"Il faut être lucide, l’école de la République française n’est plus à la hauteur"

Un direct est en cours sur le site du monde, avec un discours de M. Macron sur le système éducatif.

https://www.lemonde.fr/societe/live/2022/08/25/emmanuel-macron-prononce-un-discours-de-rentree-devant-les-recteurs-d-academie_6138980_3224.html

Emmanuel Macron a commencé son discours en revenant sur « l’engagement » des acteurs de l’éducation lors de la pandémie et a salué le travail des enseignants sur cette période. Il a dressé le bilan de son gouvernement sur les cinq dernières années en se disant « fier » de ce qui a été réalisé. Son discours prend ensuite une autre tournure lorsque le président appelle à être « lucide », estimant que « l’école de la République française n’est plus à la hauteur », citant à la fois des élèves « malheureux », des professeurs « désabusés » ou encore des parents d’élèves « inquiets ».

« Quelque chose ne marche pas dans notre organisation collective », estime le président.

Je décline toute responsabilité quant à votre état d'énervement après avoir lu ce qui est rapporté de son discours

C'est une belle leçon de cynisme ;-)

Si j'étais prof de lycée professionnel, je serais légèrement inquiet.

Cordialement,

On sabote la machine puis on vient déplorer qu'elle ne fonctionne plus.

En live au Figaro... je n'aime pas trop ce que j'entends, pourtant je suis ouvert.

C'est un bingo incroyable :

- Recrutement niveau bac car on demande "des diplomes universitaires excessifs"
- Transformation de la 6e en année de "liaison" avec le primaire

Recrutement niveau bac, je ne crois pas. Il s'agit plutôt d'essayer d'engager des étudiants dans la nasse dès le bac, avec le PPPE par exemple.
Pour un vrai recrutement niveau bac, il faudrait soit se torcher avec ce qui reste du classement en catégorie A des enseignants, soit recréer l'équivalent des IPES.

henriette a écrit:On sabote la machine puis on vient déplorer qu'elle ne fonctionne plus.

Mais heureusement le marché propose de plus en plus de solutions : outre l'école privée, il y a foule d'officines vachement efficaces qui coûtent bonbon. C'est formidable.

Pour être plus rémunéré, il faut se lancer dans les nouveaux projets (500 millions dans le fond d'innovation pédagogique)

C'est vrai qu'avec un recrutement niveau bac dont on connait le niveau aujourd'hui l'Ecole va être à la hauteur !

Quant à la sixième ça fait longtemps qu'elle est une transition avec le primaire, et même la cinquième etc...

Il va aller loin comme ça

Drulak a écrit:Pour être plus rémunéré, il faut se lancer dans les nouveaux projets (500 millions dans le fond d'innovation pédagogique)

Non. Dans l'ÉN, ça donne juste de meilleures conditions de travail (ou non) et une certaine forme de reconnaissance (ou non). Les profs dits "innovants" n'ont pas de complément de salaire.

Sur la rémunération :

En matière de rémunération, aucun enseignant ne débutera sa carrière sous les 2 000 euros net mensuels, insiste le président de la République. « La revalorisation [du salaire des enseignants] sera poursuivie et elle permettra 10 % d’augmentation de manière inconditionnelle. A cela s’ajoutera le pacte qui permettra à ceux qui veulent s’engager dans des missions d’être reconnu et rémunéré, et d’avoir un second volet permettant une augmentation jusqu’à 20 % », a promis Emmanuel Macron.

valle a écrit:

Drulak a écrit:Pour être plus rémunéré, il faut se lancer dans les nouveaux projets (500 millions dans le fond d'innovation pédagogique)

Non. Dans l'ÉN, ça donne juste de meilleures conditions de travail (ou non) et une certaine forme de reconnaissance (ou non). Les profs dits "innovants" n'ont pas de complément de salaire.

Je cite le discours aux recteurs, je ne valide pas.

Mon projet innovant c'est d'acheter des estrades avec les 500 millions, comme ça la voix du professeur porte mieux dans la salle, permettant la réussite de tous. Je suis certain que ça sera accepté.

Mathador a écrit:Recrutement niveau bac, je ne crois pas. Il s'agit plutôt d'essayer d'engager des étudiants dans la nasse dès le bac, avec le PPPE par exemple.
Pour un vrai recrutement niveau bac, il faudrait soit se torcher avec ce qui reste du classement en catégorie A des enseignants, soit recréer l'équivalent des IPES.

Avec une vraie sélection, un complément de formation sérieux, une rémunération attractive (liée à l'engagement décennal), ça pourrait être une voie de salut.

Oudemia a écrit:

Mathador a écrit:Recrutement niveau bac, je ne crois pas. Il s'agit plutôt d'essayer d'engager des étudiants dans la nasse dès le bac, avec le PPPE par exemple.
Pour un vrai recrutement niveau bac, il faudrait soit se torcher avec ce qui reste du classement en catégorie A des enseignants, soit recréer l'équivalent des IPES.

Avec une vraie sélection, un complément de formation sérieux, une rémunération attractive (liée à l'engagement décennal), ça pourrait être une voie de salut.

Oui enfin en termes de contenus il est nécessaire de retrouver des heures pour enseigner les fondamentaux, il faudrait aussi le rerour d'un volet d'heures dédiées à la répétition des automatismes en orthographe et maths. La réhabilitation des apprentissages réguliers, la fin du téléphone portable trop souvent distracteur d'un cours entre l'autre..... Un soutien des administrations aux enseignants quand ils sanctionnent l'absence de travail, pour éviter les parents qui viennent se plaindre ensuite Sans tous ces ensembles, point de salut.

@ATuin : d'accord avec toi, je ne parlais que du recrutement.

henriette a écrit:Sur la rémunération :

En matière de rémunération, aucun enseignant ne débutera sa carrière sous les 2 000 euros net mensuels, insiste le président de la République. « La revalorisation [du salaire des enseignants] sera poursuivie et elle permettra 10 % d’augmentation de manière inconditionnelle. A cela s’ajoutera le pacte qui permettra à ceux qui veulent s’engager dans des missions d’être reconnu et rémunéré, et d’avoir un second volet permettant une augmentation jusqu’à 20 % », a promis Emmanuel Macron.

10 %, c’est minable.
10 % de plus pour travailler plus, c’est encore plus minable.

Et retour de cette 1/2 journée consacrée à l'orientation dès la 5e. Il va supprimer quelle(s) matière(s) ?
Sinon j'aime beaucoup le discours "on fait dans la concertation" et par ailleurs "j'impose mes idées".

Jenny a écrit:

henriette a écrit:Sur la rémunération :

En matière de rémunération, aucun enseignant ne débutera sa carrière sous les 2 000 euros net mensuels, insiste le président de la République. « La revalorisation [du salaire des enseignants] sera poursuivie et elle permettra 10 % d’augmentation de manière inconditionnelle. A cela s’ajoutera le pacte qui permettra à ceux qui veulent s’engager dans des missions d’être reconnu et rémunéré, et d’avoir un second volet permettant une augmentation jusqu’à 20 % », a promis Emmanuel Macron.

10 %, c’est minable.
10 % de plus pour travailler plus, c’est encore plus minable.

+1 surtout quand ils affirment que nous avons été augmentés de 5% en juillet.

Isis39 a écrit:Et retour de cette 1/2 journée consacrée à l'orientation dès la 5e. Il va supprimer quelle(s) matière(s) ?
Sinon j'aime beaucoup le discours "on fait dans la concertation" et par ailleurs "j'impose mes idées".

L'en même temps macroniste...

Jenny a écrit:

henriette a écrit:Sur la rémunération :

En matière de rémunération, aucun enseignant ne débutera sa carrière sous les 2 000 euros net mensuels, insiste le président de la République. « La revalorisation [du salaire des enseignants] sera poursuivie et elle permettra 10 % d’augmentation de manière inconditionnelle. A cela s’ajoutera le pacte qui permettra à ceux qui veulent s’engager dans des missions d’être reconnu et rémunéré, et d’avoir un second volet permettant une augmentation jusqu’à 20 % », a promis Emmanuel Macron.

10 %, c’est minable.
10 % de plus pour travailler plus, c’est encore plus minable.

+1000
Un vrai "choc salarial" serait de débuter le métier à 2500 euros et d'augmenter de suite de 900-1000 euros par mois la rémunération de tous les enseignants. En dessous, c'est indécent. On rappellera juste qu'augmenter de 10% pour travailler plus n'est pas une revalorisation, mais une application du Code du Travail.

Oudemia a écrit:

Mathador a écrit:Recrutement niveau bac, je ne crois pas. Il s'agit plutôt d'essayer d'engager des étudiants dans la nasse dès le bac, avec le PPPE par exemple.
Pour un vrai recrutement niveau bac, il faudrait soit se torcher avec ce qui reste du classement en catégorie A des enseignants, soit recréer l'équivalent des IPES.

Avec une vraie sélection, un complément de formation sérieux, une rémunération attractive (liée à l'engagement décennal), ça pourrait être une voie de salut.

Sous réserve de moins mal payer une fois en poste et de cesser le sabotage administratif évoqué par @A Tuin, sans quoi nombre des étudiants engagés dedans chercheront tous les moyens pour aller ailleurs une fois le grade universitaire (L, voire M ?) obtenu à l'aide de l'argent des IPES. Comme c'est déjà le cas des normaliens, même si ces derniers restent nombreux à préparer l'agrégation externe.
En revanche, sur des corps proposant des carrières attrayantes (ingénieurs A type de l'État), le recrutement à bac+2 suivi de la préparation d'un diplôme d'ingénieur pendant la période de stage semble plutôt bien fonctionner.

Mateo_13 a écrit:C'est une belle leçon de cynisme ;-)
Si j'étais prof de lycée professionnel, je serais légèrement inquiet.
Cordialement,

Nous sommes déjà désespérés par la réforme Blanquer et bien au-delà de l'inquiétude pour un avenir qui n'en n'est plus un.

Extrait du Figaro :
"Le président de la République développe surtout son projet pour le lycée professionnel, pour lequel il appelle à une transformation « profonde » et à laquelle il « tien[t] beaucoup ».
« En 3e, un collégien sur trois s’oriente dans la voie professionnelle, mais c’est trop souvent sans l’avoir voulu. Les lycées professionnels comptent deux tiers des décrocheurs et [ces élèves] accèdent plus difficilement à l’emploi. Deux ans après l’obtention de leur diplôme, seuls 41 % des titulaires d’un CAP ont un emploi, 53 % pour ceux qui ont un bac pro. Cette situation n’est pas admissible », estime Emmanuel Macron, qui évoque un « gâchis collectif ».
Le président souhaite que la voie professionnelle soit une « voie par choix et une voie de choix », invitant les recteurs à travailler à cette transformation en « adaptant [la voie professionnelle] aux besoins du marché du travail ». Emmanuel Macron veut notamment développer les temps de stage « d’au moins 50 % ».

Nous nous préférons qu'il nous oublie !
Augmenter les périodes de stage "d'au moins 50%" ? Trois mois "au moins" dans l'année ?  Sur l'année de terminale (parce qu'en terminale ils n'ont que cela à faire d'ailleurs) ou sur les trois ans ? Ce qui voudrait dire caser des élèves 9 moins (seconde, première, term) dans l'année, dont étaler sur les 9 mois de l'année scolaire ? Parce que nous faisons partir nos classes en décalé pour qu'ils puissent trouver des stages. Du délire totalement déconnecté.

Quelles heures de cours supprimées, quand on voit ce qu'il reste en matières générales... Supprimer les cours de pro ? Vont être contents les collègues !

Pour ce qui est du taux d'insertion, une fois de plus c'est une moyenne qui donc ne veut rien dire. Il y a des filières où vous trouver immédiatement du boulot, à condition d'en chercher bien évidemment. Emploi ou non emploi deux ans après le bac pro ? La majorité de mes élèves sont en BTS ou en sortent deux ans après. Enfin qu'appelle-t-on un emploi ? CDI ? CDD ? Interim ?

Quel est le taux d'emploi de ceux qui sortent d'une fac d'histoire, comme moi, et qui ne sont pas dans les concours de la fonction publique (EN ou non) ?

Autre extrait :
"Au collège [...] Emmanuel Macron, qui confirme également l’instauration d’une demi-journée « Avenirs hebdomadaire » dès la 5e pour faire « découvrir aux élèves de nombreux métiers, notamment les métiers techniques, manuels ou relationnels ». « La réalité c’est que nous ne faisons pas notre travail comme il se doit en termes d’orientation », explique Emmanuel Macron qui estime que « pour mieux choisir, on doit informer plus tôt », et revendique sa volonté d’« ouvrir l’école à l’entreprise »."

J'aurais été super heureux de me taper 1/2 hebdo. En cinquième je savais que je voulais ou être prof d'histoire ou prof d'arts plastiques (dessin, comme qu'on disait vulgairement). Je ne nie pas qu'il faut sans doute travailler plus sur l'orientation mais une 1/2 journée hebdo, au détriment que quelles disciplines ?

Mateo_13 a écrit:C'est une belle leçon de cynisme ;-)

Si j'étais prof de lycée professionnel, je serais légèrement inquiet.

Cordialement,

A qui le dis-tu.
Mais les grandes douleurs sont muettes