Re: Neo défi lecture 2020 - Ici, on papote !

Nasopi a écrit:A votre avis, Racontars arctiques, ça marche, pour "un livre dont le titre contient un nom de pays ou de continent" ?

oui

Neo défi lecture 2020 - Ici, on papote ! - Page 36 1482308650

Lu hier soir un bref opus qui pourrait convenir pour l'item "livre qui fait rire ou sourire" (je le signale simplement, yant pour ma part validé cet item) : Dires étonnants des astrologues, d'Alexandre Vialatte. Cela fait longtemps que j'avais envie de découvrir Vialatte et je me suis aperçue, dans la fouille minutieuse de la bibliothèque, que nous avions ce titre à la maison. Hélas, ce n'est sans doute pas le meilleur de ses célèbres chroniques. Il s'agit de 12 textes courts, parodies des portraits astrologiques, fantasques et poétiques, bourrés de références à la mythologie, la Bible, l'Histoire... Mais j'avoue que je suis peu sensible à cette fantaisie hermétique, ni vraiment drôle, ni vraiment philosophique. Une rencontre manquée. Il faudra que j'essaie autre chose de cet auteur. (Si vous avez des titres à me recommander dans la forêt de ses chroniques, n'hésitez pas.)

Je me demandais aussi si on pouvait prendre l'adjectif de nationalité plutôt que le nom. J'ai dans ma PAL L'Amant japonais d'Isabel Allende.

Hier soir j'ai commencé à m'infliger la lecture d'A la Lumière d'hiver de Philippe Jaccottet quand je me suis rendu compte que si le recueil a été publié en 1994, les textes qui le composent datent des années 70, donc pas dans les 40 dernières années. Je dis "infliger" parce que tant pis, je vais passer pour une idiote, mais la poésie contemporaine me laisse de marbre au mieux, agacée au pire. Ça me semble complètement hermétique.
Je vais me rabattre sur Quelque chose noir de Jacques Roubaud qui date de 1986 et me semble plus accessible.

Amaliah, c'est très subjectif, tout ça, mais un de mes recueils préférés, en poésie, c'est Les Planches courbes, de Bonnefoy, publié en 2006, donc qui convient pour le défi. Certes, c'est parfois déconcertant (qui peut prétendre comprendre parfaitement la poésie contemporaine, si tant est qu'elle soit faite avant tout pour être comprise ?) mais c'est surtout une écriture sensible, une attention à ce qui fait notre quotidien, qui me touche beaucoup. En tout cas, ça ne me paraît pas hermétique (Saint-John Perse ou tout simplement Valéry le sont bien davantage à mes yeux). J'ai l'impression au contraire, avec ces auteurs, d'une volonté de retour à une écriture plus simple, plus sensible, modeste et observatrice, qui tâche de saisir l'instant en se dépouillant d'une trop grande intellectualité.
(Cela dit, j'avoue que j'aime beaucoup Jaccottet pour les mêmes raisons Embarassed

. Je place Un Cahier de verdure pas très loin derrière Les Planches courbes...)

*Ombre* a écrit:Amaliah, c'est très subjectif, tout ça, mais un de mes recueils préférés, en poésie, c'est Les Planches courbes, de Bonnefoy, publié en 2006, donc qui convient pour le défi. Certes, c'est parfois déconcertant (qui peut prétendre comprendre parfaitement la poésie contemporaine, si tant est qu'elle soit faite avant tout pour être comprise ?) mais c'est surtout une écriture sensible, une attention à ce qui fait notre quotidien, qui me touche beaucoup. En tout cas, ça ne me paraît pas hermétique (Saint-John Perse ou tout simplement Valéry le sont bien davantage à mes yeux). J'ai l'impression au contraire, avec ces auteurs, d'une volonté de retour à une écriture plus simple, plus sensible, modeste et observatrice, qui tâche de saisir l'instant en se dépouillant d'une trop grande intellectualité.
(Cela dit, j'avoue que j'aime beaucoup Jaccottet pour les mêmes raisons . Je place Un Cahier de verdure pas très loin derrière Les Planches courbes...)

Bien sûr, ce n'est que mon opinion très subjective. Je comprends qu'on puisse être touché mais pour ma part, je me sens complètement idiote face à cette poésie contemporaine qui ne me parle pas.
Je n'ai jamais lu Les Planches courbes, je vais voir si je le trouve. Smile

Défi 20, Un livre qui parle d'écriture : La mouette, Tchekhov

Tchekhov a écrit:Le travail fini, je cours au théâtre, je vais à la pêche, belle occasion de me détendre, d'oublier. Pensez-vous! Déjà, dans ma tête, remue un nouveau sujet, lourd boulet de fonte, et je me sens poussé vers ma table, et j'ai hâte d'écrire et d'écrire encore. Et c'est toujours ainsi, et je me prive moi-même de repos, et je sens que je dévore ma propre vie, qui pour ce miel que je donne à Dieu sait qui, dans le vide, j'enlève le pollen de mes plus belles fleurs, j'arrache jusqu'aux fleurs et j'en piétine les racines.

Un drame humain et familial, qui met en scène des personnages qui gravitent autour du monde de la littérature (un auteur qui se sent incompris par sa famille, une jeune fille qui rêve de devenir actrice, un écrivain à succès qui n'apprécie pas son travail). C'est un classique et c'est certainement très bien sur scène, mais à la lecture, je crois que je suis un peu passé à côté (j'ai déjà eu du mal au début à mémoriser qui était qui). Je le relirai ou j'essayerai de la voir.

Verdict : à voir joué

J'ai lu justement Les Planches courbes pour le défi et j'ai été agréablement surprise. Pourtant j'ai un a priori négatif sur la poésie contemporaine.

Une mise à jour de mes lectures :
- Enfance de Nathalie Sarraute, pour moi, Sarraute c'était le Planétarium que je n'ai jamais réussi à finir, j'étais peut-être trop jeune...là, c'est un livre bien différent !
- Germania de Harald Gilbers, un polar au temps des nazis, un peu comme Phiipp Kerr mais, pour moi, en moins bien.
- Un homme de Philip Roth, l'histoire d'un homme de son enfance à sa fin, j'aime toujours autant cet auteur.
- La ferme des animaux de George Orwell, je ne sais pas pourquoi mais je ne l'avais jamais lu en entier, je vais essayer de le faire lire à mon dernier,
- Vivre et mentir à Téhéran de Ramita Navai, des portraits de Téhéranais, très intéressant tant au niveau historique que sur la capacité d'adaptation des Hommes.

Je ne sais pas si je vais pouvoir les intégrer dans la liste, je vais peut-être être encore obligée de faire des inversions.

Pour le défi 7. Un livre qui comporte des photographies, je case H. Mollaret, J. Brossollet. Alexandre Yersin, ou le Vainqueur de la peste. Il a été parfois difficile à lire (les auteurs sont eux-mêmes des spécialistes de la peste plutôt que des écrivains). On y découvre la figure d'un savant qui s'est aussi, comme Loti auquel les auteurs le comparent, rêvé explorateur. Je ne sais pas si je serais arrivée au bout sans le confinement !

Pour le défi 18 : un roman du XVIIIe siècle, j'ai re-re-re-re-re-relu Les Liaisons dangereuses.
Mais quel roman ! hearts

Lu un court roman de Zamiatine, L'inondation. L'histoire se passe en Russie peu après la Révolution. Le mariage de Sophia va à vau l'eau : elle reste sans enfants et son mari la trompe avec une jeune fille qu'ils ont recueillie. Alors quand la Neva déborde, dévastant son foyer, les digues se rompent en elle aussi et ses émotions deviennent incontrôlables.
C'est une histoire forte et touchante, avant tout l'histoire d'une femme qui ne parvient pas à ne plus aimer son mari malgré tout ce qu'il lui fait subir. Ce titre convient donc pour les items Titre qui contient une figure de style (l'inondation étant aussi bien réelle que métaphorique) ou Histoire d'amour.
N'ayant plus beaucoup de choix dans ma PAL, je vais placer ce titre dans le premier item, en déplaçant La Porte de Szabo du côté de "femmes fortes".

Pour ceux qui sont en manque de livres, la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture livre toujours. Je ne sais pas si d'autres éditeurs font la même chose.
(Et c'est vraiment une belle maison d'édition qui apporte un soin particulier à ses ouvrages I love you

et en difficulté financière depuis quelques temps).

Merci, Jenny.

Défi "un livre qui fait rire ou sourire" : Vaikom Muhammad Basheer, Le Talisman (nouvelle Zulma dans la boîte mail du jour). Honnêtement, jolie atmosphère, déroulement sympathique de l'histoire. Verdict: pas mal du tout, moment sympa pour lire rapidement.

Pour le défi 33 (Un livre primé par les lecteurs d'un journal ou d'une revue), j'ai lu Le grand marin de Catherine Poulain. Ce roman a été primé par les lecteurs de Ouest-France en 2016.

On suit une jeune Française, Lili, qui part en Alaska pour aller pêcher la morue, le flétan. Elle souhaite aller au bout du monde, découvrir the last frontier. Elle y rencontre des pêcheurs et parmi eux, Jude, le grand marin.

Mon avis : je n'ai pas été emballée plus que cela en lisant le livre. Les descriptions de la pêche m'ont passablement ennuyée. J'ai trouvé plus passionnant la description des ces hommes, ces marins, de leurs relations. Mais le livre tourne vite en rond : pêche, alcool dans les bars...

Comme toi, Malaga, je n'ai absolument pas été emballée par ce récit qui tourne vite en rond et dont l'écriture m'a laissée sur ma faim.

En lisant la biographie de L. Sepulveda, j'ai découvert qu'il avait été emprisonné deux ans, je lirai donc pour cet item Rendez-vous d'amour dans un pays de guerre.

Pour le défi 41 : un livre dont le titre contient un nom de pays ou de continent, j'ai lu Miss Islande d'Audur Ava Olafsdottir.

Islande, 1963. Hekla, 21 ans, emballe quelques affaires, sa machine à écrire, laisse derrière elle la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavik avec quatre manuscrits au fond de sa valise. Il est temps pour elle d'accomplir son destin : elle sera écrivain.
Sauf qu'à la capitale, on lui conseille de tenter sa chance à l'élection de Miss Islande au lieu de perdre son temps à noircir du papier. Entre deux petits boulots, Hekla se réfugie chez Isey, amie d'enfance coincée dans sa vie de mère de famille. Ou auprès de Jon John, dont les préférences sexuelles le condamnent à une vie de paria.

Une lecture passionnante mais qui tourne court. J'aurais aimé en savoir plus et suivre plus longtemps Hekla qui refuse la vie toute tracée pour une jeune femme dans les années 1960. Un bon moment de lecture tout de même.

Pour le défi 40 : un livre qui se passe derrière le rideau de fer, j'ai lu (merci Amaliah pour l'idée !) La petite communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon.

Ce roman retrace le parcours de Nadia Comaneci, de ses débuts en gymnastique à sa fuite aux Etats-Unis en passant évidemment par son explosion aux JO de Montréal en 1976. Ses rapports avec le pouvoir, le communisme et le sport sont questionnés.

L'autrice intègre à son récit ses échanges avec Nadia Comaneci, c'est ce que j'ai préféré dans le roman. La manière dont cette dernière refuse le cliché du pays communiste aux rues grises et ternes et au modèle occidental tellement supérieur.

1. Un livre d'un auteur de langue allemande (mais pas allemand) - Stephan Zweig, La Confusion des sentiments

Je ne pense pas qu’il soit utile de présenter l’ouvrage ou l’auteur. Trouvé dans la bibliothèque en la rangeant - il faut bien s’occuper - j’ai lu avec avidité ce court roman. L’écriture est simplement magnifique, se rapprochant très fortement de tournures poétiques. L’intrigue en elle-même est très simple et pourtant j’ai été emporté dans un lyrisme débordant. J’ai dû faire des pauses à certains moments de 5-10 minutes pour me mettre au clair, avec moi-même sur ce que je ressentais. C’est vraiment un bel ouvrage qui sera très probablement relu dans quelques temps.

21. Un livre dont l'auteur est / a été emprisonné - Angela Davis, Blues et féminisme noir

Angela Davis a été emprisonnée pendant presque deux ans après un attentat auquel elle est soupçonnée d’avoir participé. Bon Angela Davis est une figure emblématique de la réflexion sur le féminisme afro-américain. J’ai trouvé dans cet ouvrage de nombreux liens avec son autre ouvrage Femme, race et classe, forcément. Dans Blues et féminisme noir, elle étudie les chansons de « Ma » Rainey, Bessie Smith et enfin Billie Holiday pour montrer que le féminisme noir est ancien et est déjà contenu en partie dans la musique blues. Pour elle, ces femmes dénoncent des situations domestiques et également en lien avec le travail. Elle termine ses analyses sur Billie Holiday en étudiant l’importance de la musique nommée Sugar Fruit en lien avec les lynchages de Noirs. C’est un livre très très très très intéressant parce qu’elle retrace l’histoire du blues depuis les chansons de travail des esclaves noirs jusqu’à la transformation du blues en jazz, ainsi que les oppositions avec le gospel. Petit avantage, le livre est édité chez Libertalia et a été augmenté, à la fin, de certaines musiques de « Ma »Rainey et Bessie Smith sur un CD-ROM.

Est-ce qu’un livre d’histoire qui contient des cartes peut convenir sur le défi avec les cartes ou c’est tricher et il faut vraiment un ouvrage de littérature ?

Ben, le défi c'est : "Un livre avec des cartes". Un livre d'Histoire, c'est un livre. S'il contient des cartes, c'est un livre avec des cartes. CQFD.

Volo : pas de souci pour le livre avec les cartes, c’était moi qui l’avait proposé.

Ombre : de rien Wink

J’ai manqué la nuance « livre ». Merci ! Very Happy

Pour le défi 9 : un roman sur le thème de l'abandon, je mets Apocalypse bébé de Virginie Despentes.

Lucie, une femme un peu paumée, mène une enquête sur la disparition d'une adolescente, Valentine, avec une personne inquiétante, surnommée "La Hyène" (que l'on retrouve dans Vernon Subutex, d'ailleurs).
Valentine est une jeune fille abandonnée par sa mère quand elle était petite. Abandonnée également par son père, écrivain à succès amateur de jupons, qui a délégué son éducation à sa propre mère. Ces abandons successifs et répétés vont mener Valentine au bord du gouffre.

Je n'avais jamais lu Despentes. J'ai lu Vernon Subutex puis ce roman dans la foulée.
Toutes les scènes de cul m'ont profondément ennuyée mais l'autrice a un don saisissant pour croquer ses personnages et mettre à jour leurs failles.
Je n'ai en revanche pas du tout aimé la fin du roman, excessive et invraisemblable.

Pour le défi 10. Un roman dont l'histoire se déroule sur plusieurs continents, je conseille la série de romans... graphiques de Fabien Toulmé, L'Odyssée d'Hakim. Pour le moment, je n'ai lu que les deux premiers tomes, la sortie du tome 3 est retardée... Fabien Toulmé est un auteur de BD, il a rencontré à plusieurs reprises Hakim, réfugié syrien, qui lui a raconté son histoire. On suit pas à pas le périple épouvantable d'un jeune homme qui fuit un pays en guerre et rencontre partout des difficultés incroyables, mais parfois aussi une entraide inattendue. Son récit est souvent émouvant.
Je mets en spoiler les trois premières pages du tome 1 (consultables sur le site de l'éditeur).

Spoiler:

Défi 25, Un livre qui fait peur : Fin d'un jeu, Cortazar

Cortazar a écrit:Mais reste encore, Mauricio, reste encore un peu pour écouter le clapotement du fleuve, peut-être finiras-tu par entendre, parmi le bruit des innombrables mains du fleuve et des joncs qui glissent sur la boue, celui d'autres mains qui en ce moment s'accrochent aux racines et qui ne lâchent pas prise, elles, quelque chose grimpe le mur de la jetée et se dresse sur le quai, couvert d'algues et de morsures de poissons, quelque chose s'approche et vient me chercher. Je peux encore changer les rôles, je peux le tuer de nouveau, mais il s'obstine et il revient, et une nuit il m'emportera. Il m'emportera, te dis-je, et le rêve retrouvera sa face véritable. Je serai obligé de le suivre, la presqu'île et les roseaux me verront passer, couché sur le dos, resplendissant de lune, et le rêve sera enfin complet, Mauricio, le rêve sera enfin complet.

Fin d'un jeu est un recueil de nouvelles de l'écrivain franco-argentin Julio Cortazar. J'avais pensé au début à le faire entrer dans "métamorphose", mais finalement, j'ai choisi "livre qui fait peur" à cause de l'aspect angoissant de certaines nouvelles.
J'aime bien la littérature fantastique sud-américaine et j'avais déjà lu certaines nouvelles de ce recueil, donc je savais à quoi m'attendre, et j'aime beaucoup. Beaucoup de nouvelles sont construites sur un brouillage des frontières (entre le rêve ou la fiction et la réalité ; entre l'homme et l'animal ; entre l'inanimé et l'animé) qui finissent par se confondre. Cortazar joue beaucoup sur les sous-entendus, il laisse le lecteur comprendre les non-dits. Toutes les nouvelles ne sont pas fantastiques, mais toutes ou presque sont captivantes et parfois troublantes.

Verdict : perturbant

Pour le défi 42 : un livre dont le thème est un/le sport, j'ai lu Pyongang 1071 de Jacky Schwartzmann.

L'auteur nous fait le récit de son immersion en Corée du Nord lors de sa participation à l'improbable marathon de Pyongang.
Il raconte ce voyage durant lequel il est tour à tour désorienté, émerveillé, surveillé et exaspéré.
De sa préparation dans les parcs lyonnais à sa course dans des rues désertes puis à la découverte de ce pays fermé qui lui ouvre ses portes le temps d'une course, on suit le périple de ce quadragénaire.

Une lecture très plaisante, le ton cynique, ironique et plein d'auto dérision rend l'ensemble agréable à lire.