qui est elle devenue prof d'anglais, et on avait bien ri en se remémorant cette année !

Daphné a écrit:9 h de philo par semaine en série A.
J'ai eu 13 au bac, ma meilleure note.
Je suis tombée sur la mémoire et le contrat social de Rousseau pour l'oeuvre présentée.
Le prof me gonflait

Ah oui ? Ce n'était plus que 7h, en L, quand j'ai passé mon bac ! J'aurais bien aimé avoir 9h !

caperucita a écrit:

Daphné a écrit:9 h de philo par semaine en série A.
J'ai eu 13 au bac, ma meilleure note.

Ah oui ? Ce n'était plus que 7h, en L, quand j'ai passé mon bac ! J'aurais bien aimé avoir 9h !

8h en 1991.
Sans vouloir faire le coup des horaires qui baissent...

Bon j'ai mis un cours génial, même si je n'avais pas beaucoup d'heure (3 ou 4h je ne sais plus, j'étais en TC en 1992 : ce qui est sûr c'est qu'on n'était qu'1/3 de la classe environ à accrocher). Et après j'ai même fait des études de philo ;o) ET puis après je suis passée à autre chose... Mais j'y reviens toujours : cette année je me suis inscrite à l'agreg et profite de ma nouvelle dispo pour m'y remettre sérieusement. J'espère pouvoir prendre un temps partiel l'année prochaine si j'ai ma mutation et passer mon master 2 dans mon université d'origine...

En fait, en lisant ce topic, je me suis rendue compte que j'avais déjà répondu en 2010 à la page 3 ! Bon, vous voyez que je n'affabule pas, mes deux messages sont à peu de choses près identiques !

Gryphe a écrit:

Palombella Rossa a écrit:

J'ai le très grand chagrin de vous apprendre le décès de la géniale Mme Ayme, qui enchanta nos heures de philo jadis en khâgne.
Je suis affreusement triste
J'irai lundi matin, avec des roses rouges...

Itou

J'ai voté la dernière réponse, mais je nuance.

J'ai toujours eu un intérêt passionné pour la philo au cours de mes études, dès la Terminale L. Cela dit, je me suis rendu compte, en prépa, que mon cours de TL était bien plus un cours d'histoire de la philosophie que de philosophie. Notre professeur nous faisait travailler d'arrache-pied, j'ai appris quantité de notions, quantité de nouveaux auteurs, mais je ne faisais pas vraiment de la philosophie. Lorsque cela a vraiment commencé, j'étais en khâgne. Je trouvais toujours ça passionnant, mais les dissertations et les notes m'ont assez vite signifié que la philosophie n'était pas faite pour moi... (alors que j'envisageais la double licence !).

Dernière réponse : j'ai eu un prof jeune (environ 27 ans) et très passionné par son métier et sa matière.
Nous débattions énormément en classe (une très bonne TC) et il m'a ouvert des horizons dont je ne soupçonnais pas l'existence.
Longtemps, j'ai pensé qu'il avait changé ma vie car les thèmes comme l'Autre, l'inconscient, l'Histoire l'Art ou la Beauté m'ont fait voir le monde auquel je m'intéressais déjà bcp d'un oeil vraiment différent.
Je pense depuis quelques années que ce sont les thèmes les plus parlants pour des jeunes en construction, mais cela ne minore pas l'importance de ce prof.

A la fin de l'année, 6 d'entre nous avions débarqué chez lui à l'improviste pour le remercier de cette année d'échanges enrichissants.
Il nous avait gardé à manger avec sa femme.

Etrangement, ma petite soeur l'a eu 4 ans après moi et elle l'a détesté : il semble que ses pbs personnels (une petite fille malade) empiétaient complètement sur son travail.

Moi, j'aimais bien et le cours et le prof, mais je m'étais attendue à une grande révélation qui n'a jamais eu lieu. D'autant que le prof était résolument conformiste, bien loin du cliché du prof de philo iconoclaste auquel je tenais alors beaucoup.

Je détestais la philo en terminale L : j'avais une prof que je détestais, et selon elle j'étais "trop dans la littérature" et pas assez "dans la réflexion".
Prends-toi ça dans les dents !

J'y suis allée à reculons jusqu'en juin.
Nous avons fait nos cours à partir de mai sur la pelouse. Je trouvais ça démago.
L'épreuve du bac portait sur l'un de ces cours de pelouse. Bâclé...
J'ai eu des envies de meurtre pendant toute la durée de l'épreuve...
Mais finalement, j'ai eu des notes pourries toute l'année, et 19 au bac.

Une fois à la fac, j'ai lu beaucoup pour mon plaisir personnel, puis pour les recherches de master, de thèse. Notamment de la philo.
Et j'ai adoré. J'aime toujours. Je cite toujours fréquemment avec grand plaisir. Mais à 16/17 ans, c'était un calvaire pour moi.

J'étais probablement trop jeune et trop hermétique à la façon d'enseigner de ma prof qui n'était pas non plus une fine pédagogue (il faut le reconnaître).

Ce qui me fait doucement rire aujourd'hui, c'est que j'ai l'impression d'être devenu ce type-là de professeur, d'avoir le même type de rapport aux élèves. Si j'avais des élèves comme moi à l'époque, ils me détesteraient probablement :lol!: Comme quoi... le mauvais esprit se paye toujours :lol: