Re: Quand est-ce que l'écriture de nos élèves est devenue aussi catastrophique et pourquoi ?

Halybel a écrit:Un formateur m'avait dit "ne serait-il pas temps de faire le deuil de l’écriture? L'arrivée du numérique etc, l'écriture cursive va disparaitre etc".

Encore une fois, ces ....hum confondent production économique et apprentissage. Si on veut plus de dyslexiques, apprendre sur un clavier me paraît une statégie efficace.

Ajupouet a écrit:Est-ce que quelqu'un a accès à l'article de l'interview de Rikki? Lien vers article
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PauvreYorick a écrit:Il faut faire une étude statistique pour savoir si la présence du durillon est corrélée à la réussite scolaire (en plus ce serait très vite fait)

Bon, j'ai commencé. Pour l'instant, sur un échantillon de deux individus, on observe une corrélation de 100% entre des études brillantes et la présence du durillon.

Je participe à ton étude : je ne sais pas si j'ai fait des études brillantes, mais avant la généralisation de l'ordi, j'avais un mahousse durillon -- j'ai écrit entièrement ma maitrise à la main avant de la taper, c'était les années 80 -- et il est toujours présent, meme s'il est un peu moins proéminent. Very Happy

Je participe à l'étude : comme RM, durillon toujours présent.

Ah, tiens, je m'aperçois qu'il a disparu !

Non mais moi je vous fausse toute l'étude avec la disparition du durillon lors de mon congé parental (bon, d'un autre côté, quand j'y regarde bien, je ne qualifierais pas non plus mes études de "brillantes" même si je suis allée jusqu'à la maîtrise Very Happy

) . Mais j'ai toujours l'ongle du majeur de la main droite déformé, ça compte ou pas ?

L'ongle du majeur de la main droite, oh, ça compte aussi !

bruno09 a écrit:

Halybel a écrit:Un formateur m'avait dit "ne serait-il pas temps de faire le deuil de l’écriture? L'arrivée du numérique etc, l'écriture cursive va disparaitre etc".

Encore une fois, ces ....hum confondent production économique et apprentissage. Si on veut plus de dyslexiques, apprendre sur un clavier me paraît une statégie efficace.

Je ne suis pas d'accord avec le formateur mais un prof doit se confronter à la "réalité". L'écrit disparaît. Il suffit de voir maintenant que même pour un courrier officiel à l'administration, il te donne l'adresse mail et même plus l'adresse physique.

Je plains nos pauvres jeunes. Moi même qui fait parti de la génération qui est à cheval entre le numérique et le manuscrit, j'ai parfois des "soucis" d'orthographe (je suis obligé de sortir le Bled pour vérifier parfois) alors les élèves de l'école du numérique....

D'autant plus qu'il faudrait que je retrouve mes sources, mais j'ai lu des informations sur une étude comparant les étudiants qui utilisaient un ordinateur pour la prise de notes, avec ceux qui notaient à la main, et cette étude concluait que c'est en prenant des notes à la main qu'on retient le plus d'informations ...

J'avais vu un reportage sur le même thème, avec les mêmes conclusions.
Les étudiants munis d'un portable pouvaient presque transcrire l'intégralité du cours, sans aucun filtre, alors que ceux qui prenaient des notes étaient obligés de faire un tri des informations et de reformuler : une sorte de pré-synthèse, d'où une meilleure compréhension.

oui, et aussi a priori il y a une association dans le cerveau entre le mouvement et la notion. Tu écris "chat" ton cerveau voit le chat, tu le tapes, et bien il ne le voit pas plus que ça (mon exemple est un peu simpliste, je ne sais pas si c'est clair ...)

C'est ça.
Et le cerveau ne fait pas beaucoup de différence entre taper sur la touche C et une autre. Alors que pour écrire chat, il doit aller chercher la manière d'écrire chaque lettre et leur liaison. L'effort supplémentaire laisse plus de trace en mémoire.

Sur un autre fil est annoncé un colloque pour l'enseignement exigent (c'est le samedi 25 mars).

Dans le programme, je note que de 16h50 à 17h10 causera Yvette Aboukrat, sur le thème "pourquoi nos enfants ne savent-ils plus écrire".

Halybel a écrit:

bruno09 a écrit:

Halybel a écrit:Un formateur m'avait dit "ne serait-il pas temps de faire le deuil de l’écriture? L'arrivée du numérique etc, l'écriture cursive va disparaitre etc".

Encore une fois, ces ....hum confondent production économique et apprentissage. Si on veut plus de dyslexiques, apprendre sur un clavier me paraît une statégie efficace.

Je ne suis pas d'accord avec le formateur mais un prof doit se confronter à la "réalité". L'écrit disparaît. Il suffit de voir maintenant que même pour un courrier officiel à l'administration, il te donne l'adresse mail et même plus l'adresse physique.

Je plains nos pauvres jeunes. Moi même qui fait parti de la génération qui est à cheval entre le numérique et le manuscrit, j'ai parfois des "soucis" d'orthographe (je suis obligé de sortir le Bled pour vérifier parfois) alors les élèves de l'école du numérique....

Je comprends ce que tu dis mais nous sommes là pour enseigner. On mémorise les mots, les lieux sur une carte, les principes du dessin technique ... à la main. On apprends intimement ce qu'est l'acier avec une lime et pas avec une CN. Je pense (je sais qu'il y a des études là dessus mais je confesse que mon avis est plus lié à une expérience empirique) qu'il faut laisser le temps aux enfants et qu'apprendre avec le secours d'une activité manuscrite est meilleur. Il ne s'agit pas de nier le numérique et je l'utilise quand il facilite la vie et économise les pertes de temps inutiles.

archeboc a écrit:Sur un autre fil est annoncé un colloque pour l'enseignement exigent (c'est le samedi 25 mars).

Dans le programme, je note que de 16h50 à 17h10 causera Yvette Aboukrat, sur le thème "pourquoi nos enfants ne savent-ils plus écrire".

C'est justement notre collègue et amie Yvette Aboukrat rééducatrice sur Créteil qui a été interviewée au 20h de TF1 hier soir. Elle maîtrise son sujet...

Et elle aura un tout petit peu plus de temps pour s'exprimer que sur TF1, où ils ont passé 1 min d'un reportage de 45 min à son cabinet !

Sinon, oui, l'article est enfin paru, et c'était pas cool parce que c'était pendant que j'étais absente, du coup ils n'ont pas pu me joindre chez M6 et ils ont confondu mon métier avec celui de graphothérapeute, qui n'est pas le même. Mais bon, ils ont parlé du problème massif d'écriture, c'est déjà ça.

Et j'ai un durillon au majeur de la main droite, mais je n'ai pas fait plus d'études que la moyenne. Une licence, un truc de journalisme (CFPJ) et l'IUFM, mais rien de brillant dans tout ça.

J'ai aussi le durillon au majeur droit. Licence, c'est des études supérieures, faut arrêter de se rabaisser, hein! Je ne suis pas sûre que la "moyenne" soit à bac +3 (je suis même à peu près sûre que c'est bien moins!).

Edit: tiens: 16% de a population française a plus qu'un bac +2. Toc!
http://www.inegalites.fr/spip.php?article34

J'ai eu le durillon sur le majeur bien avant mes études supérieures... et je l'ai encore, même si je n'écris plus beaucoup.

Moi, faute de bonne tenue de l'outil scripteur j'ai toujours eu le durillon sur l'annulaire. Maintenant que j'écris le plus possible avec la bonne tenue (pas toujours évident), je n'ai plus de durillon nulle part! Razz

gelsomina31 a écrit: Maintenant que j'écris le plus possible avec la bonne tenue, je n'ai plus de durillon nulle part!

Quand est-ce que l'écriture de nos élèves est devenue aussi catastrophique et pourquoi ? - Page 21 3284587592

Chère Mlle 31, "you make my day" comme disent les intervenants très imparfaitement bilingues mais qui veulent se la péter. abi

Il est vrai que la reconnaissance, voire la sélection, des élites par le durillon est projet intéressant. Remplacer le concours d'entrée à l'ENS par un examen médical serait à envisager. Quand est-ce que l'écriture de nos élèves est devenue aussi catastrophique et pourquoi ? - Page 21 1482308650

Quand est-ce que l'écriture de nos élèves est devenue aussi catastrophique et pourquoi ? - Page 21 1482308650

J'ai, en son temps, dû développer quelque durillon bien modeste en juste rapport avec mon appétence pour les études longues, bien heureusement l'outil informatique m'en a débarrassé. Razz

Je ne l'ai plus, moi... il a disparu assez vite après la prépa et j'ai dû préparer et passer l'agreg avec un gros pansement autour du doigt parce que les entraînements à la dissertation me donnaient des cloques et ça faisait très mal Rolling Eyes

totoro a écrit:J'ai eu le durillon sur le majeur bien avant mes études supérieures... et je l'ai encore, même si je n'écris plus beaucoup.

+1 Une espèce boule sur le majeur et j'ai le bout de l'index comme aplati, là où il appuie sur le stylo (et sans empreintes digitales à un endroit d'ailleurs). Ma "bosse de l'écriture" (c'est ainsi que ma mère l'appelait) avait bien diminué quand j'ai commencé à travailler, mais les écrits de l'agrégation ont favorisé sa réapparition, non sans douleur dans les premiers temps !

durillon sur le majeur gauche aussi (je suis gauchère) presque disparu depuis ma fin d'étude mais qui revient dès que j'écris longtemps

J'ai signé le cahier d'écriture de mon CP que nous n'avions pas vu depuis décembre.
Au mieux, une séance par semaine, au pire, une toutes les deux semaines.:blague:

Chouchou ne risque pas le durillon... Quand est-ce que l'écriture de nos élèves est devenue aussi catastrophique et pourquoi ? - Page 21 4094398725

Quand est-ce que l'écriture de nos élèves est devenue aussi catastrophique et pourquoi ? - Page 21 4094398725

Il n'est pas rare que je voie revenir un gamin avec une seule page écrite dans le cahier du jour depuis la dernière séance, même hors période de vacances. Je les reçois toutes les trois semaines...

Il n'est pas rare non plus que je ne trouve quasiment que des photocopies sur les pages des cahiers. Parfois, l'enfant a écrit sur les photocopies en question, dans des cases, sans lignes, comme il pouvait.

C'est un problème en rééducation. Si nous faisons si peu de séances, c'est qu'en fait nous comptons sur l'école pour l'entraînement quotidien. L'idée, c'est qu'on rectifie en rééduc ce qui cloche, mais ensuite le gamin avance au même rythme que ses camarades. Sauf que ça ne marche pas à tous les coups, car parfois, le rythme en question est tellement lent que l'automatisation ne se fait pas.