Loi anti-Amazon

Je vis en ville et j'emprunte pas mal de livres en bibliothèque (pas de place chez moi).
Et, quand je commande, je ne passe plus par amazon mais par La griffe noire... Les conditions de travail des employés d'amazon font que je n'achète plus chez eux.

Les conditions des employés sont mauvaises partout dans la logistique paraît-il (ce qui n'est pas une excuse il est vrai) mais je suis aussi choqué par le fait qu'il ne paient pas d'impôts et font du chantage à l'emploi auprès des gouvernements européens. N'empêche que si je cherche un livre en anglais ou une sitcom anglaise un peu obscure en dvd, je suis obligé de me tourner vers eux.

De fait! Mais je ne lis que des livres en français, j'ai moins de difficultés donc!

Pour ce qui est de la place, je te comprends. Mon père vient de mourir, laissant des milliers (oui, des milliers) de livres qui n'intéressent en général ni les libraires d'occasion ni même les associations caritatives. Je n'ai pas envie de finir entouré de murs de livres qui n'intéressent personne d'autre que moi alors je limite les achats (mais je n'aime pas trop les bibliothèques, j'ai l'impression de lire avec un revolver sur la tempe) et il y a toujours ce problème des livres en anglais. J'ai une liseuse où j'ai téléchargé des classiques mais je n'aime pas trop ce mode de lecture.

Je n'aime pas non plus les bibliothèques car j'aime garder les livres... Mais bon, j'en ai déjà partout et je ne vis pas seule! L'amoureux râle! Et la liseuse, je suis comme toi, bof!

Pas d'amoureux chez moi mais j'ai un petit appartement.  

J'ai aussi le petit appart!

J'envie parfois Alberto Manguel, l'acrivain. Il vit dans le Poitou où il a acheté une maison et...une grange aménagée en bibliothèques pour ses 25000 livres. Il y a Umberto Eco aussi... Mais en même temps je deviens de plus en plus minimaliste avec le temps et beaucoup moins sentimental envers les livres, j'ai envie de voyager léger dans la vie et de ne pas laisser des monceaux d'objets à mes héritiers.

D'ailleurs j'ai décrété un auto-moratoire: aucun achat de livre pendant un an (mais j'ai de quoi lire quand même avec tous les livres non-lus de ma bibliothèque).

Pseudo a écrit:

Reine Margot a écrit:

Pseudo a écrit:Ce qui est certain, c'est que les libraires ne se sont pas beaucoup organisés pour faire face à Amazon. Ils auraient surement pu, et en offrant de vrais services culturels et de proximité. Mais... Non, rien.

certains ont essayé mais il faut pour développer une vente à distance type amazon énormément de personnel et un stock conséquent. de plus les frais de port étaient payants donc ils ne peuvent rivaliser.

Le but ne serait pas de faire comme Amazon. Mais on peut imaginer des regroupement de libraires, qui pourrait avoir un stock plus important, mis en ligne, et qu'on pourrait réserver. Des commandes possibles par le net. Un camion librairie, qui sillonnerait les bled, les banlieues, les marchés, apportant les commandes et vendant sur place. Offrir le parking. Créer des événements.

Ca existe près de chez moi.

Ca s'appelle "Librest", c'est le réseau des libraires de l'est parisien. Ils proposent même des livraisons à vélo !  Je m'en sers tout le temps (pas de la livraison à vélo, la librairie est à moins de 5 mn à pied de chez moi, faut pas charrier)

Il y aussi la librairie "Le chardon bleu" ou quelque chose comme ça, en Provence, qui devait lancer un site internet avec un grand entrepôt, mais je ne sais pas où ça en est.

Rikki a écrit:

Pseudo a écrit:

Reine Margot a écrit:certains ont essayé mais il faut pour développer une vente à distance type amazon énormément de personnel et un stock conséquent. de plus les frais de port étaient payants donc ils ne peuvent rivaliser.

Le but ne serait pas de faire comme Amazon. Mais on peut imaginer des regroupement de libraires, qui pourrait avoir un stock plus important, mis en ligne, et qu'on pourrait réserver. Des commandes possibles par le net. Un camion librairie, qui sillonnerait les bled, les banlieues, les marchés, apportant les commandes et vendant sur place. Offrir le parking. Créer des événements.

Ca existe près de chez moi.

Ca s'appelle "Librest", c'est le réseau des libraires de l'est parisien. Ils proposent même des livraisons à vélo !  Je m'en sers tout le temps (pas de la livraison à vélo, la librairie est à moins de 5 mn à pied de chez moi, faut pas charrier)

Formidable !

Tu as reçu mon MP au fait Pseudo?

Comme vous, je choisis Amazon parce que la commande est toujours livrée en temps et en heure et qu'habitant à 25 km de La ville, je devrais faire 1h de trajet pour accéder à une librairie, sans compter les problèmes de stationnement et les frais en sus.

Reste que je viens de découvrir d'autres avantages à la commande en ligne chez eux : 20€ de moins sur certains Lego que chez Toys ´r us ou Jouet Club (c'est le cas sur le Duplo safari, les Lego Fusée et Poliice des bois). Comment l'expliquer ? Et pourquoi nous contraindre à vouloir payer plus cher ?

Marie Laetitia a écrit:

egomet a écrit:

Leclochard a écrit:C'est juste.
La stratégie d'inertie des libraires est vouée à l'échec. L'histoire du capitalisme -pour employer un grand mot- repose sur la disparition et le renouvellement des acteurs. Internet change tout. dernièrement, la photo argentique a quasi disparu: qui a déjà pensé à Kodak en le regrettant ?

+ 1

Le système économique a besoin de se purger des entreprises inefficaces. Refuser de l'admettre, c'est aller dans le mur.
D'ailleurs, la faillite d'une entreprise n'est une tragédie que si aucune alternative n'existe. Si une petite librairie disparaît, parce qu'Amazon offre un service meilleur à moindre coût, c'est globalement bon pour le consommateur. Quant aux libraires, l'important, c'est qu'ils trouvent à se recycler dans une autre activité. Tant que de nouvelles entreprises peuvent être créées, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Mais avec la pression fiscale...  

Oui enfin, ça sent un peu la main invisible, la casse humaine est comptée pour rien. Et c'est vrai si... si les prix avantageux d'une grande enseigne comme Amazon ne vont pas de pair avec une politique salariale déplorable...

Et feuilleter un beau livre dans une librairie (il n'y a pas que les romans) ou un ouvrage thématique quand on cherche quelque chose de particulier, c'est ce service-là qu'offrent aussi les librairies physiques...

Et la casse humaine d'un système dirigiste? Quand on prétend faire le bonheur des gens malgré eux?
L'acharnement thérapeutique sur les entreprises en faillite fait aussi beaucoup de dégâts: illusions entretenues, déceptions aggravées, perte d'initiative, découragement lorsque la faillite se répète, sans parler des coûts financiers que l'on fait porter sur des tierces personnes (consommateur, contribuables ou autres). Tu as vu l'affaire Heuliez?
En matière de casse humaine, chercher le moindre mal vaut mieux que de nier les problèmes. On a un devoir de lucidité dans les moments de crise. C'est comme quand un professeur met une mauvaise note ou propose un redoublement. Pas de cruauté, ni même d'indifférence. Il s'agit surtout d'admettre un échec ponctuel pour pouvoir mieux rebondir. Quand je dois recevoir une mauvaise nouvelle, je préfère infiniment avoir affaire à un homme de sang froid, plutôt qu'à un type qui tourne autour du pot, parce qu'il a peur de me faire mal.

Si la politique salariale d'Amazon est déplorable, ce qui reste à prouver, il faut les attaquer sur ce point et ce point seulement. Mais la baisse des prix est avant tout due à l'efficacité de leur système logistique.

Quant au plaisir de feuilleter un beau livre dans une librairie, c'est effectivement un argument de vente. J'invite les libraires à jouer cette carte. Je suis persuadé qu'il reste un créneau de ce côté-là. On vendra sans doute moins de livres de poche et plus de livres d'art dans les librairies de quartier. Certaines librairies jouent sur la convivialité ou sur le cadre. D'autres sur la qualité du conseil. Mais c'est au consommateur de dire si ce plaisir vaut suffisamment pour justifier le surcoût, ce n'est pas le rôle du gouvernement de décider à notre place.

Si le prix des livres vendus par correspondance augmente, j'achèterai moins de livres - et ce ne sera même pas une démarche volontaire. Sinon, je me rabattrai sur le kindle et les livres électroniques.

John a écrit:Si le prix des livres vendus par correspondance augmente, j'achèterai moins de livres - et ce ne sera même pas une démarche volontaire. Sinon, je me rabattrai sur le kindle et les livres électroniques.

Oh mais tu vas voir, avec leurs raisonnements économiques, nos ministres sont bien partis pour mettre des entraves aussi aux livres électroniques. Ils seraient capables (au hasard) de limiter l'écart de prix entre la version papier et la version électronique, de taxer les support numériques pour pouvoir subventionner les éditeurs ou de rendre obligatoires le DRM, afin qu'on ne puisse pas se transmettre les fichiers ou les conserver plus de quelques mois.
Tu achèteras moins de livres, mais ils penseront avoir fait le bien du secteur.

Marillion a écrit:Comme vous, je choisis Amazon parce que la commande est toujours livrée en temps et en heure et qu'habitant à 25 km de La ville, je devrais faire 1h de trajet pour accéder à une librairie, sans compter les problèmes de stationnement et les frais en sus.

Reste que je viens de découvrir d'autres avantages à la commande en ligne chez eux : 20€ de moins sur certains Lego que chez Toys ´r us ou Jouet Club (c'est le cas sur le Duplo safari, les Lego Fusée et Poliice des bois). Comment l'expliquer ? Et pourquoi nous contraindre à vouloir payer plus cher ?

Les prix d'Amazon sont très intéressants pour des tas d'articles. On ne parle que des livres ou presque mais ils vendent des choses très diverses. J'ai déjà acheté de l'alimentaire et des outils par leur intermédiaire.

egomet a écrit:

John a écrit:Si le prix des livres vendus par correspondance augmente, j'achèterai moins de livres - et ce ne sera même pas une démarche volontaire. Sinon, je me rabattrai sur le kindle et les livres électroniques.

Oh mais tu vas voir, avec leurs raisonnements économiques, nos ministres sont bien partis pour mettre des entraves aussi aux livres électroniques. Ils seraient capables (au hasard) de limiter l'écart de prix entre la version papier et la version électronique, de taxer les support numériques pour pouvoir subventionner les éditeurs ou de rendre obligatoires le DRM, afin qu'on ne puisse pas se transmettre les fichiers ou les conserver plus de quelques mois.
Tu achèteras moins de livres, mais ils penseront avoir fait le bien du secteur.

C'est bien possible. les éditeurs ne jouent déjà pas vraiment le jeu car l'écart est réduit entre la version numérique et la version papier.

Egomet : http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/18/le-systeme-amazon-fait-scandale-en-allemagne_1834213_3234.html
http://www.livreshebdo.fr/edition/actualites/infiltre-chez-amazon/10514.aspx

Condorcet a écrit:Egomet : http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/18/le-systeme-amazon-fait-scandale-en-allemagne_1834213_3234.html
http://www.livreshebdo.fr/edition/actualites/infiltre-chez-amazon/10514.aspx

Pourrais-tu me résumer l'article du Monde? Il est en accès limité.

Quant à l'article de l'hebdo, je n'y vois pas grand-chose. La colère des concurrents est toute naturelle, mais pas forcément juste. Et si les conditions de travail horribles ne sont démontrées que par un contentieux sur la mise en route du chauffage,c'est un peu léger... Le seul problème sérieux que je vois, c'est dans un deuxième article (mis en lien dans le premier). Apparemment Amazon a touché des subventions pour s'installer à Chalon-sur-Saône, ce qui constitue effectivement une distorsion de la concurrence.

Donc si j'ai bien compris, une loi qui se veut anti-amazon va juste leur rapporter plus d'argent, en fait?  :shock: 

leyade a écrit:Donc si j'ai bien compris, une loi qui se veut anti-amazon va juste leur rapporter plus d'argent, en fait?  :shock: 

Oui. Le but est de faire fuir le client. Dans les faits, on enrichit Amazon et on l'emmerd.. car il continuera de faire ses achats sur internet. on ne va pas chez eux uniquement pour le prix.
Je me demande d'ailleurs si l'esprit de la loi ne va pas être détourné avec des frais de port ridicule (genre 2euros).

leyade a écrit:Donc si j'ai bien compris, une loi qui se veut anti-amazon va juste leur rapporter plus d'argent, en fait?  :shock: 

Ce qui était peut-être la volonté cachée de toute cette affaire ?

Pseudo a écrit:

leyade a écrit:Donc si j'ai bien compris, une loi qui se veut anti-amazon va juste leur rapporter plus d'argent, en fait?  :shock: 

Ce qui était peut-être la volonté cachée de toute cette affaire ?

Le but, c'est d'emmerd.. Le client et de satisfaire les libraires. Amazon ne compte pas sur ces quelques sous pour vivre. Il gagne plus en jouant sur les règles fiscales, les salaires compressés et les autres produits.

Caspar Goodwood a écrit:Tu as reçu mon MP au fait Pseudo?

J'ai vu ça ce matin

Edit : heu... non, j'avais lu avant, j'ai confondu. Et je n 'y avais effectivement pas répondu. J'ai droit à une punition ?

Leclochard a écrit:

Pseudo a écrit:

leyade a écrit:Donc si j'ai bien compris, une loi qui se veut anti-amazon va juste leur rapporter plus d'argent, en fait?  :shock: 

Ce qui était peut-être la volonté cachée de toute cette affaire ?

Le but, c'est d'emmerd.. Le client et de satisfaire les libraires. Amazon ne compte pas sur ces quelques sous pour vivre. Il gagne plus en jouant sur les règles fiscales, les salaires compressés et les autres produits.

Je crois pourtant qu'un sou est un sou pour Amazon.
Quant au gouvernement, il prend une décision facile à appliquer, pour faire joli, tout en se gardant bien d'attaquer les choses en vrai (règles fiscales, salaires et conditions de travail, etc...) qui lui demanderait un peu plus de courage et de jus de cerveau. On a élu des héros de Courteline.