Enseigner après 60 ans

Stork a écrit:

PHLA a écrit:J'ai l'impression qu'il est désormais beaucoup plus facile d'obtenir son capes du 1er coup non ?

Ben oui, c’est évident non ?

J'enfonçais des portes ouvertes en fait

Ben moi je l'ai eu du premier coup et sans le préparer en 1986. Et je savais que je l'aurais en m'y inscrivant (après deux ans de prépa dans des lycées prestigieux). Vous pensez vraiment que ça veut dire quelque chose ?  Franchement c'est pas si simple.

Honchamp a écrit:[...]

Je confirme qu'on n'avait pas la pression telle que la vivent les stagiaires actuels, ni le mémoire, ou des choses plus ou moins stupides qu'on leur demande actuellement.
Je ne comprends pas cette joie malsaine que semblent avoir certains ou certaines formateurs INSPE à insécuriser les stagiaires.

le mémoire, j'ai eu à le faire (stagiaire en 1999-2000) c'était à la fois super intéressant et super gonflant

Emeraldia a écrit:Tout le monde va finir tard désormais puisqu’il faut avoir Bac + 5.

Oui. Je ne vois pas chez les enseignants qui pourrait toucher une retraite pleine à 62 ans s'il faut avoir cotisé 43 ans.

Leclochard a écrit:

Emeraldia a écrit:Tout le monde va finir tard désormais puisqu’il faut avoir Bac + 5.

Oui. Je ne vois pas chez les enseignants qui pourrait toucher une retraite pleine à 62 ans s'il faut avoir cotisé 43 ans.

J'aurai 62 ans et demi après 42,5 ans de cotisation car j'ai commencé tôt... vers 7H45
Mais à l'époque on rentrait avec bac+3.

J'ai commencé à 23 ans et dans ma fac, beaucoup avaient fait comme moi : maîtrise, CAPES, report de stage. J'avais 1 an d'avance donc on va dire que je n'ai perdu qu'1 an et pas 2, mais au mieux, avec 43 ans de cotisation, j'aurais pu partir à 64 ans! De plus en plus de collègues commencent à 25 ans ou après, quelles perspectives pour eux?
Je ne me vois pas du tout à 66 ou 67 ans devant des classes à temps plein. Il doit me rester 27 ou 28 ans, quelle plaie.

J'ai commencé aussi à 23 ans... Et à 51 ans c'est de plus en plus dur de me lever le matin et le soir quand je rentre je suis morte.

menerve a écrit:J'ai commencé aussi à 23 ans... Et à 51 ans c'est de plus en plus dur de me lever le matin et le soir quand je rentre je suis morte.

Même âge, même début et mêmes difficultés.
Je pense attendre quelques années (et d'avoir fini de rembourser mon prêt immobilier) pour envisager un temps partiel.

Isis39 a écrit:

menerve a écrit:J'ai commencé aussi à 23 ans... Et à 51 ans c'est de plus en plus dur de me lever le matin et le soir quand je rentre je suis morte.

Même âge, même début et mêmes difficultés.
Je pense attendre quelques années (et d'avoir fini de rembourser mon prêt immobilier) pour envisager un temps partiel.

Encore faut-il qu'il soit accepté, vu que c'est au bon vouloir du CDE.
Avec la pénurie d'enseignants qui ne va pas se résorber, ça risque d'être difficile.

Envisager un temps partiel, je crois que c'est quasi impossible pour moi.... Étant célibataire et vivant seule, je dois tout assumer toute seule...

De plus, ont disparu des dispositifs qui permettaient de cotiser, alors qu'on n'était pas enseignant encore : les écoles normales d'instituteurs (j'ai eu des collègues PEGC et certifiés d'abord passés par l'école normale après le bac. C'était d'ailleurs un sacré moyen d'ascension sociale).
J'ai des copains qui ont été recrutés niveau BTS et qui ont été formés avant de passer le CAPET, le tout en étant rémunérés comme élèves profs. Mes copains étaient en fabrication mécanique, leur école de formation à Douai.
A la fac, il y avait les IPES, un pré-recrutement qui se passait en 1ère ou 2ème année. Les lauréats étaient payés comme élèves-profs. Ils ne passaient que l'oral du CAPES.
Bref, ces pré-recrutements permettaient d'engranger des trimestres.

On était nombreux aussi à être pions. A mi-temps (14 h semaine, parfois sur 2 journées, mais pas plus), on pouvait aller à la fac et y réussir, sauf je pense pour Médecine.
De Robien a supprimé le système, qui devait être couteux pour les rectorats.
Là encore, cela donne des trimestres.
Les AED actuels font plus d'heures, et cela peut être ventilé sur ...tous les jours. Impossible de rejoindre une ville universitaire 3 jours sur 5 comme avant ! Peut-être pour les AED à mi-temps, quand ils existent.

Bref, en effet, les nouveaux venus n'auront pas tout ça.

J'ajoute que quand j'entends les "officiels" pleurer sur les difficultés de recrutement, je repense à tous ces dispositifs cités au début.

Les étudiants qui avaient été acceptés en IPES avaient des cours supplémentaires (dans mon souvenir, en LC, 3h par semaine) pour les préparer au mieux au concours (cours disciplinaires, bien sûr).

Je n'ai pas connu les ipes. Dans les années 80 il n'y avait plus RIEN

Clecle78 a écrit:Je n'ai pas connu les ipes. Dans les années 80 il n'y avait plus RIEN

Dans ma fac d'histoire, je pense que le dernier recruté, prénommé Régis, l'a été en 1976 ou 1977.

menerve a écrit:Envisager un temps partiel, je crois que c'est quasi impossible pour moi.... Étant célibataire et vivant seule, je dois tout assumer toute seule...

Moi aussi. Mais une fois le prêt payé, je pense y avoir recours un an ou deux (maximum).

Isis39 a écrit:

menerve a écrit:Envisager un temps partiel, je crois que c'est quasi impossible pour moi.... Étant célibataire et vivant seule, je dois tout assumer toute seule...

Moi aussi. Mais une fois le prêt payé, je pense y avoir recours un an ou deux (maximum).

Encore faut-il qu'il soit accepté ! Cela fait maintenant 3 ans qu'on nous refuse les TP pour convenance perso dans mon académie. Manque de professeurs. Ma copine (à 2 ans de la retraite ) demande un petit tp qu'on lui refuse. Elle est pourtant en charge de sa mère âgée.

Honchamp a écrit:

Clecle78 a écrit:Je n'ai pas connu les ipes. Dans les années 80 il n'y avait plus RIEN

Dans ma fac d'histoire, je pense que le dernier recruté, prénommé Régis, l'a été en 1976 ou 1977.

Dans l académie de Lille il.me semble que les IPES ont réapparu quelques années dans les années 1990.
Dans mon Lycée  un collègue de Maths a pu partir à  60 ans en 2018.....carrière longue ( 42 ans de cotisations pil poil )  car EN puis IPES avec un détour en Prepa si j ai bien tout compris.  J ai deux ans de plus et je dois attendre 62 ans . Et encore grâce à  des jobs d été qui m ont fait gagner 4 trimestres et parce que j' hante l EN depuis 1984. Plus 3 enfants .

Lizdarcy a écrit:

Isis39 a écrit:

menerve a écrit:Envisager un temps partiel, je crois que c'est quasi impossible pour moi.... Étant célibataire et vivant seule, je dois tout assumer toute seule...

Moi aussi. Mais une fois le prêt payé, je pense y avoir recours un an ou deux (maximum).

Encore faut-il qu'il soit accepté ! Cela fait maintenant 3 ans qu'on nous refuse les TP pour convenance perso dans mon académie. Manque de professeurs. Ma copine (à 2 ans de la retraite ) demande un petit tp qu'on lui refuse. Elle est pourtant en charge de sa mère âgée.

Nous arrivons à la fois à manquer de profs ce qui durcit le régime de travail des seniors, tout en manquant de plus en plus d'élèves, ce qui empêche certains seniors de terminer leur carrière sur leur poste et les envoie pour très peu de temps tout reprendre à zéro dans un autre établissement pour parfois un ou deux ans...Comprenne qui pourra!

Ça ne doit quand même pas arriver souvent , sachant qu'en cas de suppression, c'est le dernier qui gicle. Dans quelques matières "rares" peut-être, ce n'est pas agréable pour autant.

Un aménagement de fin de carrière qui me plairait : un mi-temps payé 80% (comme autrefois la CPA je crois), avec en contrepartie de ce temps libéré le tutorat d'un stagiaire (le stagiaire ferait le mi-temps qu'on ne fait pas, un peu comme en fin des années 1990 : quand j'ai débuté, lors de mon stage, j'avais juste 6h en responsabilité et ma tutrice était libérée de 6h).
Evidemment, ce serait uniquement pour les profs volontaires. Pour les autres : des reclassements "ailleurs" facilités, quelques points en plus pour les mutations peut-être... et pour tous, que le temps partiel soit de droit et ne puisse être refusé après 55 ans ?

(c'était ma minute "libérez vos rêves !")
(je décompense comme je peux : ça y est, mon mari est arrêté, en burn out et incapable de se bouger pour quoi que ce soit... je commence à bien connaître, je sais que je dois rester zen et ne surtout pas lui mettre la moindre pression)

D'accord avec toi, mais ça n'en prend vraiment, vraiment pas le chemin....

Pat B a écrit:Un aménagement de fin de carrière qui me plairait : un mi-temps payé 80% (comme autrefois la CPA je crois), avec en contrepartie de ce temps libéré le tutorat d'un stagiaire (le stagiaire ferait le mi-temps qu'on ne fait pas, un peu comme en fin des années 1990 : quand j'ai débuté, lors de mon stage, j'avais juste 6h en responsabilité et ma tutrice était libérée de 6h).
Evidemment, ce serait uniquement pour les profs volontaires. Pour les autres : des reclassements "ailleurs" facilités, quelques points en plus pour les mutations peut-être... et pour tous, que le temps partiel soit de droit et ne puisse être refusé après 55 ans ?

(c'était ma minute "libérez vos rêves !")
(je décompense comme je peux : ça y est, mon mari est arrêté, en burn out et incapable de se bouger pour quoi que ce soit... je commence à bien connaître, je sais que je dois rester zen et ne surtout pas lui mettre la moindre pression)

Tes idées sont excellentes, Par. Désolée pour ton mari. C'est dur quand on n'y arrive plus alors qu'on adorait ce métier.

A propos de retraite, je suis allé sur Info retraite ce matin et j'ai eu l'agréable surprise de constater que toutes mes données concernant mes années de cotisations SRE de retraite de base avaient disparu. Il ne reste que le régime complémentaire RAFP à partir de 2005. Sympathique comme découverte, n'est-ce pas ? D'autres parmi vous seraient-ils dans le même cas ? Bon, l'ENSAP a toujours toutes les infos mais bon...

PHLA a écrit:A propos de retraite, je suis allé sur Info retraite ce matin et j'ai eu l'agréable surprise de constater que toutes mes données concernant mes années de cotisations SRE de retraite de base avaient disparu. Il ne reste que le régime complémentaire RAFP à partir de 2005. Sympathique comme découverte, n'est-ce pas ?  D'autres parmi vous seraient-ils dans le même cas ? Bon, l'ENSAP a toujours toutes les infos mais bon...

J'avais constaté quelque chose d'analogue, sur mes emplois antérieurs à ma carrière de prof, mais c'était transitoire: le temps que le service DRH de mon université mette mon dossier à jour (que je donne les autorisations nécessaires pour leur donner le droit d'accéder aux informations, et qu'il fasse le travail). C'est peut-être quelque chose de ce genre?

Si on prolonge à 64 ou 65 ce n’est plus le système des retraites qui aura des problèmes, peut-être, mais à coup sûr la sécurité sociale…c’est tellement évident que je m’étonne de ne pas l’entendre dire plus souvent.

epekeina.tes.ousias a écrit:

PHLA a écrit:A propos de retraite, je suis allé sur Info retraite ce matin et j'ai eu l'agréable surprise de constater que toutes mes données concernant mes années de cotisations SRE de retraite de base avaient disparu. Il ne reste que le régime complémentaire RAFP à partir de 2005. Sympathique comme découverte, n'est-ce pas ?  D'autres parmi vous seraient-ils dans le même cas ? Bon, l'ENSAP a toujours toutes les infos mais bon...

J'avais constaté quelque chose d'analogue, sur mes emplois antérieurs à ma carrière de prof, mais c'était transitoire: le temps que le service DRH de mon université mette mon dossier à jour (que je donne les autorisations nécessaires pour leur donner le droit d'accéder aux informations, et qu'il fasse le travail). C'est peut-être quelque chose de ce genre?

Non non, c'est toute ma carrière d'enseignant de 1991 à maintenant qui passe à la trappe. Seuls apparaissent mes points de retraite complémentaire RAFP depuis sa mise en place en janvier 2005.