- InvitéInvité
Tout comme trouver un emploi plus tard l'est. C'est bien de savoir avant d'arriver sur le marché du travail qu'il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver ne serait-ce qu'un stage d'observation d'une semaine. C'est parce que c'est difficile qu'il est important de s'y prendre le plus tôt possible.Ajonc35 a écrit:
Tu sais, le stage de troisième, fait rire beaucoup de monde. On fait croire que. Mais dans les faits c'est un peu galère pour tour le monde, les parents, les enseignants, les entreprises ET les jeunes. Le rendre obligatoire c'est multiplier les besoins qui n'en sont pas alors que les jeunes qui en ont vraiment une utilité ne trouvent pas dans leur domaine. Si tu ne connais personne localement pour prendre ton gamin tu prends n'importe quoi, la boulangerie par exemple alors qu'un autre vraiment intéressé par la boulangerie n'y aura pas accès. Combien de gamins ont fait un stage parce qu'il faut en faire?
+1000FZ a écrit:Je reste persuadée qu'un stage de découverte professionnelle en 3ème est essentiel à tous, que le projet d'orientation soit à court ou moyen terme.
Quand on voit le nombre de gamins qui ne savent pas quel est le métier de leurs parents, ni en quoi il consiste, quand on y ajoute comme Ajonc qu'ils sont de moins en moins dégourdis, il me semble qu'on a déjà deux motifs valables pour leur ouvrir un peu les yeux sur la vraie vie.
Après certains feront un stage dans un domaine qui les intéresse, et tant mieux, d'autre auront fait un choix par défaut et ce n'est pas non plus la fin du monde ; ils auront au moins vu quelque chose de différent de ce qu'ils connaissent ( l'école), parfois compris que ce métier n'était pas pour eux ou au contraire découvert une activité qui leur a plu.
Enfin, cette première immersion leur permet aussi de toucher du doigt ce qu'est la vie active avec ses contraintes et ses atouts ( nombreux sont les jeunes qui sont fiers de ce qu'ils ont pu accomplir pendant ces trois jours).
J'ajoute que, malheureusement, ce stage de 3ème restera le seul avant longtemps pour beaucoup, et que pour cette dernière raison il me parait fondamental.
- AustrucheerranteHabitué du forum
FZ a écrit:AmyR a écrit:Austrucheerrante a écrit:AmyR, je pourrais être éventuellement d'accord si les élèves de troisième avaient tous la possibilité de choisir vraiment l'entreprise dans laquelle ils font leur stage. Mais, comme l'ont rappelé plusieurs intervenants sur ce fil, dans les faits, ce n'est en fait pas le cas.
Plus généralement, bonne ou mauvaise c'est toujours une expérience à prendre. On peut tomber dans une entreprise qu'on a pas choisi et se découvrir au final un intérêt pour ce domaine. On peut tomber aussi dans un entreprise qu'on a pas choisi et se dire "plus jamais", "comment je me suis retrouvé là ? J'aurais du m'y prendre plus tôt" (bon peut-être pas à 14 ans mais à 20 rétrospectivement ça peut jouer).
Dans tous les cas, on aura appris quelque chose et découvert un autre univers.
Tout à fait d'accord !
Mouais. Je ne suis pas convaincu. Le souci, c'est que le stage n'arrive pas comme ça dans le vide à la place de rien, le stage (et ses suites, notamment le rapport) occupent du temps qui pourrait être consacré à autre chose, notamment aller en cours et apprendre ses leçons. Compte-tenu de cela, je reste très sceptique sur la pertinence de son caractère obligatoire.
(et par ailleurs, je suis toujours un peu agacé par les propos sur l'école qui ne serait pas la "vraie vie". Mais bon)
- FZNiveau 10
Avec un peu de provocation ( quoique !) , j'ajouterais presque que les enfants CSP + sont peut-être ceux pour lesquels il faudrait un stage le plus "basique" possible : c'est toujours une bonne leçon de vie pour eux ...et leurs parents qui ont parfois oublié que le travail de ceux qui sont en bas de l'échelle a tout autant de valeur que le leur
- Ajonc35Sage
Je connais un fils d'agriculteur qui a fait son stage dans une exploitation proche de chez lui. Il ne veut absolument pas être agriculteur, mais la flemme, la procrastination, ses parents lui ont dit de se débrouiller. Il y allait à vélo.henriette a écrit:Même avis. En plus, ce que je vois en tout cas dans mon coin rural, c'est que les stages trouvés dépendent le plus souvent des relations, du carnet d'adresse des parents et de leur capacité à véhiculer leur enfant vers la grande ville. Ce ne sont pas les enfants CSP+++ par chez moi qui font leur stage dans la boulangerie ou à la supérette du village. Le stage se trouve par coups de fil de papa maman dans 80% des cas au bas mot. C'est donc extrêmement artificiel.Thalie a écrit:Totalement d'accord avec Ajonc, ce stage de 3e est une plaie et je ne vois vraiment pas comment tu aurais pu le faire valoir. Il n'existait pas à mon époque. Il ne sert pas à grand chose sauf à mettre du bazar dans l'année de 3. En janvier nous n'avons que 5 semaines je crois dans la zone B ou 6 je ne sais plus qui vont être mangées par ce stage et le brevet blanc.
Bon ce n'était pas le même type d'agriculteur, mais il connaît l'exploitation..... Un autre fils d'agriculteur qui est devenu agriculteur l'a aussi fait chez son oncle, agriculteur. Utilité ?
Oui, artificiel pour une majorité, laissons ce stage à ceux qui se cherchent, ce serait déjà plus sérieux. Et dans ce cas pourquoi pas un second stage ( les 3eme prepra- pro ont 3 ou 4 semaines) pour une orientation en cap ou bac pro.
- RogerMartinBon génie
FZ a écrit:Avec un peu de provocation ( quoique !) , j'ajouterais presque que les enfants CSP + sont peut-être ceux pour lesquels il faudrait un stage le plus "basique" possible : c'est toujours une bonne leçon de vie pour eux ...et leurs parents qui ont parfois oublié que le travail de ceux qui sont en bas de l'échelle a tout autant de valeur que le leur
Zéro utilité, non ? Le respect ne s'apprend pas en trois jours, ça se saurait. Mais cette proposition a un petit relent de rééducation par le travail tout à fait sympathique.
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- FZNiveau 10
Austrucheerrante a écrit:FZ a écrit:AmyR a écrit:Austrucheerrante a écrit:AmyR, je pourrais être éventuellement d'accord si les élèves de troisième avaient tous la possibilité de choisir vraiment l'entreprise dans laquelle ils font leur stage. Mais, comme l'ont rappelé plusieurs intervenants sur ce fil, dans les faits, ce n'est en fait pas le cas.
Plus généralement, bonne ou mauvaise c'est toujours une expérience à prendre. On peut tomber dans une entreprise qu'on a pas choisi et se découvrir au final un intérêt pour ce domaine. On peut tomber aussi dans un entreprise qu'on a pas choisi et se dire "plus jamais", "comment je me suis retrouvé là ? J'aurais du m'y prendre plus tôt" (bon peut-être pas à 14 ans mais à 20 rétrospectivement ça peut jouer).
Dans tous les cas, on aura appris quelque chose et découvert un autre univers.
Tout à fait d'accord !
Mouais. Je ne suis pas convaincu. Le souci, c'est que le stage n'arrive pas comme ça dans le vide à la place de rien, le stage (et ses suites, notamment le rapport) occupent du temps qui pourrait être consacré à autre chose, notamment aller en cours et apprendre ses leçons. Compte-tenu de cela, je reste très sceptique sur la pertinence de son caractère obligatoire.
(et par ailleurs, je suis toujours un peu agacé par les propos sur l'école qui ne serait pas la "vraie vie". Mais bon)
L'organisation du stage peut être repensée, mais il n'en reste pas moins que ce stage fait sens ; d'ailleurs il est obligatoire depuis belle lurette (j'ai fait le mien en 1991, ça date, et à cette époque c'était en 4ème) ...
Et je maintiens, l'école n'est pas la vraie vie, ça n'en est qu'une partie, un microcosme, la preuve c'est que ça ne dure qu'un temps, et que peu sont ceux qui y resteront toute leur vie ;-) !
- AustrucheerranteHabitué du forum
FZ a écrit:Avec un peu de provocation ( quoique !) , j'ajouterais presque que les enfants CSP + sont peut-être ceux pour lesquels il faudrait un stage le plus "basique" possible : c'est toujours une bonne leçon de vie pour eux ...et leurs parents qui ont parfois oublié que le travail de ceux qui sont en bas de l'échelle a tout autant de valeur que le leur
Re-mouais. M'agace aussi, l'idée de vouloir trouver (ou donner) des "leçons de vie" partout. J'ose croire que pour un bon nombre d'enfants favorisés, il est clair que leurs camarades qui le sont moins et leurs parents ne valent pas moins qu'eux - quant à ceux qui pensent le contraire, et je ne doute pas non plus qu'ils existent, je doute qu'un stage "basique" fasse autre chose que renforcer leur mépris.
Edit : RogerMartin a répondu plus directement que moi
Edit 2 : et re-re-mouais : je maintiens, moi, que l'école fait complètement partie de la "vraie vie" (si tant est que ce terme est un sens) ; et de la proposition "l'école n'est pas la vraie vie" à "les professeurs ne travaillent donc pas pour de vrai", il n'y a qu'un pas.
- henrietteMédiateur
La vraie vie, tu trouves que c'est papa maman qui ouvrent leur carnet d'adresse et téléphonent pour caser fiston dans la boite de X ou Y ? Remarque, peut-être bien...
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Clecle78Esprit sacré
Autour de moi la plupart finissent chez papa maman et rares sont ceux qui font quelque chose d'intéressant (ce fut le cas pour les miens en réalité mais on y a mis du nôtre en faisant le tour de tous les commerçants de la rue piétonne. Pour ma fille ce fut dans le dernier commerce de la rue, un vrai marathon.) D'autre part maintenir ce stage en période COVID j'avoue que c'est assez incompréhensible. Il me semble que le stage est obligatoire seulement depuis 2000 il était facultatif auparavant.
- InvitéInvité
Austrucheerrante a écrit:FZ a écrit:AmyR a écrit:Austrucheerrante a écrit:AmyR, je pourrais être éventuellement d'accord si les élèves de troisième avaient tous la possibilité de choisir vraiment l'entreprise dans laquelle ils font leur stage. Mais, comme l'ont rappelé plusieurs intervenants sur ce fil, dans les faits, ce n'est en fait pas le cas.
Plus généralement, bonne ou mauvaise c'est toujours une expérience à prendre. On peut tomber dans une entreprise qu'on a pas choisi et se découvrir au final un intérêt pour ce domaine. On peut tomber aussi dans un entreprise qu'on a pas choisi et se dire "plus jamais", "comment je me suis retrouvé là ? J'aurais du m'y prendre plus tôt" (bon peut-être pas à 14 ans mais à 20 rétrospectivement ça peut jouer).
Dans tous les cas, on aura appris quelque chose et découvert un autre univers.
Tout à fait d'accord !
Mouais. Je ne suis pas convaincu. Le souci, c'est que le stage n'arrive pas comme ça dans le vide à la place de rien, le stage (et ses suites, notamment le rapport) occupent du temps qui pourrait être consacré à autre chose, notamment aller en cours et apprendre ses leçons. Compte-tenu de cela, je reste très sceptique sur la pertinence de son caractère obligatoire.
(et par ailleurs, je suis toujours un peu agacé par les propos sur l'école qui ne serait pas la "vraie vie". Mais bon)
Je ne dis pas que l'école n'est la vraie vie, je dis que la vraie vie ne se résume pas à l'école.
- FZNiveau 10
henriette a écrit:La vraie vie, tu trouves que c'est papa maman qui ouvrent leur carnet d'adresse et téléphonent pour caser fiston dans la boite de X ou Y ? Remarque, peut-être bien...
un peu certainement ; mais la vraie vie c'est aussi d'être soi même engagé dans qqch, par choix ou non, et d'assumer les (quelques) responsabilités qui y sont associées, et ça peut simplement être à l'heure et touchere du doigt que veut dire "avoir une attitude professionnelle".
- FZNiveau 10
AmyR a écrit:Austrucheerrante a écrit:FZ a écrit:AmyR a écrit:
Plus généralement, bonne ou mauvaise c'est toujours une expérience à prendre. On peut tomber dans une entreprise qu'on a pas choisi et se découvrir au final un intérêt pour ce domaine. On peut tomber aussi dans un entreprise qu'on a pas choisi et se dire "plus jamais", "comment je me suis retrouvé là ? J'aurais du m'y prendre plus tôt" (bon peut-être pas à 14 ans mais à 20 rétrospectivement ça peut jouer).
Dans tous les cas, on aura appris quelque chose et découvert un autre univers.
Tout à fait d'accord !
Mouais. Je ne suis pas convaincu. Le souci, c'est que le stage n'arrive pas comme ça dans le vide à la place de rien, le stage (et ses suites, notamment le rapport) occupent du temps qui pourrait être consacré à autre chose, notamment aller en cours et apprendre ses leçons. Compte-tenu de cela, je reste très sceptique sur la pertinence de son caractère obligatoire.
(et par ailleurs, je suis toujours un peu agacé par les propos sur l'école qui ne serait pas la "vraie vie". Mais bon)
Je ne dis pas que l'école n'est la vraie vie, je dis que la vraie vie ne se résume pas à l'école.
+10000 ;-)
- ErgoDevin
Obligatoire, je doute, j'étais en 3e en 1999-2000 et papa, maman et moi, on avait gentiment expliqué au collège que je ne ferai pas de stage. Je n'étais pas la seule, résultat, nous étions quelques-uns en cours pendant que les autres étaient en stage. C'est un bon souvenir.FZ a écrit:
L'organisation du stage peut être repensée, mais il n'en reste pas moins que ce stage fait sens ; d'ailleurs il est obligatoire depuis belle lurette (j'ai fait le mien en 1991, ça date, et à cette époque c'était en 4ème) ...
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- InvitéInvité
En y réfléchissant, je crois que oui. On le voit aussi avec les job d'été ou les gamins travaillent souvent dans la boîte d'un de leur parent. Ca expliquerait un peu aussi pourquoi les enfants de profs devinent souvent profs eux aussi.henriette a écrit:La vraie vie, tu trouves que c'est papa maman qui ouvrent leur carnet d'adresse et téléphonent pour caser fiston dans la boite de X ou Y ? Remarque, peut-être bien...
Quand on a pas papa/maman pour aider, c'est encore plus important de se confronter au monde du travail le plus tôt possible.
- AurevillyHabitué du forum
Et puis, si c'était pour devenir professeur, c'était mieux de rester en classe pour le stageErgo a écrit:
Obligatoire, je doute, j'étais en 3e en 1999-2000 et papa, maman et moi, on avait gentiment expliqué au collège que je ne ferai pas de stage. Je n'étais pas la seule, résultat, nous étions quelques-uns en cours pendant que les autres étaient en stage. C'est un bon souvenir.
- FZNiveau 10
Clecle78 a écrit:Autour de moi la plupart finissent chez papa maman et rares sont ceux qui font quelque chose d'intéressant (ce fut le cas pour les miens en réalité mais on y a mis du nôtre en faisant le tour de tous les commerçants de la rue piétonne. Pour ma fille ce fut dans le dernier commerce de la rue, un vrai marathon.) D'autre part maintenir ce stage en période COVID j'avoue que c'est assez incompréhensible. Il me semble que le stage est obligatoire seulement depuis 2000 il était facultatif auparavant.
bah dans mon collège à l'époque, il n'était pas présenté comme optionnel, tout le monde le faisait, c'était au siècle dernier ! et là où on se rend compte que les choses ont changé, c'est que je n'avais pas encore 13 ans lors de ce stage ( effectué en 4ème, j'avais un an d'avance !)
- ErgoDevin
Aurevilly a écrit:Et puis, si c'était pour devenir professeur, c'était mieux de rester en classe pour le stageErgo a écrit:
Obligatoire, je doute, j'étais en 3e en 1999-2000 et papa, maman et moi, on avait gentiment expliqué au collège que je ne ferai pas de stage. Je n'étais pas la seule, résultat, nous étions quelques-uns en cours pendant que les autres étaient en stage. C'est un bon souvenir.
C'est clair. Ptêt que si j'avais fait un stage, j'aurais fait autre chose de ma vie. Vertige des routes non empruntées.
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- FZNiveau 10
Ergo a écrit:Obligatoire, je doute, j'étais en 3e en 1999-2000 et papa, maman et moi, on avait gentiment expliqué au collège que je ne ferai pas de stage. Je n'étais pas la seule, résultat, nous étions quelques-uns en cours pendant que les autres étaient en stage. C'est un bon souvenir.FZ a écrit:
L'organisation du stage peut être repensée, mais il n'en reste pas moins que ce stage fait sens ; d'ailleurs il est obligatoire depuis belle lurette (j'ai fait le mien en 1991, ça date, et à cette époque c'était en 4ème) ...
pour quelles raisons, si ce n'est pas indiscret ?
je le redis à la même époque ( 1991 / 1994 et 2000 ) mes frères et moi avons fait un stage, que tout le monde faisait. (personne n'osait peut-être dire non dans mon collège ? ) ...
- zigmag17Guide spirituel
FZ a écrit:Ajonc35 a écrit:Zigmag, on est encore d'accord.zigmag17 a écrit:Ajonc35 a écrit:
Tu sais, le stage de troisième, fait rire beaucoup de monde. On fait croire que. Mais dans les faits c'est un peu galère pour tour le monde, les parents, les enseignants, les entreprises ET les jeunes. Le rendre obligatoire c'est multiplier les besoins qui n'en sont pas alors que les jeunes qui en ont vraiment une utilité ne trouvent pas dans leur domaine. Si tu ne connais personne localement pour prendre ton gamin tu prends n'importe quoi, la boulangerie par exemple alors qu'un autre vraiment intéressé par la boulangerie n'y aura pas accès. Combien de gamins ont fait un stage parce qu'il faut en faire?
Nos classes de LP ( bac pro, CAP), sont remplies d'ex élèves de 3e qui ont fait un/ des stage(s) d'observation et qui pourtant sont là par défaut.
Ces stages ne sont pas la panacée, on n'y découvre pas nécessairement sa vocation!
Mais faire croire c'est toujours bien ou , quand la communication supplante la réalité du terrain.
Je me méfie des généralités.
J'ai des jeunes de bac pro pour lesquels le stage de 3ème a été un levain pour leur projet d'orientation, et éventuellement la recherche d'une alternance ; il y en a d'autres pour lesquels après 2 ans d’apprentissage, il ne savent toujours pas pourquoi ils ont choisi ce métier ... il n'y a pas d'absolu dans la matière, mais on ne peut pas en conclure que le stage est inutile.
Je parle des élèves avec qui je travaille en formation initiale. Hormis les filières dites " de prestige" ou nécessitant une volonté expresse de la part de l'élève d'y etre inscrit en raison de ses affinités avec cette orientation ( hôtellerie, aide à l'enfance...), ce que j'exprime est une réalité dont il faut se désoler plutôt que des généralités dont il faudrait se méfier : sur 35 GA, 8 ont demandé à être là; même chose en service ( c'est moins coté que la restauration), même chose en vente ( le contenu ne correspond pas à ce que les élèves imaginaient).
Je veux dire par là que si le stage de 3e( pé-orientation) était vraiment efficace, on serait dans une proportion démotivés/ motivés de l'ordre de 8 pour 35, et pas le contraire. Je vérifie ce phénomène chaque année, ce n'est pas une vue de l'esprit.
Par ailleurs, certains élèves trouvent leur voie grâce à ces stages, mais c'est rare. Je le sais pour en parler avec les élèves, assez régulièrement.
- SphinxProphète
Après huit ans d'observation de stages de 3e et d'écoute de comptes-rendus (soporifiques), j'en ai conclu que ceux pour qui le stage avait été intéressant, c'étaient eux qui se destinaient à une filière courte ET savaient déjà ce qu'ils voulaient faire. En exemples, je citerais la boulangerie-pâtisserie (celle au bout de la rue de mon collège traitait bien les stagiaires, c'était 50/50 entre ceux qui voyaient confirmer leur vocation et ceux qui décidaient que les horaires c'était juste pas possible), la pharmacie, des petits commerces spécifiques (une boutique de skate-board) ou des vocations bien particulières (la caserne pour un jeune qui était déjà pompier volontaire). Des jeunes qui étaient ou auraient pu être concernés par les "PPRE orientation" qu'on mettait facilement en place dans mon collège et qui permettaient de faire des stages, parfois plusieurs dans l'année, en dehors de celui institutionnel.
En dehors de ça, 90% n'y apprenaient rien et s'y ennuyaient profondément, et une très large majorité allaient dans l'entreprise de leur famille ; mon gentil glandeur qui ne comprenait pas tout il y a deux ans n'a jamais eu une aussi bonne appréciation de sa scolarité que celle remplie par le chef d'entreprise qui se trouvait être son papa ; je revois en revanche l'horreur dans le regard de la gamine qui nous expliquait avoir passé la semaine à observer sa soeur faire de la compta sans rien y comprendre... Et la majorité, c'était comme ça. On avait beaucoup de gamins de cadres d'un gros constructeur auto, ils s'y faisaient balader toute la semaine de service administratif en service administratif. Deux seules exceptions dont je me souvienne, une élève qui s'est prise de passion pour l'ingénierie de la partie de dessous de la voiture (je ne sais même pas comment ça s'appelle) et deux gamins brillants et scientifiques qui étaient allés au labo LATMOS de la fac de Versailles. Qu'est-ce que vous voulez comprendre, à quinze ans à peine, du fonctionnement réel d'une grosse entreprise qui recrute uniquement des jobs très qualifiés et relativement abstraits ? La plupart reviennent en ayant tout juste compris la hiérarchie, les horaires de bureau et la localisation de la photocopieuse.
Si ce n'était pas obligatoire, si on dégonflait l'usine à gaz, on pourrait proposer uniquement le stage aux élèves motivés, les encadrer mieux, et ils auraient davantage de possibilités (parce que l'embouteillage des places pour stagiaires la dernière semaine de décembre, c'est aussi une réalité).
Pour les abus, j'en ai connu deux en huit ans, une élève qui voulait aller chez un vétérinaire, n'avait pas réussi à trouver de place et s'était retrouvé chez un toiletteur canin, chez qui elle avait passé la semaine à faire le ménage. Et l'autre, un élève plutôt costaud qui s'est retrouvé à faire de la mise en rayon toute la semaine au rayon jouets du supermarché du coin ; la direction du supermarché nous avait ensuite écrit que si on voulait leur envoyer d'autres stagiaires en période de Noël c'était avec plaisir... On n'a plus envoyé d'élèves chez ces deux-là.
En dehors de ça, 90% n'y apprenaient rien et s'y ennuyaient profondément, et une très large majorité allaient dans l'entreprise de leur famille ; mon gentil glandeur qui ne comprenait pas tout il y a deux ans n'a jamais eu une aussi bonne appréciation de sa scolarité que celle remplie par le chef d'entreprise qui se trouvait être son papa ; je revois en revanche l'horreur dans le regard de la gamine qui nous expliquait avoir passé la semaine à observer sa soeur faire de la compta sans rien y comprendre... Et la majorité, c'était comme ça. On avait beaucoup de gamins de cadres d'un gros constructeur auto, ils s'y faisaient balader toute la semaine de service administratif en service administratif. Deux seules exceptions dont je me souvienne, une élève qui s'est prise de passion pour l'ingénierie de la partie de dessous de la voiture (je ne sais même pas comment ça s'appelle) et deux gamins brillants et scientifiques qui étaient allés au labo LATMOS de la fac de Versailles. Qu'est-ce que vous voulez comprendre, à quinze ans à peine, du fonctionnement réel d'une grosse entreprise qui recrute uniquement des jobs très qualifiés et relativement abstraits ? La plupart reviennent en ayant tout juste compris la hiérarchie, les horaires de bureau et la localisation de la photocopieuse.
Si ce n'était pas obligatoire, si on dégonflait l'usine à gaz, on pourrait proposer uniquement le stage aux élèves motivés, les encadrer mieux, et ils auraient davantage de possibilités (parce que l'embouteillage des places pour stagiaires la dernière semaine de décembre, c'est aussi une réalité).
Pour les abus, j'en ai connu deux en huit ans, une élève qui voulait aller chez un vétérinaire, n'avait pas réussi à trouver de place et s'était retrouvé chez un toiletteur canin, chez qui elle avait passé la semaine à faire le ménage. Et l'autre, un élève plutôt costaud qui s'est retrouvé à faire de la mise en rayon toute la semaine au rayon jouets du supermarché du coin ; la direction du supermarché nous avait ensuite écrit que si on voulait leur envoyer d'autres stagiaires en période de Noël c'était avec plaisir... On n'a plus envoyé d'élèves chez ces deux-là.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- AustrucheerranteHabitué du forum
AmyR, je répondais plus à FZ qu'à toi, bien que je ne l'ai effectivement pas citée. Mea culpa si ce n'était pas clair.
- ErgoDevin
J'étais muette en présence d'étrangers, donc déjà la perspective d'aller quelques jours dans un lieu potentiellement rempli d'étrangers n'était pas tout à fait mon goût; je voulais être archéologue et c'était pas simple de trouver un stage dans ce domaine (intérêt zéro de me dire que j'aurais fini à la mairie de mon village, ou bien à l'école).FZ a écrit:Ergo a écrit:Obligatoire, je doute, j'étais en 3e en 1999-2000 et papa, maman et moi, on avait gentiment expliqué au collège que je ne ferai pas de stage. Je n'étais pas la seule, résultat, nous étions quelques-uns en cours pendant que les autres étaient en stage. C'est un bon souvenir.FZ a écrit:
L'organisation du stage peut être repensée, mais il n'en reste pas moins que ce stage fait sens ; d'ailleurs il est obligatoire depuis belle lurette (j'ai fait le mien en 1991, ça date, et à cette époque c'était en 4ème) ...
pour quelles raisons, si ce n'est pas indiscret ?
je le redis à la même époque ( 1991 / 1994 et 2000 ) mes frères et moi avons fait un stage, que tout le monde faisait. (personne n'osait peut-être dire non dans mon collège ? ) ...
Mes parents, qui avaient chacun dans leur famille des frères et sœurs ayant commencé à travailler à quatorze ans, estimaient que j'avais bien le temps d'aller observer le monde du travail plus tard (ils se sont aussi formellement opposés à ce qu'on fasse des petits boulots pour aider à financer nos études, par exemple), puisqu'il était entendu pour eux que mon frère et moi ferions des études post-bac.
J'avais accompagné plusieurs fois un cousin par alliance dans sa petite boutique de Rocamadour, ou accompagné ma mère à la garderie de l'école, donc de l'observation, j'en avais déjà fait dans un cadre familial. Mais ma première expérience "pro" date de l'année d'assistanat en Angleterre quand j'avais déjà 22 ans.
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- SphinxProphète
J'étais en 3e l'année avant toi, Ergo, et chez moi aussi c'était présenté comme obligatoire. Ça doit être encore un particularisme breton Personnellement je m'étais trouvé une planque à la bibliothèque municipale.
(Enfin, je dis ça, je n'ai pas fait mon stage - j'étais seule de la classe - mais j'avais une bonne excuse: j'ai passé ce mois de décembre-là au lit avec une pneumopathie.)
(Enfin, je dis ça, je n'ai pas fait mon stage - j'étais seule de la classe - mais j'avais une bonne excuse: j'ai passé ce mois de décembre-là au lit avec une pneumopathie.)
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"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- FZNiveau 10
Austrucheerrante a écrit:AmyR, je répondais plus à FZ qu'à toi, bien que je ne l'ai effectivement pas citée. Mea culpa si ce n'était pas clair.
pour autant, j'ai l'impression qu'Amyr et moi sommes sur la même longueur d'ondes ...
- ErgoDevin
Tout petit collège (270 élèves), beaucoup d'enfants d'ouvriers et d'agriculteurs, qui avaient de toute façon déjà travaillé de façon plus ou moins officielle.Sphinx a écrit:J'étais en 3e l'année avant toi, Ergo, et chez moi aussi c'était présenté comme obligatoire. Ça doit être encore un particularisme breton Personnellement je m'étais trouvé une planque à la bibliothèque municipale.
(Enfin, je dis ça, je n'ai pas fait mon stage - j'étais seule de la classe - mais j'avais une bonne excuse: j'ai passé ce mois de décembre-là au lit avec une pneumopathie.)
- Spoiler:
- Et puis aussi, ne jamais sous-estimer la capacité de nuisance du parent d'élève prof: mon père a fait usage deux fois du refus d'un truc de l'école, pour le stage de 3e et pour un stage de théâtre sur un week-end en terminale auquel je ne pouvais pas aller pour cause de cours de musique/orchestre, et que l'enseignante avait présenté comme obligatoire (j'ai fait d'autres stages de théâtre le week-end qui n'empiétaient pas sur la musique, mais pas celui-là).
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- Clecle78Esprit sacré
J'enseignais dans le nord dans les années 90 et le stage n'existait pas dans mon établissement. Je l'ai découvert en 2000 à mon arrivée en région parisienne.
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