Capes Lettres modernes 2012 : 909 admissibles - 733 postes - 681 admis.

La multiplication des "statuts" à l'intérieur de l'enseignement a toujours été une façon de saboter l'ensemble :et dans l'E.N on est les champions des multi-profils sur les mêmes postes .
Aujourd'hui les recalés indignes du CAPES seront officiellement recrutés comme tout à fait dignes d'être des vacataires, y compris dans des matières pour lesquelles ils n'ont jamais été formés du tout!: c'est ça qui est insupportable.
Ne pas passer le concours, c'est aussi ne pas risquer d'être éjecté à des centaines de kilomètres.Tout le monde veut les avantages de la fonction publique mais pas les inconvénients. Et le pire, c'est que bientôt il n'y aura plus pour tout le monde que les inconvénients....

Hermione0908 a écrit:

anthinéa a écrit: cette année sur les 733 il y en aura qui n'était pas censé l'avoir?
Ces 909 admissibles ont bien été choisis. Non ?

Abraxas, je devais donc être parmi vos 30% , étant 956 /980 en 2006... Je comprend tout ( 16 en étude de texte )

Anthi, même promo de capes, grosso merdo même rang de classement, je fais aussi partie des 30%. Je ne sais trop si je dois en rire jaune ou en pleurer...

Le classement ne veut rien dire.
J'ai un ami qui a été reçu dans les 900è au Capes (sur 980) parce qu'il a eu 4 à l'épreuve de didactique et que ça a plombé ses résultats...Pour le reste, il était aussi compétent que moi, 119è...

Et moi 956 avec des bons résultats à l'oral mais des taules attendues à l'écrit ( dissertations minables)
Et si je suis dans les 30% , rien à battre .... J'adore mon métier et le fais avec passion ...
Oui je suis une quiche en dissert , oui j'ai eu ma licence et surement mon capes grace à un don particulier
analyser et commenter un texte juste en le lisant ....
Je suis une grosse feignasse de hpi qui s'est tellement reposée sur ses acquis que les derniers classiques qu'elle a lu ont été au lycée...
Ou pour faire mes cours...
Et j'ai conscience que je suis limite inculte

Je vais peut être vous choquer mais je ne me sens pas une erreur de casting ....
Et jamais je ne me sentirai comme ça

anthinéa a écrit:Et moi 956 avec des bons résultats à l'oral mais des taules attendues à l'écrit ( dissertations minables)
Et si je suis dans les 30% , rien à battre .... J'adore mon métier et le fait avec passion ...
Oui je suis une quiche en dissert , oui j'ai eu ma licence et surement mon capes grace à un don particulier
analyser et commenter un texte juste en le lisant ....
Je suis une grosse feignasse de hpi qui s'est tellement reposé sur ses acquis que les derniers classiques qu'elle a lu ont été au lycée...
Ou pour faire mes cours...
Et j'ai conscience que je suis limite inculte

Je vais peut être vous choquer mais je ne me sens pas une erreur de casting ....
Et jamais je ne me sentirai comme ça

Et il y a une différence entre toi et les filles dont je parlais et qui font partie de ces cas limites :
-une qui faisait une faute tous les 2 mots en français...tellement grave que c'est la prof de latin qui a pris son courage à 2 mains pour lui dire que, quand même, en LM...
-une qui ne connaissait rien à rien, qui ignorait qui était Moïse, les 10 commandements et qui a justifié cela par "je ne suis pas croyante".
-une qui nous a sorti dans un poème de DuBellay que l'allitération en "r" évoquait selon elle le bruit du train...

Ce sont ça des cas limites, tu vois...
Après, je suis inculte aussi, hein, je n'ai jamais lu Proust (enfin, si 20 pages), je déteste Zola (j'en ai lu 3), il y a des tas de "classiques" que je n'ai jamais lu...

Non mais mon message ne t'etait pas adressé personnellement, tu sais.

Oudemia a écrit:Je viens de voir la fin d'un reportage sur A2: une contractuelle en maths depuis 8 (ou 12?) ans attaque au TA parce qu'elle aurait dû passer en CDI après tant d'années de CDD, comme dans le privé où c'est à partir de 6 ans; le reportage va dans son sens bien sûr, et le syndicaliste qui la soutient pense qu'elle gagnera...

Moi je demande pourquoi elle n'a pas passé les concours!
Je ne connais pas les chiffres pour cette année, mais l'an dernier la situation en maths était à peu près comme en LM cette année...

Peut-être parce que ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir, en parallèle, assurer ses 18h (voire plus) de cours et préparation sans avoir la moindre formation et une préparation sérieuse à un concours qui reste exigeant...

anthinéa a écrit:Non mais mon message ne t'etait pas adressé personnellement, tu sais.

Je sais bien!
Mais je voulais juste te dire que les cas "limites", tu n'en fais pas partie, peu importe ton rang au Capes.

Je le sais .

LisaZenide a écrit:

Oudemia a écrit:Je viens de voir la fin d'un reportage sur A2: une contractuelle en maths depuis 8 (ou 12?) ans attaque au TA parce qu'elle aurait dû passer en CDI après tant d'années de CDD, comme dans le privé où c'est à partir de 6 ans; le reportage va dans son sens bien sûr, et le syndicaliste qui la soutient pense qu'elle gagnera...

Moi je demande pourquoi elle n'a pas passé les concours!
Je ne connais pas les chiffres pour cette année, mais l'an dernier la situation en maths était à peu près comme en LM cette année...

Peut-être parce que ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir, en parallèle, assurer ses 18h (voire plus) de cours et préparation sans avoir la moindre formation et une préparation sérieuse à un concours qui reste exigeant...

Oui, ce n'est pas si simple. Beaucoup autour de moi ont échoué une première fois et ont commencé ensuite à travailler. D'années en années, il est devenu de plus en plus difficile pour ces personnes de tout mener de front. Et puis certaines font des projets, ont des bébés. Bref, la vie prend le dessus !

Abraxas a écrit:Durant les cinq années où j'ai été au jury du CAPES de LM (de 2004 à 2009), il y avait entre 4 et 5000 candidats, dont la moitié était qualifiée pour l'oral — avec à l'arrivée environ 900 / 950 postes.
Et je le dis très froidement : pari les gens que nus finissions par recruter, il y en avait 30% que nous n'aurions pas souhaités à nos enfants, tellement ils étaient… limite — n tout cas en Lettres.
Alors, avec un ratio comme celui qui est annoncé…

Je me demande si on n'accepte pas ce taux de "médiocres" car on considère qu'un mauvais prof, ce n'est pas aussi grave qu'un mauvais pilote ou qu'un mauvais chirurgien.

parce que vous croyez qu'il n'y en a pas?

iphigénie a écrit:parce que vous croyez qu'il n'y en a pas?

Je crois que le taux d'excellence est le même dans toutes les professions — disons 5%. S'y range qui veut — mais calculez par exemple combien de bons boulangers vous connaissez.
Après, il y a les artisans qui font scrupuleusement leur travail. Plus ou moins doués, plus ou moins bien formés. C'est le gros bataillon. Ils font ce qu'ils peuvent. Généralement, ils finissent par le faire honnêtement. Mais parfois, ils fatiguent…
Puis les feignasses et les escrocs. Chiffre incompressible. À la louche, 10%.
Tout en bas, 5% d'inaptes ou d'inadaptés (ça ne veut pas dire qu'ils ne valent rien, mais qu'ils ne valent rien pour ce travail).
Bref, 15% de dangers publics. Et c'est aussi grave pour un prof que pour un médecin — mais comme les conséquences sont rarement immédiates, ça se voit moins.
La meilleure preuve — par l'absurde : on se repasse entre copains les coordonnées de toubibs compétents dans tel ou tel domaine, on fait 500 mètres de plus pour trouver une baguette appétissante, un steack persillé (qui suppose un boucher assez scrupuleux pour n'admettre dans sa boutique, par exemple, que des carcasses de vaches ayant vélé au moins une fois, deux si possible), et on inscrit ses enfants, quand on peut, dans un établissement où le niveau général des enseignants est à peu près garanti — et même, dans certains cas, où l'on sait qu'il y a un prof de maths (ou de ce que vous voulez) qui remonte les TS au niveau des prépas qui les attendent…
Je sais que mes propos en défrisent quelques-un(e)s, mais c'est la vérité vraie — regardez autour de vous, dans une salle des profs bondés, en vous demandant qui est vraiment bon — savant et compétent.

Hermiony a écrit:Et il y a une différence entre toi et les filles dont je parlais et qui font partie de ces cas limites :
-une qui faisait une faute tous les 2 mots en français...tellement grave que c'est la prof de latin qui a pris son courage à 2 mains pour lui dire que, quand même, en LM...
-une qui ne connaissait rien à rien, qui ignorait qui était Moïse, les 10 commandements et qui a justifié cela par "je ne suis pas croyante".
-une qui nous a sorti dans un poème de DuBellay que l'allitération en "r" évoquait selon elle le bruit du train...

Ce sont ça des cas limites, tu vois...
Après, je suis inculte aussi, hein, je n'ai jamais lu Proust (enfin, si 20 pages), je déteste Zola (j'en ai lu 3), il y a des tas de "classiques" que je n'ai jamais lu...

Personnellement je suis très intriguée par le plp lettres-histoire... toutes les personnes que je connais qui l'ont passé l'ont eu (moi comprise, sans l'avoir préparé, avec des notes et un classement hallucinant, notamment en lettres....alors que je suis historienne). Je connais une personne qui l'a eu, dyslexique et adepte du "si j'aurais..." :shock: . Imaginer que cette personne enseigne le français est pour moi vraiment choquant.

Abraxas a écrit:

iphigénie a écrit:parce que vous croyez qu'il n'y en a pas?

Je crois que le taux d'excellence est le même dans toutes les professions — disons 5%. S'y range qui veut — mais calculez par exemple combien de bons boulangers vous connaissez.
Après, il y a les artisans qui font scrupuleusement leur travail. Plus ou moins doués, plus ou moins bien formés. C'est le gros bataillon. Ils font ce qu'ils peuvent. Généralement, ils finissent par le faire honnêtement. Mais parfois, ils fatiguent…
Puis les feignasses et les escrocs. Chiffre incompressible. À la louche, 10%.
Tout en bas, 5% d'inaptes ou d'inadaptés (ça ne veut pas dire qu'ils ne valent rien, mais qu'ils ne valent rien pour ce travail).
Bref, 15% de dangers publics. Et c'est aussi grave pour un prof que pour un médecin — mais comme les conséquences sont rarement immédiates, ça se voit moins.
La meilleure preuve — par l'absurde : on se repasse entre copains les coordonnées de toubibs compétents dans tel ou tel domaine, on fait 500 mètres de plus pour trouver une baguette appétissante, un steack persillé (qui suppose un boucher assez scrupuleux pour n'admettre dans sa boutique, par exemple, que des carcasses de vaches ayant vélé au moins une fois, deux si possible), et on inscrit ses enfants, quand on peut, dans un établissement où le niveau général des enseignants est à peu près garanti — et même, dans certains cas, où l'on sait qu'il y a un prof de maths (ou de ce que vous voulez) qui remonte les TS au niveau des prépas qui les attendent…
Je sais que mes propos en défrisent quelques-un(e)s, mais c'est la vérité vraie — regardez autour de vous, dans une salle des profs bondés, en vous demandant qui est vraiment bon — savant et compétent.

Nous sommes tout à fait d'accord sur cela.
Mais perso, ce qui me défrise, c'est le fait de pointer du doigt le niveau des candidats indépendamment du niveau de la filière en général: tout est sinistré dans l'enseignement des lettres (et ne parlons pas des lettres classiques): il serait étonnant que NOUS produisions autre chose . Je me sens un peu responsable de cette inadéquation entre les candidats et le niveau du concours, au sens où même les "bons "élèves que je vois en première sont en réalité très ignorants en littérature, et que j'ai l'impression de ne pouvoir que poser des rustines.... Et quand on voit l'organisation actuelle des facs de lettres, ça laisse quand même rêveur (cauchemardeur, si on peut tenter le mot....) Peut-être, espérons-le, la filière qui passe par Normale tient la route ...

Je vais peut-être vous paraître prétentieuse mais, même si je reconnais que les formations universitaires sont parfois sinistrées, cela ne suffit pas à tout expliquer car il me semble qu'à la fac, on apprend aussi beaucoup en travaillant tout seul, non ?
Durant mes années de fac, c'est surtout en lisant et en lisant que j'apprenais...

oui, bien sûr, mais enfin pour maîtriser les techniques sans oublier la grammaire, l'ancien français, ça ne suffit pas de lire...

Hermione0908 a écrit:

anthinéa a écrit: cette année sur les 733 il y en aura qui n'était pas censé l'avoir?
Ces 909 admissibles ont bien été choisis. Non ?

Abraxas, je devais donc être parmi vos 30% , étant 956 /980 en 2006... Je comprend tout ( 16 en étude de texte )

Anthi, même promo de capes, grosso merdo même rang de classement, je fais aussi partie des 30%. Je ne sais trop si je dois en rire jaune ou en pleurer...

de toute manière, le classement au concours ne conditionne pas la carrière entière : il est possible de progresser, de s'améliorer, de se perfectionner pendant ses années d'exercice, et heureusement !

Heureusement... il es normal d'en savoir moins à 25 ans qu'à 50...



bon après certains se laissent endormir intellectuellement ensuite

Bien que je fasse aussi partie de cette "génération" d'étudiants, je trouve cette situation aussi alarmante. J'étais en M1 parcours CAPES l'année dernière, et ai donc côtoyé les étudiants admissibles de cette année.
Honnêtement, les 9/10 avaient un niveau incroyablement bas en grammaire, je crois que c'est ça qui me choque le plus. Le pire étant qu'il était alors de bon "ton" d'en rigoler et de s'en "vanter", en mode "la grammaire c'est trop nulle ah ah ah moi j'm'en fous". Hum.

Autant le manque de culture, dont je pense souffrir aussi par rapport aux "anciens", peut se rattraper au fil des ans, autant des grosses lacunes en grammaire, corrélées à une désaffection pour cette matière me semblent très préjudiciables pour des futurs enseignants de collège/lycée.

Ah et je précise que je suis censée être dans une fac de "haut" niveau...

Emeraude a écrit:Bien que je fasse aussi partie de cette "génération" d'étudiants, je trouve cette situation aussi alarmante. J'étais en M1 parcours CAPES l'année dernière, et ai donc côtoyé les étudiants admissibles de cette année.
Honnêtement, les 9/10 avaient un niveau incroyablement bas en grammaire, je crois que c'est ça qui me choque le plus. Le pire étant qu'il était alors de bon "ton" d'en rigoler et de s'en "vanter", en mode "la grammaire c'est trop nulle ah ah ah moi j'm'en fous". Hum.

Autant le manque de culture, dont je pense souffrir aussi par rapport aux "anciens", peut se rattraper au fil des ans, autant des grosses lacunes en grammaire, corrélées à une désaffection pour cette matière me semblent très préjudiciables pour des futurs enseignants de collège/lycée.

Ah et je précise que je suis censée être dans une fac de "haut" niveau...

Les lacunes culturelles importantes (Proust, Racine, Zola..) ne choquent plus. Je n'irais pas jusqu'à dire, en revanche, que les gens s'en vantent. Mais c'est admis: on peut être prof de lettres toute une carrière sans avoir lu les plus grandes oeuvres.

ysabel a écrit:Heureusement... il es normal d'en savoir moins à 25 ans qu'à 50...



bon après certains se laissent endormir intellectuellement ensuite

+1

Résultats tombés pour les maths.
A la louche toujours, un peu moins de 1200 admissibles, pour 950 postes.

nebisa a écrit:

Et pourtant si la barre d'admissibilité est à 6 ce n'est pas terrible! Fin des années 80 o était en gros deux admissibles et demi pour un poste. Et la barre était plus haute. Ma tutrice avait été collée dans les années 10 avec 12 de moyenne....

Lorsque j'ai passé le capes de LM, 100 postes étaient offerts à plusieurs milliers de candidates. L'année précédente, j'avais été refusée avec 12 de moyenne...
Bon, c'était au temps des dinosaures...

J'ai souvenir de ma promo de Lettres où une de mes camarades se vantait de ne pas "aimer lire", elle n'a d'ailleurs jamais lu un seul livre au programme. Jusqu'à présent elle n'a pas eu le CAPES...mais elle enseigne...en lycée...dans "le" lycée côté de la ville d'où je viens

Abraxas a écrit:Durant les cinq années où j'ai été au jury du CAPES de LM (de 2004 à 2009), il y avait entre 4 et 5000 candidats, dont la moitié était qualifiée pour l'oral — avec à l'arrivée environ 900 / 950 postes.
Et je le dis très froidement : pari les gens que nus finissions par recruter, il y en avait 30% que nous n'aurions pas souhaités à nos enfants, tellement ils étaient… limite — n tout cas en Lettres.
Alors, avec un ratio comme celui qui est annoncé…

j'ai un peu du mal à comprendre ce raisonnement: parce qu'il y a moins de candidats, ils seraient forcément plus mauvais ??
bonne chance et bon courage surtout à tous .

L'an dernier j'ai fais un remplacement dans un très bon lycée de centre ville. Je voulais faire ça pour me tester avant de commencer à bosser en septembre. Je n'ai eu qu'un vague entretien qui a juste consisté à me présenter la personne que je remplacais et à me donner les papiers à remplir. Personne n'a vérifié mon niveau dans la matière ! Le proviseur m'avait même demandé de repostuler pour janvier (mais bien sûr ...) sans avoir vu quoi quoi ce soit de mes capacités. Je trouve ça très grave. On met devant les élèves des gens absolument pas formés et dont le niveau est invérifiable.