Manon Lescaut

Merci pour le partage. Ça m’a donné envie de relire l’œuvre, que je n’avais pas aimée à 18 ans.

Violet a écrit:Quelqu'un a déjà fait ce roman en OI ?
L'an passé, j'ai fait étudier Les Liaisons et clairement j'ai perdu les élèves... Ils ont eu beaucoup de mal à le lire..

Qu'est ce qui les a fait décrocher dans Les Liaisons dangereuses ? Juste pour comprendre où était le problème.

J'aime bien Manon Lescaut mais je ne pense pas l'étudier l'an prochain. Je l'ai étudié, il y a plusieurs année et les élèves n'avaient pas aimé. Quant à Paul et Virginie, c'est moi qui n'aime pas. Je trouve ça mièvre. Néanmoins, si c'était au programme, j'essaierai de le faire pour voir si, en l'étudiant, je me réconcilie avec.
L'an prochain, je suis un peu ennuyée, La Peau de chagrin n'est pas mon Balzac préféré et je ne suis pas fan de Sido ni des Vrilles de la vigne. Je trouve qu'il y a des choses plus intéressantes chez Colette.

Je vais l'étudier l'an prochain (j'aurais aimé faire le Balzac mais je trouve le parcours incompréhensible).

cannelle21 a écrit:Merci pour le partage. Ça m’a donné envie de relire l’œuvre, que je n’avais pas aimée à 18 ans.

Tant mieux si ça peut être utile !

J'ai fait Manon Lescaut  une fois et je me suis juré qu'on ne m'y reprendrait plus. Mes élèves n'ont pas été sensibles du tout à ce beau texte. Ou je n'ai pas su le leur faire passer, ce qui revient finalement au même.
Ils ont réussi à m'écoeurer pour un temps du roman.
Edit. Je suis d'accord avec Eliam en ce qui concerne Balzac et Colette

Comme gregforever, je renonce à Balzac à cause du parcours.
Je choisis donc Manon, moi aussi. Comme personnage de marginal dans le parcours, je prendrai sans doute Jean Valjean.

Bon.
Finalement ce sera Manon, sans conviction et sans envie.
Pour le parcours, un extrait de Gil Blas et peut-être des Liaisons dangereuses.

Tivinou a écrit:Bon.
Finalement ce sera Manon, sans conviction et sans envie.
Pour le parcours, un extrait de Gil Blas et peut-être des Liaisons dangereuses.

Pour moi, Manon L., avec envie , mais les élèves risquent de me faire déchanter.
Je n'ai pas encore réfléchi à la lecture cursive.

Je cherche aussi une idée de cursive. Il faut que je relise les Mystères de Paris.

Tivinou a écrit: peut-être des Liaisons dangereuses.

Lettre 81 ?

Je pense rester dans les marginaux type courtisanes: Nana peut-être.

Même revirement chez moi parce que Balzac et Colette me paraissent difficiles. Donc choix par défaut. Pour le parcours Nana et peut-être l'homme qui rit.

En ce qui concerne le parcours, un IPR nous a dit : juste un peu avant et juste un peu après pour bien éclairer l'œuvre. Et la LC obligatoirement d'un autre siècle.
La Princesse de Montpensier en contrepoint de Manon ?

J'aime réutiliser des cours pour éviter la fatigue: diriez-vous que le choix final de la Princesse de Clèves peut être vu comme marginal et que je mette par conséquent l'explication linéaire du dénouement dans le parcours?

Très bonne idée, gregforever. En plus, cela permet de proposer un exemple de marginale qui l'est par choix. J'ai la vague impression qu'il y a beaucoup plus d'exemples dans les romans de marginaux qui le sont parce que la société les rejette.

Manon aussi ici...
En E.L., je compte leur donner l'incipit de L'Astrée (sevré des toutes premières lignes). Tout y est: le marginal (par choix), la recherche d'un lieu loin des conventions (ce que poursuivent finalement des Grieux et Manon)... et le romanesque, oh my!
Pour la cursive, en revanche, j'hésite toujours. Je pense donner le choix aux élèves entre une oeuvre grosse et une plus petite. La grosse pourrait être La Fortune des Rougon, qui s'accorde avec leur programme d'histoire... et puis, je trouve le couple Silvère/Miette parfait pour l'intitulé! (Ma folie pour Zola n'y est pour rien, évidemment.)
Mais pour la plus petite?... que pensez-vous de Tristan et Iseut, que je n'ai pas relu depuis trop longtemps?

(J'avais rêvé de faire Blanche de Beaulieu de Dumas. Très petit, très historique, très romanesque, très romantique. Plein de // avec Manon. Hélas, l'édition du Mercure est épuisée... Il existe en ligne, mais c'est quand même dommage!)

Tivinou a écrit:Bon.
Finalement ce sera Manon, sans conviction et sans envie.
Pour le parcours, un extrait de Gil Blas et peut-être des Liaisons dangereuses.

Pour ma part, deux lectures linéaires en parcours associé: la marginalité physique, avec L'Homme qui rit, puis sociale avec Vernon Subutex I - la mise en scène d'Ostermeier à l'Odéon a beaucoup joué dans mon choix.
En lecture cursive, j'ai décidé de proposer une liste de romans sur des femmes marginalisées mais puissantes: Djaïli AMADOU AMAL avec Les Impatientes ; Edouard LOUIS avec Combats et métamorphoses d'une femme; Carole MARTINEZ, avec Du Domaine des Murmures ; Marie N'DYAE avec Trois femmes puissantes.

LDR a écrit:En lecture cursive, j'ai décidé de proposer une liste de romans

Les listes, ça alourdit beaucoup la charge de travail en fin d'année au moment des oraux.

j'aimerais votre avis sur Tiberge. En relisant le roman, il m'a semblé que sa "tendre amitié" était plus que de l'amitié (notamment en raison de sa générosité sans fin), mais dans les appareils critiques que j'ai parcourus, je n'ai trouvé cette interprétation nulle part.

Les listes aux choix nuisent à la majorité des élèves. A l'entretien, ils connaissent leur œuvre mais ne sont pas capables de répondre aux questions qui leur demandent un réflexion ou une mise en perspective même simple. Évidemment les élèves brillants, eux s'en sortent. Ça m'a fait mal au cœur de ne pas pouvoir monter la note d'élèves sérieux. J'ai interrogé sur 3 femmes puissantes et les impatientes. Ça a rarement donné quelque chose.

Tellement d'accord avec The Paper ! Je sors d'une semaine d'oraux, et en amont j'ai survécu à 3 semaines de lectures non stop pour avoir connaissance de tous les livres présents sur les listes des élèves à interroger ! C'était dur : 34 oeuvres à ingurgiter en 3 semaines... enfin, sur ces 34 j'en avais 5 ou 6 déjà lues, déjà connues, mais ça laissait une moyenne de 1 à 2 livres par jour. J'ai plus qu'invectivé le ou la collègue qui avait donné une liste au choix à ses élèves, désolée...
Tellement d'accord aussi avec eliam ! Justement, sur cette classe qui avait des livres au choix, j'ai pu constater que la plupart s'étaient contentés d'un vague résumé sur internet (et pas moi, nanana nanère ! je vous ai démasqués ! ). En revanche, pour les élèves qui avaient des listes plus limitées, on sentait parfois qu'il y avait eu un travail collectif en classe - et donc c'était un peu répétitif pour moi, mais au moins ils ont sauvé les meubles.
Voilà, je ne voulais pas prendre la parole si longuement sur ce fil qui est dédié à Manon Lescaut, mais je ne pouvais pas me taire !

The Paper a écrit:

LDR a écrit:En lecture cursive, j'ai décidé de proposer une liste de romans

Les listes, ça alourdit beaucoup la charge de travail en fin d'année au moment des oraux.

j'aimerais votre avis sur Tiberge. En relisant le roman, il m'a semblé que sa "tendre amitié" était plus que de l'amitié (notamment en raison de sa générosité sans fin), mais dans les appareils critiques que j'ai parcourus, je n'ai trouvé cette interprétation nulle part.

Oui, je pense que nos élèves vont voir dans  la relation Tiberge-Des Grieux une sorte de "bromance homoérotique", avec leurs critères actuels. Je ne sais pas si cette lecture est pertinente historiquement en revanche, n'étant pas suffisamment spécialiste de la question au XVIIIe siècle.

The Paper a écrit:

LDR a écrit:En lecture cursive, j'ai décidé de proposer une liste de romans

Les listes, ça alourdit beaucoup la charge de travail en fin d'année au moment des oraux.

j'aimerais votre avis sur Tiberge. En relisant le roman, il m'a semblé que sa "tendre amitié" était plus que de l'amitié (notamment en raison de sa générosité sans fin), mais dans les appareils critiques que j'ai parcourus, je n'ai trouvé cette interprétation nulle part.

Je l'ai lu plusieurs fois et ça ne m'a jamais effleuré l'esprit. Pour moi, c'est un personnage généreux, fidèle qui veut détourner son ami du mal : il est juste guidé par la foi. En tout cas, c'est comme ça que je le comprends.

Je suis d'accord avec @Dorine. Mais j'y réfléchirai pendant ma relecture estivale.

Oui, c'est l'ami parfait, le contre-pied exact de nos deux héros.

Je pense que l'abbé Prévost a voulu opposer deux époques à travers Tiberge et Des Grieux : Tiberge incarne le rigorisme moral qui caractérisait encore la fin du règne de Louis XIV et Des Grieux incarnerait plutôt ce qui va être le libertinage de la Régence.
Tiberge est, à mon sens, le modèle de l'honnête homme, plein de modération, que Des Grieux ne sera jamais...