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J'ai lu Anna Karenine en collection folio... le livre de mes 15ans, que j'ai relu je ne sais combien de fois...

Il faut avoir lu Anna Karénine, peu importe l'édition, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de goûter ensuite l'irrésistible leçon de séduction amoureuse en "sept conditions et cinq manoeuvres" qu'en tire Mangeclous dans Les Valeureux d'Albert Cohen (chapitres 11 et 12).

C'est le bréviaire secret d'Abraxas, mais il ne l'avouera jamais.

Rien à voir avec le débat, mais j'ai fini Scarlett, si possible, de Pancol, mouais....

:lol!:

helbell a écrit:Il faut avoir lu Anna Karénine, peu importe l'édition, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de goûter ensuite l'irrésistible leçon de séduction amoureuse en "sept conditions et cinq manoeuvres" qu'en tire Mangeclous dans Les Valeureux d'Albert Cohen (chapitres 11 et 12).

C'est le bréviaire secret d'Abraxas, mais il ne l'avouera jamais.

Pour ma part, peu de livres très récents dans ma bibliothèque - même si je profite heureusement des bouquins de ma colloc' - mis j'ai fini Dix petits nègres. eh oui, jamais lu, pourtant c'est rapide et facile !Pas étonnant que cela ait eu un tel succès.
Bien aimé le huit-clos, mais je me serais bien passé de la confession finale du tueur, que je trouve un peu grossièrement ficelée (ooh! c'était lui! je l'avais bien dit !)

Pour mettre ma pierre à l'édifice de ce débat sur Anna Karénine dont ce post ne sort décidément plus...

je me serais bien passé de la confession finale du tueur

Ah, c'est pourtant un fondamental du genre. Que serait Agatha Christie sans les confessions finales des tueurs ?

helbell a écrit:Bon, je sens que je ne vais pas être très consensuelle, mais j'avoue que je partage un peu l'étonnement de dobolino sur certains points.

Vous pourrez me donner toutes les explications possibles : la baisse du niveau (à l'époque d'Abraxas, on étudiait Corneille et Racine en 4e, j'ai dû attendre la khâgne pour en entendre parler à l'école), les nouvelles technologies, le marketing éditorial, l'air du temps, etc., cela ne me consolera pas et ne laissera pas de m'étonner.

Aujourd'hui, autre étonnement de Dobolino: sa fille, élève de troisième en collège lamba, doit apprendre par cœur, pour son cours de latin , une tirade d'Auguste dans Cinna de Corneille (Acte II, scène 1).
Vous appelez ça comment, déjà ? Tranversalité ?
Avantage: ça lui a donné envie de lire Cinna ! C'est un peu jeune, peut-être ? Son papa qui l'a étudié en Première, à l'époque antédiluvienne genre Abraxas, possède quelques restes qu'il lui a exposé mais je doute que sa copine Samira ait bénéficié du même prétraitement.
La fille de Dobolino va arrêter le latin l'an prochain car elle pense avoir un niveau fin de cinquième vu qu'en latin, elle a tout fait sauf du latin, en quatrième et troisième. Elle a même eu droit à une initiation au grec ancien en troisième, à raison d'une heure par semaine.

Hors sujet ! Dehors, Dobo !

helbell a écrit:Il faut avoir lu Anna Karénine, peu importe l'édition, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de goûter ensuite l'irrésistible leçon de séduction amoureuse en "sept conditions et cinq manoeuvres" qu'en tire Mangeclous dans Les Valeureux d'Albert Cohen (chapitres 11 et 12).

C'est le bréviaire secret d'Abraxas, mais il ne l'avouera jamais.

Et, quand on s'est roulée par terre de rire avec Mangeclous, on a peine à croire qu'Albert Cohen ait écrit au degré Abraxas, le premier, Belle du Seigneur ...

J'aime beaucoup — mais alors, beaucoup — Belle du seigneur.
Mes élèves sont en train de lire le roman de Cohen, en ce moment. dans le cadre d'une étude générale sur le roman d'amour.
Le problème, c'est que personne ne leur en avait parlé, de leur propre aveu. Et après une enquête rapide auprès d'anciens khâgneux, il n'y en a pas beaucoup à qui on en a parlé dans le cadre scolaire.
Et c'est souvent le problème : parmi tous ces classiques que vous découvrez en ce moment, combien y en a-t-il dont l'Ecole ne vous a jamais rien dit ?

Belle du seigneur fait aussi partie des livres que je relis régulièrement avec toujours autant de plaisir.
J'ai découvert Cohen, Proust grâce à un ami avec qui je vivais et qui, ayant arrêté sa scolarité en 3e, s'est forgé lui-même une solide culture générale.

Abraxas a écrit:Et c'est souvent le problème : parmi tous ces classiques que vous découvrez en ce moment, combien y en a-t-il dont l'Ecole ne vous a jamais rien dit ?

Il y a aussi un phénomène de mode : quand on reprend un Lagarde et Michard, on constate que certains auteurs ne sont plus étudiés (Je n'ai jamais étudié ni Lamaratine, ni Anatole France, à titre d'exemple.)

l'école ne peut pas non plus tout faire étudier, elle est aussi là pour vous amener à découvrir des oeuvres par vous-même...

lulamae a écrit:Mais finalement, de la 4e à la 1ère, tu as surtout étudié du théâtre ?

Tu as raison, c'était surtout du théâtre, et, de plus, grâce à Hubert Gignoux et la Comédie de l'Est (de Stasbourg, je crois), j'ai vu représentées nombre de ces pièces, de la 6e à la terminale). J'étais interne, mais on nous y emmenait systématiquement. Nous attendions le théâtre avec impatience.J'ai dû oublier quelles œuvres romanesques nous étudiions, car elles se confondent avec mes lectures personnelles. Nous faisions aussi beaucoup de poésie, j'ai récité du primaire à la classe de 1ère!
NB, j'ai passé le brevet en 61, les bacs en 63 et 64 (on en passait 2, et on n'entrait en terminale que si on avait le premier. Mais, comme il y avait un tronc commun, (français, langues 1, maths et physiques identiques pour tous les lycéens, latinistes B exceptés, dont le programme de maths était allégé) j'aurais pu opter pour Maths élémentaires ou Philo; pour Sciences expérimentales, moins sûr, car je n'avais de Sciences naturelles (comme on disait alors) ni en seconde ni en première.
Nous devions avoir en tout cas un bon paquet d'heures de français!

dobolino a écrit: Et, quand on s'est roulée par terre de rire avec Mangeclous, on a peine à croire qu'Albert Cohen ait écrit au degré Abraxas, le premier, Belle du Seigneur ...

Le "degré Abraxas, le premier" ? Prenez garde, vous allez finir par nous le vexer !

Mais je ne crois pas que Belle du Seigneur soit au premier degré, justement, c'est un curieux malentendu de nous le faire passer pour le plus grand roman d'amour du 20e siècle avec transports garantis aux embrassades solaires du couple parfait.

Ce qui en fait la force et le génie, c'est précisément ce mélange unique de lyrisme et de cynisme, de candeur et de calcul, de révérence et de dérision, d'exaltation romantique et de dénigrement féroce des grands mythes de l'amour passionnel.

La leçon de séduction de Mangeclous, en un sens, est un peu la version grotesque et comique de celle, cynique et tragique, que Solal ne peut s'empêcher de mettre en pratique, en toute connaissance de cause (parce que son drame c'est bien cela : de savoir l'imposture, le mensonge, mais d'y croire quand même). Les similitudes entre le discours inaugural adressé à Ariane et la leçon de Mangeclous sont d'ailleurs frappantes ; à l'origine, Les Valeureux faisaient partie du manuscrit (hénaurme !) de Belle du Seigneur, c'est Gaston Gallimard, épouvanté par la taille du volume, qui a convaincu Cohen d'en faire un livre à part.

Abraxas a écrit: Mes élèves sont en train de lire le roman de Cohen, en ce moment. dans le cadre d'une étude générale sur le roman d'amour.
Le problème, c'est que personne ne leur en avait parlé, de leur propre aveu. Et après une enquête rapide auprès d'anciens khâgneux, il n'y en a pas beaucoup à qui on en a parlé dans le cadre scolaire.
Et c'est souvent le problème : parmi tous ces classiques que vous découvrez en ce moment, combien y en a-t-il dont l'Ecole ne vous a jamais rien dit ?

Dans le cas de Belle du Seigneur, je ne vois pas où est le problème, au contraire même, il est peut-être mieux de le découvrir hors du cadre scolaire.
En revanche, pour Racine, Corneille, Ronsard, Hugo, Rousseau, etc., cela me paraît nettement plus problématique de compter sur la curiosité intellectuelle des gens pour y avoir accès sans l'école. Déjà moi, qui en ressens la nécessité, je rame. Alors pour la guichetière, n'en parlons pas.

Ce qui devient pénible sur Néoprofs, c'est justement ce genre de fil qui dévie inlassablement. Il faut toujours que certains se sentent obligés d'étaler leur culture quel que soit le post.

Le vrai cul du diable de Percy Kemp.
Quand un miroir change la vie d'une femme ...
Troublant et très bien écrit.

je suis dans les nouvelles de tchekhov. assez déprimant, ça a l'air plein d'hommes salauds et de femmes victimes (attention, ne pas pourrir ce topic en relançant la guerre des sexes, hein! ), toutes les nouvelles que j'ai lues jusqu'ici me semblent sur ce moule c'est étonnant.

Stephie a écrit:Ce qui devient pénible sur Néoprofs, c'est justement ce genre de fil qui dévie inlassablement. Il faut toujours que certains se sentent obligés d'étaler leur culture quel que soit le post.

Bien dit !

marquisedemerteuil a écrit:je suis dans les nouvelles de tchekhov. assez déprimant, ça a l'air plein d'hommes salauds et de femmes victimes (attention, ne pas pourrir ce topic en relançant la guerre des sexes, hein! ), toutes les nouvelles que j'ai lues jusqu'ici me semblent sur ce moule c'est étonnant.

Ce que j'ai lu des nouvelles de Maupassant n'est pas d'un angélisme forcené non plus...
J'aime beaucoup les nouvelles de Tchekhov que j'ai eu l'occasion de lire. Traduites, elles ne paient pas forcément de mine mais la "VO" est d'une grande poésie.

marquisedemerteuil a écrit:dans la dernière partie il y ades "repères" (sortes de "solutions")

1) afin de permettre d'apprendre, la classe est constituée comme un espace "hors menace"
2) les temps et les lieux sont spécifiés et correspondent à des activités et des comportements
3)l'articulation des temps et des lieux fait l'objet de rituels faisant émerger les postures mentales exigées des élèves.

etc...

Alors, tu as fini Meirieu ? Qu'est-ce que tu en as pensé ? Moi, j'ai toujours eu du mal à le lire.

Finalement j'ai vraiment beaucoup aimé Chocolat amer et je vous le conseille vivement.
Je viens d'acheter Le Montespan qui vient de sortir en poche et surtout Le Coeur cousu que je vais commencer aujourd'hui.

Je viens de finir une BD : Blaise de Dimitri Planchon

J'ai fini Dolce Agonia de Nancy Huston: attention danger une fois que vous commencez vous ne pourrez plus le lacher.

Frisouille a écrit:

Stephie a écrit:Ce qui devient pénible sur Néoprofs, c'est justement ce genre de fil qui dévie inlassablement. Il faut toujours que certains se sentent obligés d'étaler leur culture quel que soit le post.

Bien dit !

Dites les filles, Belle du Seigneur n'est pas un incunable du Moyen Age, vous savez, c'est en vente libre dans les librairies ! C'est même un des livres préférés de Sarkozy, qui n'est pourtant pas réputé pour sa grande culture, que je sache...

A part ça, je viens de terminer L'Envie de Iouri Olecha. Très bien. Mais j'éviterai d'en dire plus de peur d'indisposer certaines.