Réforme de l'évaluation : les recommandations explosives du Conseil Sup. des Programmes !

Celeborn sur E1 :
http://www.europe1.fr/mediacenter/emissions/expliquez-vous2/sons/pour-ou-contre-les-notes-a-l-ecole-2306365

https://twitter.com/najatvb/status/539365935308886016/photo/1
Comme on peut le constater, le TBI réveille les minots !!!

JT de 13h sur TF1. L'unsa explique combien cette réforme est merveilleuse et J.P Pernaud cite Luc Ferry, qui en parle comme d'une "incroyable niaiserie".

Le communiqué du SNALC :

Qui veut la peau des notes à l'École ?


Le SNALC-FGAF a lu avec colère les propositions du Conseil Supérieur des Programmes au sujet de l'évaluation des élèves, savant mélange de discours idéologique « anti-notes » et de blabla institutionnel inopérant.

Le SNALC-FGAF récuse les accusations portées par le CSP, sur le fait que la note serait « perçue exclusivement comme un moyen de récompense ou de sanction et un instrument de tri et de hiérarchisation sociale des élèves ». Oser affirmer que c'est la notation chiffrée qui serait à l'origine de la perpétuation des inégalités sociales, personne n'avait encore osé le faire !

Le SNALC-FGAF accuse le CSP de proposer en lieu et place des notes chiffrées un système parfaitement inopérant et qu'il se garde bien d'ailleurs d’expliquer de manière claire. La suppression annoncée des livrets de compétences (que le SNALC-FGAF appelle de ses vœux) est un mensonge, puisque le CSP propose très clairement d'en créer de nouveaux, en distinguant 8 « blocs de compétences », chacun « déclinable en compétences plus spécifiques ». De qui se moque-t-on ?

De plus, le brevet des collèges proposé par le CSP parvient — et pourtant c'était difficile à faire — à être une usine à gaz encore plus incompréhensible que le brevet actuel : félicitations !

Le SNALC-FGAF conteste enfin la propension du CSP à vouloir se décharger sur les collègues de tout ce qu'il est en réalité incapable de conceptualiser et de construire dans son document : les modalités de validation de chaque « bloc de compétences » sont laissées au bon vouloir des équipes, qui se débrouilleront comme elles pourront.

Le SNALC-FGAF demande donc au ministère d'évaluer à son juste niveau le projet du CSP : 2/20 (un point pour la présentation et un point pour l'encre).

et encore...c'est bienveillant!

Je viens d'écouter l'émission sur Europe 1 et quels témoignages ! J'adore la mère dont la fille était "à la ramasse" et qui maintenant réussit grâce à une classe sans notes. Pour preuve ils sont partis en classe verte !

coindeparadis a écrit:Je viens d'écouter l'émission sur Europe 1 et quels témoignages ! J'adore la mère dont la fille était "à la ramasse" et qui maintenant réussit grâce à une classe sans notes. Pour preuve ils ont partis en classe verte !

Logique : elle n'aurait pas réussie, elle serait partie en classe rouge !

Le document officiel émanant du CSP (qui au lieu de parler programme, délire sur l'évaluation) est très instructif. Le nouveau socle commun (vous savez, le truc pour lequel on a été concertés sans espoir d'être entendus) y est clairement exposé : ce sera donc la logique curriculaire qui sera choisie (la référence est très claire 2 à 3 fois dans le texte) et les disciplines vont se dissoudre les unes dans les autres : 2 projets interdisciplinaires à faire par élève, évalué par un jury à l'oral, un socle de 8 blocs d'égale valeur, des réunions d'harmonisation à n'en plus finir, un niveau minimal d'exigence à valider (je ne vois vraiment pas qui pourrait ne pas valider le socle, qui de toute façon donnera lieu à un rattrapage en lycée et la possibilité de changer d'orientation en cas de succès tardif à cette validation, si, si, c'est écrit).
On verra ce que le ministère retiendra de ce gloubi-boulga, en ce qui nous concerne, nous pourrons nous répéter à l'envi en entrant dans nos établissements pour les 30 prochaines rentrées : "Toi qui entre ici, abandonne toute espérance..."

coindeparadis a écrit:Je viens d'écouter l'émission sur Europe 1 et quels témoignages ! J'adore la mère dont la fille était "à la ramasse" et qui maintenant réussit grâce à une classe sans notes. Pour preuve ils sont partis en classe verte !

Cultissime dernier témoignage où une élève 'à la ramasse' dans un système avec notes a découvert plein de points verts sur son bulletin, et du coup la 'symbiose' dans la classe fut tellement excellente qu'ils sont partis en classe verte, à mourir de rire -jaune, le rire.
Le jour où on va leur présenter l'addition, où on va leur fermer des portes, ils comprendront la supercherie... trop tard!

Roumégueur Ier a écrit:2 projets interdisciplinaires à faire par élève, évalué par un jury à l'oral...

Je ne sais pas vous mais cette manie pédagogiste des jurys (TPE, HdA et maintenant ceci) me rappelle quelque chose...

Spoiler:

Roumégueur Ier a écrit:Le document officiel émanant du CSP (qui au lieu de parler programme, délire sur l'évaluation) est très instructif. Le nouveau socle commun (vous savez, le truc pour lequel on a été concertés sans espoir d'être entendus) y est clairement exposé : ce sera donc la logique curriculaire qui sera choisie (la référence est très claire 2 à 3 fois dans le texte) et les disciplines vont se dissoudre les unes dans les autres : 2 projets interdisciplinaires à faire par élève, évalué par un jury à l'oral, un socle de 8 blocs d'égale valeur, des réunions d'harmonisation à n'en plus finir, un niveau minimal d'exigence à valider (je ne vois vraiment pas qui pourrait ne pas valider le socle, qui de toute façon donnera lieu à un rattrapage en lycée et la possibilité de changer d'orientation en cas de succès tardif à cette validation, si, si, c'est écrit).
On verra ce que le ministère retiendra de ce gloubi-boulga, en ce qui nous concerne, nous pourrons nous répéter à l'envi en entrant dans nos établissements pour les 30 prochaines rentrées : "Toi qui entre ici, abandonne toute espérance..."

Vous pourrez aussi vous dire : "Toi qui entres ici, abandonne toute espérance d'en sortir après tes heures de cours." Le but étant bien évidemment de multiplier les réunions inutiles pour vous retenir dans les établissements. Bon courage.

Luigi_B a écrit:

Roumégueur Ier a écrit:2 projets interdisciplinaires à faire par élève, évalué par un jury à l'oral...

Je ne sais pas vous mais cette manie pédagogiste des jurys (TPE, HdA et maintenant ceci) me rappelle quelque chose...

Spoiler:

Chciche, on demande des bureaux équipés de croix rouges et de ronds verts (on jouera à l'académie des neuf, pour les plus quadra d'entre nous).

Celadon a écrit:

Roumégueur Ier a écrit:Le document officiel émanant du CSP (qui au lieu de parler programme, délire sur l'évaluation) est très instructif. Le nouveau socle commun (vous savez, le truc pour lequel on a été concertés sans espoir d'être entendus) y est clairement exposé : ce sera donc la logique curriculaire qui sera choisie (la référence est très claire 2 à 3 fois dans le texte) et les disciplines vont se dissoudre les unes dans les autres : 2 projets interdisciplinaires à faire par élève, évalué par un jury à l'oral, un socle de 8 blocs d'égale valeur, des réunions d'harmonisation à n'en plus finir, un niveau minimal d'exigence à valider (je ne vois vraiment pas qui pourrait ne pas valider le socle, qui de toute façon donnera lieu à un rattrapage en lycée et la possibilité de changer d'orientation en cas de succès tardif à cette validation, si, si, c'est écrit).
On verra ce que le ministère retiendra de ce gloubi-boulga, en ce qui nous concerne, nous pourrons nous répéter à l'envi en entrant dans nos établissements pour les 30 prochaines rentrées : "Toi qui entre ici, abandonne toute espérance..."

Vous pourrez aussi vous dire : "Toi qui entres ici, abandonne toute espérance d'en sortir après tes heures de cours." Le but étant bien évidemment de multiplier les réunions inutiles pour vous retenir dans les établissements. Bon courage.

D'autant que sur le frontispice il y aura écrit en gros : 'Bienvenue dans l'école bienveillante de la réussite pour tous' (où on a réussi enfin à museler ces méchants professeurs et leurs vilaines nonotes).

Je veux une évaluation positive à mon inspection de titularisation agreg cette année. Aller chiche, je le dis lors de l'entretien :succes:

http://rue89.nouvelobs.com/2014/12/02/notes-a-lecole-1969-gaulle-cede-a-pedagogie-gauchisante-256340

SI à 22h40, vous n'êtes pas couché, je serai sur I-télé (mon président académique sera sur BFM, et une collègue du bureau académique sur France 3. Tout à la même heure !).

Celeborn a écrit:SI à 22h40, vous n'êtes pas couché, je serai sur I-télé (mon président académique sera sur BFM, et une collègue du bureau académique sur France 3. Tout à la même heure !).

Ça va être dur de suivre tout le monde
On va zapper.....

Samuel DM a écrit:Je veux une évaluation positive à mon inspection de titularisation agreg cette année. Aller chiche, je le dis lors de l'entretien :succes:

Pas chiche !

En tout cas, ne pas se priver de contester les "mauvaises" notes administratives, en renvoyant aux CDE leur baratin débile dans les gencives ! "Moi aussi, je veux une, deux, trois gommettes vertes ! Vous me stigmatisez, vous freinez ma carrière" !

Je suis pas fan des notes, mais quand je vois les arrières pensées et les "propositions" des anti-notes, je suis de plus en plus méfiante !

Le plus cocasse c'est quand même cette idée de remplacer la méchante note sur 20 par une gentille note sur 6

Et je suis d'accord avec le communiqué du SNALC sur le fait de se "décharger" sur les collègues : on nous interdit de faire certaines choses sans nous dire quoi faire. Bonjour la prise de tête.

À force de réflexion (!!), j'ai abouti à ce que je pense être ma position :

Le sujet n'est pas la note, mais l'évaluation, et le fait que les élèves échouent aux évaluations. Que ce soit sur 20, sur 6, avec des lettres, des gomettes ou "acquis/non acquis", on continue de noter (pour moi acquis/non-acquis est une note binaire).

Donc la question c'est : faut-il continuer d'évaluer ? Puisque de toute manière les élèves ne redoublent plus, s'orientent comme ils veulent, et puis ça me fait perdre beaucoup de temps, l'évaluation.  

Je me suis donc demandé : à quoi ça me sert d'évaluer mes élèves ?
- à prendre conscience de leur niveau. Car avec 30 élèves par classe, j'ai du mal à me rendre compte de leur compréhension de mes cours quand je les fais. Je peux donc ensuite adapter mes cours à leurs difficultés.
- à les motiver pour bosser, apprendre leurs leçons.
- à récompenser les élèves sérieux et travailleurs par une bonne note.

Maintenant, si quelqu'un me propose un système qui permette cela sans notes et évaluation, et sans que ça me prenne deux fois plus de temps que d'habitude, je prends.

Ça dépend du contenu de l'entretien. Mais si elle n'est pas très sympa, je le lui dit ! Après tout, si ça vire au vinaigre... Vulnerant omnes, ultima necat comme dirait ma prof de latin, alors autant en profiter

Allez ! Haut les coeurs, Lang et un représentant de la FCPE au Grand Journal de Canal. Pauvre Natacha.

C'est sûr. Le débat n'est pas la note mais l'évaluation.
Changer la note car elle est stigmatisante, décourageante, etc. pour un autre système provoquera les mêmes effets s'il n'y a pas de réflexion sur l'évaluation.
Sinon les discours du prof stigmatisant, de la note sanction, sont déprimants. Déclarer ceci est une méconnaissance du système.
Mais si on s'attaque au vrai problème, il faut des sous (effectifs par classe, temps de remédiation, aide, etc.) et on en a pas.
Donc on change les notes et dans quelques années quand l'inefficacité sera prouvée, on changera encore à moindre frais.
C'est la crise

Ca y est ! J'ai trouvé d'où leur venait toutes leurs idées ! Un grand penseur les inspire !

Spoiler:

Celeborn a écrit:SI à 22h40, vous n'êtes pas couché, je serai sur I-télé (mon président académique sera sur BFM, et une collègue du bureau académique sur France 3. Tout à la même heure !).

Antoine Tresgots sera aussi sur France 3 à la même heure