Etre Professeur en collège et s'y plaire !

Cher(e)s collègues,

Professeur contractuel puis stagiaire en lycée, me voici muté à 24 ans dans un sympathique collège (sans arrière pensée) de Seine et Marne pour ma première année en tant que titulaire. Je parcourais neoprofs pour me renseigner plus amplement sur le collège étant très habitué/attaché au lycée et j'avoue que cela me faire peur...

Alors, être en collège et certifié... est-ce si grave? non-épanouissant? dévalorisant? Nous sommes Professeurs du secondaire tout de même... ni plus, ni moins

A vos expériences! A vos encouragements et relativisations

Pourquoi est-ce dégradant, puisque le CAPES doit, a priori mener à l'enseignement en collège?

Je viens d'être muté en lycée après presque vingt ans en collège. Selon mon expérience, la plupart des collègues nommés en lycée ne souhaitent plus repartir au collège mais il y a quand même pas mal d'exceptions.

Dans l'imaginaire collectif, c'est mieux d'être prof de lycée (les gens s'imaginent que c'est mieux payé, qu'on y envoie les meilleurs). Dire qu'on est prof dans un collège provoque souvent des réactions de pitié ("oh mon pauvre, c'est pas trop dur?") et beaucoup de gens ne comprennent pas qu'il y ait des agrégés en collèges (alors que 25% des agrégés exercent en collège), je vois des regards interrogateurs ("mais quelle faute professionnelle a-t-il pu commettre?").

De toute façon aucune mutation ou nomination n'est définitive, on peut naviguer de l'un à l'autre au cours d'une carrière. Pour ce qui est de l'exercice du métier, les deux situations ont des avantages (les copies de collège sont plus vite corrigées par exemple).

Tu sais, je crie ma joie d'être nommée au lycée , mais je ne regrette absolument pas d'avoir fait du collège en soi, c'est juste que là j'étais tombée dans un endroit bizarre. Et puis, j'ai envie de changer. Mais dans l'idéal, j'aimerais enseigner en service partagé, garder une 6e oune 3e et des classes de lycée.

J'ai fait une année en lycée, puis j'ai obtenu un poste fixe dans un collège tranquille mais au niveau très moyen. J'avais un peu peur en arrivant côté gestion de classe, mais finalement je préfère le collège ! Je n'aime pas les classes apathiques en face de moi, les élèves qui ne participent pas, ne bougent pas, écrivent juste ce que le prof dit... Déjà que je m'ennuie avec certaines classes de 3e, je n'envisage pas de retourner en lycée pour le moment. Ceci dit, je pense que cela dépend fortement des personnalités, de l'avancement dans la carrière et du type d'établissement. Il en faut pour tous les goûts, et je pense que nos goûts peuvent évoluer au fil du temps !!

Exact! Moi j'en avais marre des petits, je ne voulais plus de classes de 6ème alors que mes collègues adorent ça. L'alphabet, compter jusqu'à dix, la date en anglais...je n'en peux plus (mais j'ai enseigné en Licence Pro et les étudiants ne connaissent pas forcément l'alphabet, les nombres ou la date en anglais ).

Botchan a écrit:Exact! Moi j'en avais marre des petits, je ne voulais plus de classes de 6ème alors que mes collègues adorent ça. L'alphabet, compter jusqu'à dix, la date en anglais...je n'en peux plus (mais j'ai enseigné en Licence Pro et les étudiants ne connaissent pas forcément l'alphabet, les nombres ou la date en anglais ).

J'imagine bien, surtout après de nombreuses années. C'est un peu le cas de mon collègue, ce qui nous va bien car je prends du coup tous les 6e que j'aime, mêmes s'ils sont fatigants en début d'année, ils sont hyper enthousiastes !
Dans tous les cas, je trouve que c'est bon de changer de temps en temps.

Par contre, quand un élève de 6e est très pénible ou insolent comme cette année, je me rends compte que j'ai plus de mal à gérer qu'un "grand" de 3e ou 4e où j'arrive à plus me détacher, à vanner. Mais là , plusieurs fois cette année avec mon Cador, je me suis vraiment énervée, en vain d'ailleurs.

l-es-prit1 a écrit:

Alors, être en collège et certifié... est-ce si grave? non-épanouissant? dévalorisant? Nous sommes Professeurs du secondaire tout de même... ni plus, ni moins

Le Capes permet d'enseigner en collège et en lycée. Je ne vois pas ce qu'il y aurait de grave dans le fait d'être certifié ET d'enseigner en collège. Ca fait partie du jeu!

Peut-être que du point de vue de la matière enseignée, c'est plus épanouissant d'être en lycée (quoiqu'on peut tomber sur des lycéens qui n'en ont rien à carrer...).
Quant au côté dévalorisant... Aux yeux de qui??

l-es-prit1 a écrit:Cher(e)s collègues,

Professeur contractuel puis stagiaire en lycée, me voici muté à 24 ans dans un sympathique collège (sans arrière pensée) de Seine et Marne pour ma première année en tant que titulaire. Je parcourais neoprofs pour me renseigner plus amplement sur le collège étant très habitué/attaché au lycée et j'avoue que cela me faire peur...

Alors, être en collège et certifié... est-ce si grave? non-épanouissant? dévalorisant? Nous sommes Professeurs du secondaire tout de même... ni plus, ni moins

A vos expériences! A vos encouragements et relativisations

Dévalorisant ? En quoi ? C'est simplement génial -quand tout se passe à peu près bien ^^- De plus, comme dit précédemment, le CAPES mène au collège, normalement. Si tu souhaites avoir accès plus rapidement au lycée, l'agrégation s'impose. Bon courage, dans ce cas, le concours reste sélectif et exigeant.

Je ne connais pas d'expérience plus satisfaisante que celle de faire découvrir les mondes antiques aux petits 6e, qui ne demandent que cela. En comparaison, reprendre l'expérience grecque avec les classe de 2de (je l'ai fait une fois) est d'un ennui mortel, car la plupart du temps ils s'en fichent (pas tous, ok). Et le moyen âge avec les 5e, avec un cours bien préparé, c'est tout simplement excellent. Lorsque l'on s'y prend à peu près bien (je n'ai pas de recette), il se passe des merveilles dans la classe. Certes, le collège est dans une mauvaise passe, le niveau est en chute libre mais cela se retrouve à tous les échelons éducatifs. J'ai dernièrement passé une licence de lettres modernes à distance, et, pour les examens terminaux, je me suis déplacé. J'ai lu quelques copies lors des remises de correction : au secours. La moitié (au doigt mouillé) était truffée de fautes. Bien grasses.

Tu n'as pas à avoir peur. Il n'y a rien de plus gratifiant que de voir la flamme de la connaissance qui s'allume dans leurs yeux. Avec les 4e, on passe à un autre registre, en effet, mais là encore, on peut arriver à de belles choses.

Bonne chance pour ton année. Je suis certain que cela va bien se passer !

J'ai débuté ma carrière en lycée puis ai muté en collège. Je n'ai aucune envie de retourner au lycée, au grand désespoir de mon IPR qui, visiblement, pense que c'est plus valorisant d'y enseigner.
Pédagogiquement, c'est pourtant au collège que l'on peut le plus s'éclater.

Une des mes collègues et amies ne souhaite pas enseigner en lycée car elle adore le Moyen-Age et ne s'intéresse pas plus que ça à l'Histoire contemporaine.

Botchan a écrit:Une des mes collègues et amies ne souhaite pas enseigner en lycée car elle adore le Moyen-Age et ne s'intéresse pas plus que ça à l'Histoire contemporaine.

Il est vrai aussi que les programmes d'HG sont, à mon sens, plus intéressants et plus variés au collège.

Je suis en collège depuis 18 ans, et j'aime ça. Je n'ai aucune envie de demander le lycée.

Pour avoir enseigné à tous les niveau (primaire, secondaire, supérieur), je pense que tous les postes sont intéressants, même si bien sûr la perception du public est différente: un de mes anciens élèves de lycée, recroisé dans le supérieur pensait que j'avais eu une 'promotion' (alors que j'y étais moins payée).
Au lycée, il y a plus de corrections (et plus d'élèves par classe), mais également plus de 'disciplinaire' pour ce qui est de l'anglais, mais ça n'est pas forcément vrai pour toutes les matières (pour l'histoire ou le français, je ne sais pas si ça se vérifie tant que ça par exemple). Au collège on a davantage la possibilité de 'récupérer' les élèves en difficulté. Au lycée c'est possible, mais plus difficile.
Si on tombe dans un établissement bien géré, avec des collègues sympas, je pense que tout est intéressant du moment qu'on aime enseigner.

Je suis d'accord, c'est aussi une question de goût et de personnalité. Par exemple on ne choisit pas non plus tout à fait par hasard de devenir PE ou PLC, ou PLP, même si certains passent plusieurs concours.

En tout cas, être en lycée est sinon "valorisant", du moins plus "valorisé" socialement, comme le prouve ton anecdote. Ce n'est pas pour ça que j'ai choisi de demander le lycée (mais si je suis vraiment sincère, ça joue un peu quand même).

Botchan a écrit:Je viens d'être muté en lycée après presque vingt ans en collège. Selon mon expérience, la plupart des collègues nommés en lycée ne souhaitent plus repartir au collège mais il y a quand même pas mal d'exceptions.

Dans l'imaginaire collectif, c'est mieux d'être prof de lycée (les gens s'imaginent que c'est mieux payé, qu'on y envoie les meilleurs). Dire qu'on est prof dans un collège provoque souvent des réactions de pitié ("oh mon pauvre, c'est pas trop dur?") et beaucoup de gens ne comprennent pas qu'il y ait des agrégés en collèges (alors que 25% des agrégés exercent en collège), je vois des regards interrogateurs ("mais quelle faute professionnelle a-t-il pu commettre?").

De toute façon aucune mutation ou nomination n'est définitive, on peut naviguer de l'un à l'autre au cours d'une carrière. Pour ce qui est de l'exercice du métier, les deux situations ont des avantages (les copies de collège sont plus vite corrigées par exemple).

Les agrégés en collège n'y sont, quand ils ne le souhaitent pas, que par incurie du ministère, puisqu'ils ne devraient pas y être. C'est une question qu'il faudrait aborder de front, mais aucun syndicat ne s'y risquera.

Le Schtroumpfissime a écrit:du point de vue de la matière enseignée, c'est plus épanouissant d'être en lycée (quoiqu'on puisse tomber sur des lycéens qui n'en ont rien à carrer...).

Et ?

Je suis certifiée, TZR affectée chaque fois en collège à ma demande. Je ne voudrais à aucun prix être mutée au Lycée, j'adore le collège, j'aime la fraîcheur des 6e, la variété des programmes, j'adore les cours de grammaire et d'orthographe.
L'idée d'avoir des paquets de 35 commentaires de texte à corriger me file la boule au ventre.

Isis39 a écrit:J'ai débuté ma carrière en lycée puis ai muté en collège. Je n'ai aucune envie de retourner au lycée, au grand désespoir de mon IPR qui, visiblement, pense que c'est plus valorisant d'y enseigner.
Pédagogiquement, c'est pourtant au collège que l'on peut le plus s'éclater.

Voilà, pour faire prout-prout, c'est le pied

Moi je m'éclate au collège.

J'ai fait les deux. Je préfère plutot le collège, mais finalement c'est un faux problème. Ce qui compte c'est le climat scolaire, la gestion de l'établissement, et l'ambiance entre collègues.

Autant dire que dans les 2 cas, ce fut et c'est toujours une catastrophe (mais je n'ai connu que deux établissements dans ma courte carrière).

Après dans ma classe, tout va bien, merci, j'adore mon métier.

El-vacator a écrit:

l-es-prit1 a écrit:Cher(e)s collègues,

Professeur contractuel puis stagiaire en lycée, me voici muté à 24 ans dans un sympathique collège (sans arrière pensée) de Seine et Marne pour ma première année en tant que titulaire. Je parcourais neoprofs pour me renseigner plus amplement sur le collège étant très habitué/attaché au lycée et j'avoue que cela me faire peur...

Alors, être en collège et certifié... est-ce si grave? non-épanouissant? dévalorisant? Nous sommes Professeurs du secondaire tout de même... ni plus, ni moins

A vos expériences! A vos encouragements et relativisations

Dévalorisant ? En quoi ? C'est simplement génial -quand tout se passe à peu près bien ^^- De plus, comme dit précédemment, le CAPES mène au collège, normalement. Si tu souhaites avoir accès plus rapidement au lycée, l'agrégation s'impose. Bon courage, dans ce cas, le concours reste sélectif et exigeant.

Je ne connais pas d'expérience plus satisfaisante que celle de faire découvrir les mondes antiques aux petits 6e, qui ne demandent que cela. En comparaison, reprendre l'expérience grecque avec les classe de 2de (je l'ai fait une fois) est d'un ennui mortel, car la plupart du temps ils s'en fichent (pas tous, ok). Et le moyen âge avec les 5e, avec un cours bien préparé, c'est tout simplement excellent. Lorsque l'on s'y prend à peu près bien (je n'ai pas de recette), il se passe des merveilles dans la classe. Certes, le collège est dans une mauvaise passe, le niveau est en chute libre mais cela se retrouve à tous les échelons éducatifs. J'ai dernièrement passé une licence de lettres modernes à distance, et, pour les examens terminaux, je me suis déplacé. J'ai lu quelques copies lors des remises de correction : au secours. La moitié (au doigt mouillé) était truffée de fautes. Bien grasses.

Tu n'as pas à avoir peur. Il n'y a rien de plus gratifiant que de voir la flamme de la connaissance qui s'allume dans leurs yeux. Avec les 4e, on passe à un autre registre, en effet, mais là encore, on peut arriver à de belles choses.

Bonne chance pour ton année. Je suis certain que cela va bien se passer !

Merci beaucoup !

C'est nul le collège. Alors qu'à l'hôpital psy on s'éclate ! les élèves sont beaucoup plus...originaux

J'ai enseigné en collège, en lycée, en lycée pro. Chaque type d'établissement a ses avantages et ses inconvénients, tout comme les établissements "difficiles" et les établissements "faciles" (solidarité dans l'un face aux conditions d'enseignement déplorables, indifférence dans l'autre avec parents contestataires... je caricature).

Il y a du bon et du mauvais dans chaque.
L'important, selon moi, est de trouver ce qui te convient le mieux sans écouter les avis des conseilleurs (qui ne sont pas les payeurs). En effet, selon les profils, nous avons des préférences. Des amis très chers ont enseigné en lycée professionnel mais se sont épanouis en SEGPA (même constat pour d'autres venus du 1er degré). D'autres n'ont pas supporté d'enseigner dans ces sections...

"Bien faire, et laisser dire"...