Nos dernières lectures (tome 4)

Iliana a écrit:Est-ce que tu peux en dire un peu plus sur René Thom ?
Je ne connais pas du tout, mais ça m'intrigue.

L'axiome initial de Sade est intrinsèquement moderne. On peut légitimement supposer qu'il dérive de Descartes. Dans son univers, les choses matérielles ont perdu toute qualité. Première conclusion (inverse de Lucrèce et d'Epicure) : dans un tel univers, aucune matière ne peut susciter un plaisir. Deuxième conclusion : seul un corps peut susciter le plaisir d'un autre corps., à condition du moins qu'il en soit en exception à la matière. C'est ce que l'on peut appeler l'humanisme sadien.

Mais on découvre alors que le corps non plus n'a pas de qualités. Ou plus exactement que les qualités s'y résument à un résidu cendreux, celui-là même qu'on appellera plus tard la sexualité. De là naît l'exercice spirituel sadien : en tant que moderne, le plaisir doit être disjoint autant que possible des qualités ; il doit donc être disjoint des choses et singulièrement du luxe marchand prodigué par la civilisation ; mais alors il retrouve la frugalité spartiate. Comme chez Rousseau, on échappe à l'univers marchand par le retour à l'antique. Celui-ci prend la forme de la rigueur sexuelle.

L'annulation du marché est un moment obligé du processus ; tout comme Lycurgue avait banni le commerce de la vertueuse Sparte, de même le maximum de denrées doit être gratuit dans les châteaux sadiens (c'est bien pourquoi l'essentiel se passe entre gens riches ; la dimension du salaire, du prix, des gages est à éliminer). Épuré de tout agrément retiré d'une matière qui ne soit pas un corps, l'effet de plaisir doit être ramené à la pure et simple excitation sexuelle. Épurée de toute qualité, la cause de plaisir n'admet comme qualité que la pure et simple expérience de la différence [irréductible] d'un corps à un autre.

JPhMM a écrit:

Merveille.

Mais je ne suis pas objectif, j'ai toujours adoré les deux Vernant (Jean-Pierre l'historien, et Denis le philosophe).

JPhMM a écrit:Merci Arverne. Il est vrai que j'ai toujours lu.

Je pense que tu pourrais essayer ça :

Trilogie de l'Empire, de Feist et Wurts.
T1. Fille de l'Empire.
T2. Pair de l'Empire.
T3. Maîtresse de l'Empire.



Si tu aimes, tu pourras basculer sur tout le reste de la saga Krondor, de Feist.

JPhMM a écrit:Non, la trilogie de l'Empire est parallèle (au sens bien plus strict du terme qu'on l'imagine de prime abord) aux Chroniques de Krondor. D'ailleurs Pug l'Apprenti a été écrit avant Fille de l'Empire. Du fait de ce parallélisme, lire l'un ou l'autre en premier est sans implication sur la compréhension du monde et des événements.
C'est simplement un gout personnel, j'ai trouvé la Trilogie de l'Empire supérieure aux Chroniques de Krondor (avis que tous ne partagent pas).

Ships they laded
with shining gear,
gems and jewels,
joys of Gautland.
Wild blew the winds,
waves were foaming ;
they viewed afar
the Völsung shore.

Long ruled Sigmund,
sire and uncle ;
Sinfjötli sat
at his side proudly.
There towered the tree,
tall and ancient,
birds in the branches
were blithe again.

Ever Grímnir's gift
gleamed in warfare ;
at Sigmund's side
Sinfjötli strode.
Hard, handlinkéd,
helm and corslet
glasswhite glittered
with grey silver.

Seven kings they slew,
their cities plundered ;
wide waxed their realm
the world over.
Of women fairest
in war taken
a wife took Sigmund ;
woe she brought him.

Abraxas a écrit:Je me suis remis à mes Japonais(es) préféré(es).
Alors, d'abord, Amère Volupté, de Yamada Eimi :

Tout ce que vous voulez en savoir sur
http://lavenuslitteraire.com/AmereVolupte.htm
J'ai beaucoup aimé — c'est d'une violence toute japonaise.

Puis Natural Woman, de Matsuura Rieko — superbe roman lesbien, pour les amateurs et aussi pour les autres.

Bon descriptif sur http://www.lalunemauve.fr/ecritures/chroniques-livres/chroniques-romans/matsuura-rieko-chronique-de-natural-woman/

C'est apparemment devenu un (bon ?) film (http://www.sancho-asia.com/articles/natural-woman) que je n'ai aps vu : si quelqu'un a des renseignements plus précis…