Votre rapport à la philo quand vous étiez élève ...

Chapeau bas, Abraxas !

L'horreur - du blabla, du jargon, des auteurs

Jamais aimé.
D'autant qu'en terminale j'étais la chouchoute du prof de philo - il m'énervait celui-ci !!!
Cela ne m'empêchait pas de potasser mes fiches.
18 de moyenne à l'année. Petite déception au bac, où je n'ai eu que 17.
En prépa, c'était beaucoup moins brillant. J'ai décroché. J'ai eu 9 au concours d'entrée de l'ENS.

Bon souvenir pour moi en terminale, mais parce que je m'intéressais à tout ce qui était nouveau et permettait de décrasser les neurones. Avec le temps, j'ai eu ensuite du mal à sortir de l'analyse littéraire ; du coup je trouvais les textes étudiés en philo "tout froids", je ne ressentais rien dessus, et ça me troublait beaucoup ! Je regrette juste de ne pas avoir eu une prof plus motivée, mais elle cumulait problèmes familiaux et désintérêt des élèves dans une classe de L, donc je lui pardonne. Mes souvenirs de prépa sont ensuite plus mitigés : dès l'HKH je ne comprenais plus rien et j'ai peu à peu lâché l'affaire. Résultat : j'ai divisé la note par 2 tous les ans : 15 au bac, 7 en HKH, 4 en KH...

Heureusement que nous avions le Huisman et Vergez (2 t. La connaissance et l'Action) sinon, avec les cours du prof, prof fort agréable au demeurant, je n'aurais pas appris grand chose.
Par la suite, j'ai consulté ces livres. Ce dont manquait le cours c'est d'instanciation du discours (à la différence de ce que je trouvais dans les livres).

"j'ai bûché le Cuvillier"

J'ai aussi consulté cet auteur. Merci aux livres !
Depuis, je me suis acheté tout Aristote et tout Platon (que je ne connais en sortant de terminale que par la chanson paillarde, "Visitez le musée d'Athènes".
Ayant fait prof d'informatique (informatique jamais étudiée en fac : j'ai eu un cours où on m'y a appris le poids d'une carte perforée et la taille d'un trou de la carte. Il faut voir le livre intitulé "informatique fondamentale" chez Dunod vers 1970, livre rédigé par un inspecteur général... d'éco gestion !), j'ai eu la chance de pouvoir lire les œuvres des prix Turing. Hier j'étais chez un libraire spécialisé en informatique. Il n'y a plus de livres fondamentaux. Seulement les modes d'emploi.

Ah ah, je m'abstiendrai de voter, parce que forcément, quand on est prof de philo, ce n'est pas très représentatif ! encore que je me demande si la population de ce forum est très représentative...

J'ai commencé à aimer la philo en 1re, avec une prof de français géniale, hyper cultivée, jeune, dynamique et sympa, avec qui je suis encore en contact. Ou comment entrer dans la philo par Sartre, qui n'est plus du tout ma référence aujourd'hui. En terminale, en L, j'ai adoré la philo, j'adorais mon prof, à la fois rigoureux et décontracté, même si je trouvais qu'il en faisait parfois trop dans la caricature du prof de philo. Je buvais ses paroles, nous étions plusieurs à adorer, beaucoup détestaient, glandaient au fond de la classe, comme dans beaucoup de cours, d'ailleurs, mais au moins, ils ne dérangeaient pas. On n'a pas vraiment fait le programme, mais on a suffisamment appris à réfléchir pour que j'aie 16 au bac sur un sujet dont on n'avait pas étudié de front la notion en cours. Grâce à lui, j'ai appris à aborder à peu près n'importe quel sujet avec peu ou pas de connaissances, et ça me sert encore. Pourtant, aujourd'hui, en regardant mes cours, je me demande d'où venait ce miracle, parce que je ne les trouve franchement pas extraordinaires... beaucoup de charisme probablement... ce qui me laisse l'impression désagréable d'avoir été flouée, d'avoir été séduite par un beau-parleur, mais l'essentiel est que ça ait marché (philosophiquement parlant, je veux dire).

Ça m'amène à me poser pas mal de questions pour mes propres cours. C'est dur, je trouve, quand on est prof de philo, de trouver son style, et plus encore, de trouver le style qui convient à tel ou tel public, parce qu'un même cours fait de la même manière peut passionner une classe et mener à la catastrophe avec une autre. À lire vos remarques, je trouve que le prof, sa personnalité, sa manière de faire, etc., semblent jouer un rôle crucial, plus encore que dans d'autres matières. C'est dur aussi de trouver un équilibre entre initier véritablement à la philo telle qu'on la conçoit et bachoter.

Je ne peux même pas voter !

Mon rapport à la philo a été inexistant car le professeur était dépressif, souvent absent, dépassé, ultra bordélisé (1,5 page écrite dans l'année, dont le titre était "Nature / Culture").
J'ai lu seule ce qu'il fallait, en dehors des cours où l'on parlait, participait un peu et jouait aux tarots au fond de la classe, entre autres ...
La pauvre...

Mon professeur de Lettres était l'opposé de cette dame; un charisme incroyable, je me souviens encore de ses vannes et de ses maximes. C'est d'ailleurs grâce à lui et à ma prof d'espagnol de lycée que je fais ce boulot .

Oui, le professeur joue beauuuuuucoup.

Cuvillier ?

Huisman et Vergez ?

Ah mais c'est peut-être l'un de ces deux manuels dont je recherche l'auteur et le titre depuis 10 ans !

Je ne peux pas vraiment voter car ça dépendait des années. En terminale j'avais un prof qui nous dictait des cours difficiles, et j'étais assez indifférentes à la philo. Je ne détestais pas, je n'adorais pas, j'aimais bien, sans plus. Je ne tenais pas plus que ça à continuer d'en faire.
En hypokhâgne c'était un peu le même cas de figure.
Et puis en khâgne j'ai eu la révélation: j'ai vraiment compris ce qu'était la philo. Et j'ai beaucoup beaucoup aimé.
Aujourd'hui, je regrette de ne plus trouver le temps de continuer.

myfarenier a écrit:
18 de moyenne à l'année.

Et moi je me souviendrai toujours de mon 20 en philo , le sujet m'avait passionné : "Toutes les opinions sont-elles tolérables ?"
Mais je préférais en général les commentaires de texte, j'adorais décortiquer l'argumentation d'un texte, trouver des failles, etc. Mon prof aimait beaucoup Spinoza et je trouvais ces textes à la fois subversifs et libérateurs ; j'ai même fini par faire ma maîtrise de philo sur "la notion de possible dans le système de Spinoza" (étonamment, elle trouve tout son sens dans la philosophie politique de Spinoza ; j'adore la correspondance avec Blyenbergh, et les impasses dans lesquelles il se trouve, les failles du système).

J'ai répondu 3, mais j'ai beaucoup hésité avec le 5. JE garde un très bon souvenir de mes cours de philo. J'étais en Tle L, donc 7h par semaine coef 7. Pour moi, la philo, c'est un petit répertoire, qui était prévu pour noter les définitions, mais qui me servait aussi à recueillir toutes les précieuses perles du prof. Je me souviens de nombreux fous rires avec ma voisine de l'époque et amie, d'une fille au premier rang très blonde et qui ne comprenait jamais rien, du prof qui semblait chaque fois plus déconcerté par ses questions. J'aimais beaucoup la philo. Par contre le prof a été beaucoup absent cette année là. On a su plus tard (une rumeur, donc je ne sais pas si c'était vrai) qu'il préparait l'agreg, d'où ses nombreuses absences, sans jamais être remplacé ! Cette aspect de l'année était moins drôle !

John, j'ai les deux tomes. J' ai mis les couvertures sur mon blog, mais n'arrive pas à les retrouver. Voir Denis Huisman sur Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Denis_Huisman

Son père a créé le festival de Cannes ! c'est de l'actu !

"Denis
Huisman, Docteur ès Lettres, membre correspondant de l'Institut, dirige
un séminaire de 3e cycle à l'université de Paris-I.
On lui doit de
nombreux ouvrages de référence en philosophie, parmi lesquels le
Dictionnaire des philosophes, le Dictionnaire des mille œuvres clés de
la philosophie et l'Histoire de la philosophie française. André Vergés,
Docteur ès Lettres, agrégé de Philosophie, a longtemps enseigné à
l'université de Besançon, dont il est aujourd'hui professeur émérite. Il
est l'auteur, avec Denis Huisman, d'un manuel de philosophie sur lequel
des générations de lycéens ont travaillé.
Serge Le Strat, Professeur
certifié de Philosophie, enseigne la philosophie à l'EFAP Il a
collaboré à la rédaction de nombreux livres scolaires ou parascolaires ;
il a notamment coordonné l'équipe chargée de la refonte du manuel de
philosophie des Editions Nathan en 1999.
"

Je viens de trouver une édition chez Marabout
http://www.priceminister.com/image?action=slideshow&prdfamilycode=100&prdimageid=415297630&productid=413555

Une horreur pour moi !
Autant j'étais bonne en français , autant j'étais archi-nulle en philo...
je ne garde pas un bon souvenir du prof. Il était dans son monde et c'est tout.

Pour ceux qui veulent trouver de vieux manuels (je sais, vieux c'est nul !)
http://www.alarecherchedutempsperdu.fr/manuels_scolaires_histoire_geo_lettres.htm

En Khâgne, "le moi existe-t-il?", "a-t-on ou est-on son corps?", et "faut-il avoir peur de la nature"...

Moi pas trop aimer:)

J'ai pas répondu au sondage parce que j'aimais bien la philo, mais dès que j'avais une idée ou une opinion sur qq chose, la prof me disait que ce n'était pas valable et que c'était son opinion à elle qui comptait. Ca m'énervait !!!!!!!!!!

Bref, les propositions du sondage ne correspondent pas à cela.

Ruthven a écrit:J'ai eu au concours de l'ENS : "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?" (avec les guillemets) ...

Même promo ?!

J'avoue avoir ramé sur ce sujet, mais deux ans plus tard et un tout petit peu de maturité en plus, je me serais éclatée.

Pour le sondage, j'attendais beaucoup de la philo, et j'ai été très déçue en terminale par un prof qui avait un cours béton, mais un cours magistral qu'il fallait connaître "par cœur". Réflexion zéro.

Les deux années de prépa ont été nettement plus intéressantes sur le plan de la réflexion.

Réponse 1 :
beurk, beurk , beurk et rebeurk

En terminale j'avais des bonnes notes (en terminale D) mais je n'ai rien compris à la philosophie.

Une fois devenu prof de lettres-histoire, j'ai fait une licence de philo (en cinq ans) pour le plaisir.

Terminale D : bordel en classe pendant toute l'année (pas moi, mais j'étais spectatrice), 7.5 au bac

Hypokhâgne : l'horreur, un prof de philo qui humiliait les élèves, ne corrigeait les copies que s'il y avait 5 parce que dans la conclusion, des remarques hallucinantes dans les copies (qu'on s'échangeait du coup, c'était le genre à mettre "ça vous fait jouir ?" si on répétait la même faute d'orthographe). Premier sujet : "que dit, des êtres, le discours ?" avec 3 notes (8 au bac, 3.5 en prépa, -2.5 au final parce que j'avais -0.5 par mot mal coupé (à l'époque, je mettais un tiret en fin de ligne et un en début de ligne, erreur que je n'ai plus jamais commise).

Une catastrophe en Terminale : une horreur soporifique qui soliloquait des heures entières (quatre heures de philo le jeudi, c'était à tomber... de sommeil !), sans traiter le programme (en L, une œuvre complète, L'Introduction au Traité théologico-politique de Spinoza, hum... 30 pages que nous n'avions pas fini d'expliquer en juin ).
Le premier jour : "Grand A, grand I, petit a [...] petit e [...] euh, y'a quoi déjà après e ?" : véridique !!!!!

En prépa, bof, bof, entre l'HKH : "Platon a écrit cela, mais ce n'est pas ce qu'il voulait dire [ton de confidence] : il utilisait le langage orphique, personne n'a pas pu en garder la trace, mais moi, je vais vous expliquer..." et les 2 KH : "Oh là là, on ne va pas jamais finir le programme (bis repetita), mais je ne vais pas vous photocopier mes cours, je les destine à la publication chez Ellipse, alors vous comprenez, je ne veux pas que vous les déposiez à ma place, on ne sait jamais..."
Je n'ai pas eu de chance avec mes profs de philo, moi...

J'ai eu une prof véritablement extraordinaire, et j'ai adoré la philo.

[i][quote="Abraxas"]Ruthven, je n'ai pas fait de Terminale — j'ai passé l'intégralité du Bac en Première. Donc, mes premiers cours de philo, ce fut en HKH — et ce fut remarquable (Michel Gourinat, ça devrait vous dire quelque chose…). L'homme faisait ses cours en 27 parties (il annonçait clairement "Grand I, Grand A, 1èrement…"), jouait avec les concepts comme d'autres avec les quilles, et ne nous demandait jamais notre avis parce que nous n'avions pas les moyens de nous immiscer dans du thomisme revisité par Kant. Non seulement nous avons appris — par osmose — à faire une dissert de façon impeccable et implacable, mais nous avons appris à penser par nous-mêmes — justement parce qu'il ne nous laissait aucun interstice pour exprimer nos bêtises.
À la première khôlle, il m'a donné "Mode et modèle". J'étais tout à fait puceau, en philo (j'avais eu la moyenne à l'épreuve du Bac avec des références littéraires, en sus de Nietzsche et Marx dont je m'étais fait un salmigondis personnel qui là ne pouvait me servir à rien), je me doutais bien qu'il faudrait peut-être parler de Leibniz et de quelques autres dont j'ignorais tout, bref, j'ai fait un plan très rigoureux sur LA mode et le top-model, en me récupérant dans le grand C de la troisième partie en affirmant, très décontracté, que tout ça, c'était une métaphore du mode et du modèle.
Il m'a regardé avec intérêt, et d'une petite voix flûtée, m'a lancé : "Bien sûr, c'est philosophiquement nul, mais c'est tellement pute que ça pourrait passer…
Là, on sent quand même du solide...Mais avoue qu'en terminale , tu ne suivais pas toujours !

je me doutais bien qu'il faudrait peut-être parler de Leibniz et de quelques autres dont j'ignorais tout,

Tu avais des pistes... :aad:

Zarko a écrit:Mais avoue qu'en terminale , tu ne suivais pas toujours !

Vous n'avez pas tout lu, mon cher : j'ai sauté la Terminale. Ça a failli me coûter mon inscription en HKH — le prof de philo a objecté sérieusement, non sans raison. Après la première khôlle, il a été rassuré, en quelques sorte…

La philo a été un long apprentissage:
En terminale ce n'était pas vriament ça. Il faut dire que j'étais dans une terminale scientifique option maths donc la philo n'était pas la préoccupation principale des homo non sapiens qui partageaient ce cours avec moi.
En prépa c'est venu progressivement. Et puis j'ai enfin compris ce qu'était philosopher en Khâgnes avec monsieur Lardreau. Je pense que si j'ai cubé ma khâgnes c'est en partie pour ses cours. Je les ai d'ailleurs gardés précieusement.