[LCP] Des représentants syndicaux quittent une table ronde tendue après avoir été mis en cause

Je viens d'écouter le début de la séance avec les différentes interventions des syndicats. Elles sont unanimes et elles pointent toutes ce qui fait mal : manque de personnel, crise du recrutement, communication propagandiste du gouvernement et son inaction ou son action négative pour remédier à la situation, ... C'est une charge unanime, chose rare je pense.
On comprend pourquoi ces députés les ont insultés et la présidente les a laissé faire : personne n'aime se prendre la vérité en pleine face quand on ne veut surtout pas la voir. Ils ont préféré dénigrer et mépriser les porteurs de mauvaises nouvelles qui ne cadrent pas avec leur vision (et qui tous pointent l'hypocrisie de la communication du gouvernement et de la politique éducative actuelle!)

Caspar a écrit:

Not a Panda a écrit:

Caspar a écrit:

Oudemia a écrit:
Oui, ça vaut la peine d'écouter en entier, merci !

Effectivement, c'es très intéressant...On ne comprend d'ailleurs même pas bien pourquoi certains députés s'énervent alors que les représentants syndicaux sont très calmes et factuels.

La député qui dit que son "papa" (sic) psychologue scolaire aurait sûrement signé le pacte...j'ai envie de dire LOL et OSEF. Hypothèse gratuite et storytelling bidon.

Je n'aurai probablement pas le temps de regarder la réunion en entière. En regardant les extraits de l'article LCP, on voit seulement les députés s'indigner (et SV partager son inquiétude vis à vis du crédit accordé à la parole politique). Il y a quelque chose de particulier qui a déclenché ça ? Ou ils se sont juste énervés comme ça ?

J'ai l'impression que l'indignation de certains députés était jouée et qu'ils avaient prévu de s'indigner avant même d'écouter les représentants syndicaux. Je ne me souviens plus de la chronologie exacte mais c'est peut-être aussi une réaction aux propos de Sophie Vénétitay sur la démocratie (qu'il appelle "Madame du SNES" et Jean-Rémi Girard "Monsieur Snalc"). Quant à Julien Odoul et sa référence au sketch des Inconnus, ça sent le truc préparé aussi...

Merci pour les précisions !

Clecle78 a écrit:Si vraiment ça t'intéresse tu prends 5 minutes et tu regardes au lieu de sous entendre qu'ils se seraient énervés pour rien.  

Je n'ai pas été très clair. Je me demandais si le seul exposé de la situation par les représentants syndicaux avait suffit à provoquer cette réaction, ou s'il y avait eu, en plus de cet exposé apparemment bien mené, une pique ou quelque chose du genre (avec laquelle j'aurais surement été d'accord, d'ailleurs) qui aurait servi d'excuse pour l'indignation. Si je posais cette question, c'est parce que je trouve finalement intéressant que ce soit parti de "rien". Les représentants ont fait leur job sans outrance et les députés RN et REN n'ont peut-être pas apprécié de se faire rattraper par la réalité du terrain (grillé par ma voisine du dessus !).

Cela étant dit, je ne comprends pas le ton aussi accusateur à mon égard, mais passons.

Not a Panda a écrit:

Caspar a écrit:

Not a Panda a écrit:

Caspar a écrit:

Effectivement, c'es très intéressant...On ne comprend d'ailleurs même pas bien pourquoi certains députés s'énervent alors que les représentants syndicaux sont très calmes et factuels.

La député qui dit que son "papa" (sic) psychologue scolaire aurait sûrement signé le pacte...j'ai envie de dire LOL et OSEF. Hypothèse gratuite et storytelling bidon.

Je n'aurai probablement pas le temps de regarder la réunion en entière. En regardant les extraits de l'article LCP, on voit seulement les députés s'indigner (et SV partager son inquiétude vis à vis du crédit accordé à la parole politique). Il y a quelque chose de particulier qui a déclenché ça ? Ou ils se sont juste énervés comme ça ?

J'ai l'impression que l'indignation de certains députés était jouée et qu'ils avaient prévu de s'indigner avant même d'écouter les représentants syndicaux. Je ne me souviens plus de la chronologie exacte mais c'est peut-être aussi une réaction aux propos de Sophie Vénétitay sur la démocratie (qu'il appelle "Madame du SNES" et Jean-Rémi Girard "Monsieur Snalc"). Quant à Julien Odoul et sa référence au sketch des Inconnus, ça sent le truc préparé aussi...

Merci pour les précisions !

Clecle78 a écrit:Si vraiment ça t'intéresse tu prends 5 minutes et tu regardes au lieu de sous entendre qu'ils se seraient énervés pour rien.  

Je n'ai pas été très clair. Je me demandais si le seul exposé de la situation par les représentants syndicaux avait suffit à provoquer cette réaction, ou s'il y avait eu, en plus de cet exposé apparemment bien mené, une pique ou quelque chose du genre (avec laquelle j'aurais surement été d'accord, d'ailleurs) qui aurait servi d'excuse pour l'indignation. Si je posais cette question, c'est parce que je trouve finalement intéressant que ce soit parti de "rien". Les représentants ont fait leur job sans outrance et les députés RN et REN n'ont peut-être pas apprécié de se faire rattraper par la réalité du terrain (grillé par ma voisine du dessus !).

Cela étant dit, je ne comprends pas le ton aussi accusateur à mon égard, mais passons.

Ça donnait une drôle d'impression de "je ne veux pas me fatiguer à regarder mais je tire quand même déjà des conclusions, "

J'ai écouté la suite de la séance (pas tout mais assez pour comprendre) et c'est hallucinant. Elle montre bien à quel point ces députés se fichent du corps enseignant ou de l'éducation dans son ensemble et préfèrent leur petits jeux politiques :
- la député du gouvernement est partie sans attendre les réponses des syndicats. Un beau déni de démocratie et un bel exemple de mépris
-Le député RN fait dans la provocation en les traitant comme des inférieurs : ils ne savent pas à qui ils s'adressent (révélateur et hallucinant!), leur propos ne "sont pas à la hauteur", il ne veut pas les réinviter l'année prochaine...
Ces gens sont vraiment d'une arrogance... et volontairement autistes.
Nos syndicats ont eu du mérite à répondre comme ils l'ont fait face à ces gens suant le mépris et la suffisance.

Ils ont quand même réussi à faire l'unanimité contre eux, c'est fort.
On est toujours le con de quelqu'un, mais quand on est le con de tout le monde, il faut peut-être se poser les bonnes questions.

On sent très bien que certains députés avaient décidé à l'avance de se faire les syndicats enseignants, ce qui doit leur valoir l'admiration d'une grande partie de leur électorat.

vyneil a écrit:Nos représentants syndicaux ont été très bons, sincères et honnêtes.
Les interventions des députés Véronique Riotton (Rennaissance), Julien Odoul et Roger Chudeau (RN) sont méprisantes, insultantes et cautionnées par Madame Isabelle Rauch, présidente de la commission. C'est inacceptable.
Regardez la façon dont Chudeau tourne son micro à la fin de son discours: geste suffisant d'un homme violent. Il vient d'appeler Madame Sophie VENETITAY "la dame de la FSU" puis Jean-Rémi GIRARD "le Monsieur du SNALC": quelle classe ! Ils vient de les qualifier d'aigris...
Qu'ils aillent tous au diable, ces profiteurs inutiles, élus sangsues d'une Nation malade de ses représentants politiques.

+ 1

J'ai tout regardé, merci pour le lien.
Cela mériterait une diffusion à une heure de grande écoute, histoire que les parents comprennent qui veut le meilleur pour leurs enfants et qui leur ment depuis des années. Le self-control de nos représentants et leurs explications sont remarquables, merci aux quelques députés les ayant " défendus " et honte à ceux leur ayant manqué de respect avec la permission de la présidente de séance. Je suis dégoûtée, je vais diffuser autour de moi autant que possible.

C'est ce que j'ai fait, en espérant que les gens regarderont.

Caspar a écrit:On sent très bien que certains députés avaient décidé à l'avance de se faire les syndicats enseignants, ce qui doit leur valoir l'admiration d'une grande partie de leur électorat.

Effectivement, la présentation des syndicats était convenue : ils n'ont fait que redire un résumé de ce qu'ils disent depuis un mois sur la rentrée 2023 et sur l'évolution du ministère. Les interventions des députés, y compris celles favorables au discours syndical, étaient prévues à l'avance et n'ont pas été déclenchées par une provocation particulière de certains représentant syndicaux.

L'intervention de Véronique Riotton est particulièrement mauvaise en terme de communication politique : immédiatement agressive, récitant sa leçon mais quand même confuse, avec des arguments incompréhensibles ("mon père, ancien psy-en, aurait aimé avoir un pacte" ???). On sentait qu'elle était déstabilisée par un temps de parole écourté. Isabelle Rauch a aussi été un bien piètre rhéteuse, incapable de se justifier clairement. Les interventions de Julien Odoul et Roger Chudeau était mieux maîtrisées, mais clairement préparées. Finalement, c'est l'indignation des autres députés qui est la plus sincère et la plus convaincante. Tout cela sent un peu le traquenard ou au moins l'alliance objective.

Elle a dit "mon papa", ce qui est ridicule dans ce contexte et son argument l'est tout autant en effet.

Le point positif c'est la reconstitution d'une unité syndicale qui me parait essentielle avec la situation actuelle ...

Je trouve cette unité vraiment effrayante. Des députés devraient être sensibles à ce principe, eux qui aiment tant à parler de "front républicain". L'unité, ou disons ici la convergence, est le signe d'une véritable crise.

Solovieï a écrit: L'unité, ou disons ici la convergence, est le signe d'une véritable crise.

C'est le moins qu'on puisse dire ...

J'ai écouté la totale, et quand les syndicats  traditionnellement  d'"accompagnement" ont  parlé, j'ai cru que c'était d'autres membres de la CGT, ou FO, ou SUD qui parlaient.  Je me suis pincé, j'ai fait des retours en arrière...Plus  rien à voir avec les votes en CTM de ces  dernières années. Les "Réformistes" sont-ils en train de se réformer ?

Lefteris a écrit:J'ai écouté la totale, et quand les syndicats  traditionnellement  d'"accompagnement" ont  parlé, j'ai cru que c'était d'autres membres de la CGT, ou FO, ou SUD qui parlaient.   Je me suis pincé, j'ai fait des retours en arrière...Plus  rien à voir avec les votes en CTM de ces  dernières années. Les "Réformistes" sont-ils en train de se réformer ?

Tu penses à quels syndicats en particulier ?

Depuis l'année dernière (et peut-être même auparavant), plusieurs médias, s'appuyant sur une étude du CEVIPOF, ont pu expliquer que RN développait une stratégie pour "multiplier les signaux à l'égard de la profession [enseignante]". Je pense que dans le milieu professionnel, et tout particulièrement parmi ceux qui se sentent concernés par le sentiment d'abandon institutionnel souvent cité, beaucoup de monde aura parfaitement reçu les signaux de Messieurs Odoul et Chudeau. Les personnes qui oeuvrent sur la dite stratégie ont du apprécier comme il se doit leurs propos...

jaybe a écrit:Depuis l'année dernière (et peut-être même auparavant), plusieurs médias, s'appuyant sur une étude du CEVIPOF, ont pu expliquer que RN développait une stratégie pour "multiplier les signaux à l'égard de la profession [enseignante]". Je pense que dans le milieu professionnel, et tout particulièrement parmi ceux qui se sentent concernés par le sentiment d'abandon institutionnel souvent cité, beaucoup de monde aura parfaitement reçu les signaux de Messieurs Odoul et Chudeau. Les personnes qui oeuvrent sur la dite stratégie ont du apprécier comme il se doit leurs propos...

Stratégie d'ailleurs incompréhensible, sauf s'ils pensent que le prof bashing va plaire à leur base. Normalement ils sont là pour écouter et proposer des solutions mais bon...

La grande majorité de nos collègues ignore qu'il y a eu un clash entre les députés et les syndicats.

Tivinou a écrit:La grande majorité de nos collègues ignore qu'il y a eu un clash entre les députés et les syndicats.

La plupart ignorait l'existence du pacte jusqu'à fin juin dernier...Une collègue a ouvert de grands yeux quand je lui ai parlé de PPCR (jamais entendu parler). Bon moi-même j'ai suivi l'évolution de ma carrière d'assez loin et je ne comprends pas toutes les subtilités de notre administration.

Caspar a écrit:

Lefteris a écrit:J'ai écouté la totale, et quand les syndicats  traditionnellement  d'"accompagnement" ont  parlé, j'ai cru que c'était d'autres membres de la CGT, ou FO, ou SUD qui parlaient.   Je me suis pincé, j'ai fait des retours en arrière...Plus  rien à voir avec les votes en CTM de ces  dernières années. Les "Réformistes" sont-ils en train de se réformer ?

Tu penses à quels syndicats en particulier ?

Je ne veux pas (re) lancer une polémique au moment où un peu d'unité ne ferait pas de mal, mais disons qu'il y a dans l'EN comme dans toutes les branches des syndicats qui sont plus "consensuels", parce qu'ils sont issus d'une tradition réformiste (on ne lutte pas contre les décisions du pouvoir, on accompagne leur mise en place) ou bien parce qu'ils sont corporatifs et souvent de ce fait plus axés sur la cogestion.

L'unité est bienvenue, mais à quel prix se fait-elle ? Pour la maintenir, il faut accepter des compromis et donc renoncer, aujourd'hui, à un mouvement un peu plus "dur".

jaybe a écrit:Depuis l'année dernière (et peut-être même auparavant), plusieurs médias, s'appuyant sur une étude du CEVIPOF, ont pu expliquer que RN développait une stratégie pour "multiplier les signaux à l'égard de la profession [enseignante]". Je pense que dans le milieu professionnel, et tout particulièrement parmi ceux qui se sentent concernés par le sentiment d'abandon institutionnel souvent cité, beaucoup de monde aura parfaitement reçu les signaux de Messieurs Odoul et Chudeau. Les personnes qui oeuvrent sur la dite stratégie ont du apprécier comme il se doit leurs propos...

Les stratèges du RN a du mal à imposer aux élus du mouvement d'abandonner leurs vieilles habitudes. La dédiabolisation est un chemin long et difficile.

@Lefteris il n'y a pas de polémique à envisager, nous sommes simplement devant le constant que nos représentants syndicaux considèrent unanimement que le rapport aux politiques est de plus en plus problématique, et je crois personnellement à juste titre.

Weirdan a écrit:L'unité est bienvenue, mais à quel prix se fait-elle ? Pour la maintenir, il faut accepter des compromis et donc renoncer, aujourd'hui, à un mouvement un peu plus "dur".

La majorité des collègues n'est pas prête à un "mouvement un peu dur ". Avec un peu de méchanceté je dirais qu'il n'est pas certain qu'une majorité de collègues soit prête à un mouvement tout court.

Vraiment ce n'est pas un problème d'appareils. Non seulement tout le monde le sait dans tous les syndicats, mais le plus embêtant c'est que le ministère en a parfaitement conscience et en profite outrageusement.

Grommeler en salle des professeurs est une chose. Agir en est une autre.