Gestion de la crise du Coronavirus dans l'Education Nationale

Lenagcn a écrit:Les journalistes vont là où on le leur conseille. Et comme par hasard...

Oui, c'est ce que j'ai indiqué. Mais ne pas oublier l'urgence aussi dans certains cas (là, pas besoin, on leur dit qui trouver et où). Je me souviens avoir une fois écoute les Grandes Gueules sur RMC où Elina Dumont (ancienne SDF, travailleur sociales maintenant) expliquait que du fait de son passé, son livre (je crois), qu'elle est médiatisée il y avait des journalistes qui l'appelaient tard le soir lui demandant de lui trouver un SDF pour faire un reportage le lendemain matin en lui faisant quasiment le portrait robot du gars à trouver, jusqu'à la description physique, le tout en urgence. C'est sûr qu'avec le MEN, c'est facile à trouver, puisqu'ils ont leurs candidats. Après je ne pense pas que cela enlève à la motivation de cette personne interviewée. C'est d'ailleurs amusant, lorsque le ministre vient visiter un établissement dans mon académie les journalistes entrent avec lui par la porte de derrière pour filmer mais ne sont pas au courant qu'à l'entrée officielle il y a plus de 100 manifestants qui bloquent l'entrée face à une armée de CRS ! Heureusement il y avait quelques journalistes locaux de la presse écrite, mais c'est tout (faut dire que l'on fait pareil, on a des noms de journalistes, nous savons qui contacter chez les locaux qui font un autre travail, eux).

Vivivava a écrit:Il y a aussi que les journalistes doivent souvent passer par les rectorats ou les inspections académiques pour qu'ils leur désignent des personnes à interroger. En tout cas c'est toujours comme ça que ça s'est passé pour que les journalistes aient l'autorisation de filmer une classe et des enfants ou des jeunes. De fait, cela réduit les possibilités d'avoir en interview des collègues critiques, sauf si ce sont ceux-ci qui se manifestent aux journalistes.
Quand un journaliste lance un appel à témoin, c'est très rare que le prof soit filmé à l'école ; et beaucoup de profs refusent de répondre aux appels à témoin tant ils sont méfiants à l'égard de l'angle choisi par les rédactions.

Et, question à nos collègues PE, n'est-ce pas encore plus difficiles pour eux ? Sauf à passer par les syndicats.

Après la découverte de quatre cas parmi les personnes travaillant au collège Gérard Philipe de Chauvigny :

Chauvigny : un nouveau cas de Covid-19 parmi les enseignants testés, les écoles restent fermées
L'enseignante a été placée en quatorzaine. Décision a donc été prise, en concertation avec le rectorat et la préfecture, de maintenir les écoles de la ville fermées.

https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/chauvigny-un-nouveau-cas-de-covid-19-parmi-les-enseignants-testes-les-ecoles-restent-fermees-1589283907

Mon chef a réfléchi : pas de masques livrés encore, pas de gel hydro (il est fabriqué, acheté mais pas la logistique pour l'acheminer dans les établissements pour l'instant + sera livré en bidon de 5l !!! ), pas en quantité les produits virucides pour les agents et les sprays pour nous les enseignants qui devons désinfecter tout dans la salle : interrupteurs, clavier, souris, brosse de tableau, tables, chaises (les nôtres, celles des élèves), poignées de fenêtres, des volets roulants ...
--> demande faite hier 9h pour décaler la réouverture au 25. Le chef nous en informe en plénières faites matin et a-m. Ouf de soulagement pour tous.
--> réponse en fin d'après midi de la DSDEN: vous ouvrez le 18. C'est un ordre !!! (pour 2 jours ouvrés !!)

Tous les produits vont-ils arriver à temps ???

Si je comprends bien, les écoles vont servir de détecteur.

un cas -> on referme + on teste tout ce qu'il y a à tester -> on bloque la propagation autant que possible dans la localité/le quartier (les parents des élèves étant bloqués à la maison).

Je m'en doutais.
C'est cohérent avec le fait que les enfants, massivement asymptomatiques semble-t-il, ne portent pas de masque et pourront donc allégrement contaminer les adultes de l'école.

Mais savoir que mon utilisé sociale est détecteur de maladie ... je n'ai pas de mot.

Pensée vers les collègues qui ne s'en remettront que difficilement ... ou pas.

Les réactions devant les télés ne doivent pas être surinterprétées même s'il est évident que sur un million de collègues, on en trouve sans peine des dizaines de milliers favorables à la réouverture, voire enthousiastes. J'ai déjà évoqué les "sacerdotaux", oui il en existe plus qu'on ne croit, et dans beaucoup de métiers, ce n'est un problème que si on organise la base du métier en fonction de ces minorités parfaitement légitimes par ailleurs.

-le lien social est nécessaire, même pour un mois et demi, quand la famille est défaillante, là même les temps de congés sont dangereux. La question est de savoir si c'est l'école qui doit se substituer prioritairement aux familles. Car personne n'a (pas encore!) parlé de rouvrir les écoles toute l'année afin de conforter l'action difficile des travailleurs sociaux qui ne se sont pas exprimés d'ailleurs sur cette question. On ne voit pas bien pourquoi ce serait indispensable uniquement durant quelques semaines uniquement pendant les pandémies. On a entendu essentiellement des pédopsychiatres, peu ou pas des syndicats de travailleurs sociaux.
- Et surtout, une bonne part de ces enfants réellement mieux à l'école que chez eux ce n'est pas compatible avec le dispositif du volontariat.  Or jamais Blanquer n'a conseillé à des familles de veiller à laisser de la place pour les autres enfants, pourtant c'est ce que l'établissement scolaire de la troisième enfant d'Édouard Philippe a fait, et le Premier ministre a bien parlé en disant que lui et son épouse avaient préféré du coup ne pas remettre cet enfant en classe.

...j’ai une petite dernière qui est en CM1. Elle n’est pas dans les niveaux prioritaires. J’ai indiqué qu’elle pourrait évidemment, dans toute la mesure, reprendre l’école. Moi, je préférerais qu’elle puisse y aller. Mais après un contact organisé par le professeur de sa classe, nous avons indiqué que s’il y avait des publics plus prioritaires, évidemment, elle laisserait sa place. Si elle peut y aller, je préférerais qu’elle y aille.”

https://www.femmeactuelle.fr/actu/news-actu/edouard-philippe-va-t-il-remettre-ses-enfants-a-lecole-sa-reponse-franche-2095023


-Exprimer un avis sur le bien-fondé d'une pédagogie ou d'une présence comme enseignant devant ses élèves en public quand les élèves en question sont en arrière-plan est quelque peu acrobatique.  Plus encore si c'est critique!

L'erreur pour moi est d'accepter les journalistes dans les écoles en présence des enfants hors documentaire, temps long. La place des journalistes d'info directe n'est pas là, qu'ils demandent à voir les enseignants hors de leur travail. De même tout interview sur le lieu de travail est déontologiquement contestable dans un journal (un documentaire c'est pas pareil), je pense entre autres aux salariés qui viennent au travail pendant une grève et auxquels on demande, parfois même à leur poste, ce qu'ils pensent de la grève...

La caméra est une loupe déformante, pas une paire de lunettes, toute vague approbation est magnifiée, toute réserve est noircie. Il vaudrait également mieux privilégier les radios, mais celles-ci ont parfois un canal TV (F. info, BFM/RMC),et surtout la presse écrite où on a en principe plus de temps.

Enfin, la pratique consistant au montage (légitime, un journal libre, et de moins de 300 pages ou 3 heures, est à ce prix) à couper non entre des phrases, mais au milieu, est devenue systématique. Je ne comprends pas pourquoi les personnages publics ne se révoltent jamais contre ce dévoiement, toute phrase complexe, pourvue d'une opposition ou d'une restriction, est immédiatement  déformée voire vidée de son sens ou à contresens.

Pour cette dernière raison, mieux vaudrait refuser tout interview sans avoir la possibilité de refuser le passage sélectionné sur cette base. Bref les médias "sur le fil" c'est vraiment à éviter. Quel que soit l'avis, et notamment s'il se veut un peu fouillé, là c'est fichu.

Seulement voilà, notre réaction au quart de tour devant tout micro trottoir est la preuve que les médias ont quelque raison d'agir ainsi, il y a un public que ces bribes de phrases passionnent. Le malheur est que trop nombreux sont ceux qui pensent qu'une personne interrogée parle pour tout ou partie de ses groupes d'appartenance. Le pire étant quand l'interviewé participe de cela en disant "nous" au lieu de "je", en dehors des paroles institutionnelles bien sûr.

Sophie38 a écrit:Mon chef a réfléchi : pas de masques livrés encore, pas de gel hydro (il est fabriqué, acheté mais pas la logistique pour l'acheminer dans les établissements pour l'instant + sera livré en bidon de 5l !!! ), pas en quantité les produits virucides pour les agents et les sprays pour nous les enseignants qui devons désinfecter tout dans la salle : interrupteurs, clavier, souris, brosse de tableau, tables, chaises (les nôtres, celles des élèves), poignées de fenêtres, des volets roulants ...
--> demande faite hier 9h pour décaler la réouverture au 25. Le chef nous en informe en plénières faites matin et a-m. Ouf de soulagement pour tous.
--> réponse en fin d'après midi de la DSDEN: vous ouvrez le 18. C'est un ordre !!! (pour 2 jours ouvrés !!)

Tous les produits vont-ils arriver à temps ???

Mais s'il n'y a pas de produits, il ne peut y avoir d'ouverture !
Pour le coup, mon CDE a été très clair sur ce point. Je suis dans un département en rouge, et pour l'instant : les masques devraient bientôt arriver, le gel aussi mais c'est déjà moins sûr... quant aux lingettes, visiblement elles sont hors de prix.

Sophie38 a écrit:Mon chef a réfléchi : pas de masques livrés encore, pas de gel hydro (il est fabriqué, acheté mais pas la logistique pour l'acheminer dans les établissements pour l'instant + sera livré en bidon de 5l !!! ), pas en quantité les produits virucides pour les agents et les sprays pour nous les enseignants qui devons désinfecter tout dans la salle : interrupteurs, clavier, souris, brosse de tableau, tables, chaises (les nôtres, celles des élèves), poignées de fenêtres, des volets roulants ...
--> demande faite hier 9h pour décaler la réouverture au 25. Le chef nous en informe en plénières faites matin et a-m. Ouf de soulagement pour tous.
--> réponse en fin d'après midi de la DSDEN: vous ouvrez le 18. C'est un ordre !!! (pour 2 jours ouvrés !!)

Tous les produits vont-ils arriver à temps ???

Si j'étais dans ce cas et sans le matériel lundi 18 ce serait sans moi.
Le DSDEN n'a qu'à venir faire cours lui-même !

Sisyphe a écrit:J'ai regardé quelques minutes. J'ai vu deux enfants se toucher

Et dire qu'on oublie d'avoir les idées mal placées à cause du coronavirus.

dita a écrit:

Sisyphe a écrit:J'ai regardé quelques minutes. J'ai vu deux enfants se toucher

Et dire qu'on oublie d'avoir les idées mal placées à cause du coronavirus.

Ce n'est pas le genre de réflexion qui font avancer le débat

chmarmottine a écrit:On se demande à quel prix la reprise se passe bien. Quelques éléments dans Libé.
https://www.liberation.fr/france/2020/05/12/mon-inspectrice-voulait-absolument-que-j-accueille-des-enfants-des-ce-matin-j-ai-du-batailler_1788102

Dans les classes, on a disposé cinq petites tables bien espacées les unes des autres, avec au pied de chacune d’elle un tapis de yoga. Chaque enfant aura sa table, son petit tapis pour jouer. Et une caisse avec du matériel. Dans celle que j’ai sous les yeux, il y a des Kaplas, des Lego, des feutres, quelques animaux de la ferme, une pochette avec des coloriages et un paquet de mouchoirs. Ça me dégoûte d’imposer ça aux enfants. Le plus difficile, c’est de cautionner cette mascarade. Dans l'équipe, on était pour reprendre vraiment l'école ou attendre septembre. Mais pas comme ça. On ne peut pas exercer notre métier. Ce que je dis là, je le garde pour moi pendant la journée. Je reste dans mon rôle. Mais à titre personnel, mes enfants ne retourneront pas en classe. Pas dans ces conditions. Je veux leur épargner ça.

Intéressant. Par contre, il décrit comment ils ont eux-mêmes poussé les armoires, etc. Je ne comprends pas que les collègues (qui ne souhaitent pas ouvrir), le fassent. Il faudrait s'assoir avec son ordi pour préparer ses cours et la gestion des élèves en eux-mêmes et attendre que la mairie le fasse. Ça n'est pas fait ? On n'ouvre pas. C'est un boulevard. En temps normal, on fait parce que c'est plus simple, plus rapide, que la mairie n'est pas notre larbin, etc. Mais là, actuellement, une mairie veut ouvrir ? Elle assume l'intégralité de la sécurité dans les locaux. Point barre. Des fois, je ne comprends pas…

Jacq a écrit:

ZeSandman a écrit:

Clecle78 a écrit:Pour jailaflemme, voilà :
https://www.bfmtv.com/mediaplayer/replay/19h-ruth-elkrief/
Environ 25:minutes après le début
Désolée, mais je la trouve crispante même si elle est sûrement très sympathique et très bonne enseignante dans la vie.

Merci pour le lien.
Je vais gentiment la croire sincère, et qu'elle se contente de mesurer cette rentrée à son aune, que son école est bien équipée en sanitaires, que les adultes ont eu chacun plusieurs masques protecteurs pour la journée,  et qu'il n'y a aucune inquiétude de la part d'aucun des gens en contact toute la journée avec les enfants.

Ils sont forts BFM pour dénicher des gens qui servent la soupe.

J'imagine que cette collègue a répondu, volontairement, à un appel à témoins ; dans ma mansuétude je vais aussi imaginer qu'elle n'est absolument pas au courant de la situation plus générale des écoles en France.

En tout cas l'on peut être presque sûrs que son IEN a dû être aussi ravi qu'elle de cette intervention télévisée, qui ne nuira certainement pas à sa carrière.

Une collègue sympathique donc.

C'est vrai qu'il est cocasse de la voir évoquer les gestes barrières alors même que la vidéo à sa droite multiplie les situations où la distanciation n'est absolument pas respectée.

Il y a surtout que nous n'avons plus de journalistes qui font leur travail et croisent les sources, cherchant "des" avis contradictoires et ne se contentant pas d'un témoignage individuel et à sens unique, de faire appel l'administration qui avait déjà dû signaler cette école (puisque ouverte pour des enfants de soignants, donc sans doute déjà interviewée). Lorsqu'ils ont un bon client (qui que ce soit, cette PE n'est pas en cause) ils ne cherchent pas plus loin (ils font d'ailleurs la même chose avec les représentants syndicaux, n'interviewant que quelques personnes de syndicats qui ne sont pas toujours les mieux informés d'ailleurs).
Mais les journalistes (pas les commentaires en communication présents sur les plateaux) sont aussi maltraités. Un appel à  22h00 au journaliste en lui disant "tu me trouve une école où ça se passe bien pour demain" qui lui-même appelle son pigiste local à 23h00 en lui donnant la même consigne. Donc, facilité en premier par manque de temps et surtout manque de rigueur de rédactions qui ne souhaitent qu'un bon reportage (ici bien rassurant pour la population et le ministre - après tout, c'est "leur" ministre aux journalistes).

Et il y a aussi ceux qui, comme Marie-Estelle Puech, font leurs articles à partir des témoignages qu'elle réclame depuis son compte twitter...

Cicyle a écrit:

chmarmottine a écrit:On se demande à quel prix la reprise se passe bien. Quelques éléments dans Libé.
https://www.liberation.fr/france/2020/05/12/mon-inspectrice-voulait-absolument-que-j-accueille-des-enfants-des-ce-matin-j-ai-du-batailler_1788102

Dans les classes, on a disposé cinq petites tables bien espacées les unes des autres, avec au pied de chacune d’elle un tapis de yoga. Chaque enfant aura sa table, son petit tapis pour jouer. Et une caisse avec du matériel. Dans celle que j’ai sous les yeux, il y a des Kaplas, des Lego, des feutres, quelques animaux de la ferme, une pochette avec des coloriages et un paquet de mouchoirs. Ça me dégoûte d’imposer ça aux enfants. Le plus difficile, c’est de cautionner cette mascarade. Dans l'équipe, on était pour reprendre vraiment l'école ou attendre septembre. Mais pas comme ça. On ne peut pas exercer notre métier. Ce que je dis là, je le garde pour moi pendant la journée. Je reste dans mon rôle. Mais à titre personnel, mes enfants ne retourneront pas en classe. Pas dans ces conditions. Je veux leur épargner ça.

Intéressant. Par contre, il décrit comment ils ont eux-mêmes poussé les armoires, etc. Je ne comprends pas que les collègues (qui ne souhaitent pas ouvrir), le fassent. Il faudrait s'assoir avec son ordi pour préparer ses cours et la gestion des élèves en eux-mêmes et attendre que la mairie le fasse. Ça n'est pas fait ? On n'ouvre pas. C'est un boulevard. En temps normal, on fait parce que c'est plus simple, plus rapide, que la mairie n'est pas notre larbin, etc. Mais là, actuellement, une mairie veut ouvrir ? Elle assume l'intégralité de la sécurité dans les locaux. Point barre. Des fois, je ne comprends pas…

"Une mairie", concrètement, ce sont ses agents, qui ont déjà pas mal de boulot et ne sont pas plus payés que nous, qui s'entassent dans les métros bondés. Entre le principe "c'est pas mon boulot alors je le fais pas" et "on va éviter d'en rajouter à ceux qui sont déjà en bas de l'échelle", lequel faut-il privilégier ?

ZeSandman a écrit:

Clecle78 a écrit:Pour jailaflemme, voilà :
https://www.bfmtv.com/mediaplayer/replay/19h-ruth-elkrief/
Environ 25:minutes après le début
Désolée, mais je la trouve crispante même si elle est sûrement très sympathique et très bonne enseignante dans la vie.

Merci pour le lien.
Je vais gentiment la croire sincère, et qu'elle se contente de mesurer cette rentrée à son aune, que son école est bien équipée en sanitaires, que les adultes ont eu chacun plusieurs masques protecteurs pour la journée,  et qu'il n'y a aucune inquiétude de la part d'aucun des gens en contact toute la journée avec les enfants.

Ils sont forts BFM pour dénicher des gens qui servent la soupe.

J'imagine que cette collègue a répondu, volontairement, à un appel à témoins ; dans ma mansuétude je vais aussi imaginer qu'elle n'est absolument pas au courant de la situation plus générale des écoles en France.

En tout cas l'on peut être presque sûrs que son IEN a dû être aussi ravi qu'elle de cette intervention télévisée, qui ne nuira certainement pas à sa carrière.

Une collègue sympathique donc.

C'est vrai qu'il est cocasse de la voir évoquer les gestes barrières alors même que la vidéo à sa droite multiplie les situations où la distanciation n'est absolument pas respectée.

BFM... Ils ne font pas du journalisme, c'est du divertissement en continu, et la polémique est leur gagne pain, déjà il faut être très motivé pour regarder plus de 25 min. Pour les autres JT, c'est rarement mieux avec cette volonté de toujours montrer des images, et bien on montre des images qui datent d'avant le 11 mai, avec des enfants des soignants. Que cela soit bien expliqué ou pas, ceux qui regardent d'un oeil les reportages en déduisent souvent rapidement que certaines écoles accueillaient des élèves le 11 et pas d'autres !!!

Je n'ai pas aimé les remarques des JT qui signalaient que certaines écoles du privé accueillaient des élèves dès le 11 mai, je suis prof dans le privé, et j'ai l'impression que ce sont des établissement isolés, qui ont demandé aux PE de préparer la rentrée pendant le confinement, ce qui n'est pas très correct car on ne prépare pas sa classe par télétravail... J'espère que c'est vraiment exceptionnel. Et c'est regretable d'évoquer ces écoles comme des exemples alors que c'est plutôt l'exemple à ne pas suivre !

Je pense aussi que le rectorat ne donne pas le droit de parler aux enseignants. Ceux-ci sont peut-être triés sur le volet.
Je crois qu'il est très difficile pour un journaliste de faire un reportage sur les collèges ou les écoles où les professeurs sont réticents parce qu'ils n'ont pas les autorisations. Nous verrons quels collèges auront été choisis le 18 mai.
C'est une hypothèse, je n'ai pas de preuves.

mafalda16 a écrit:

dita a écrit:

Sisyphe a écrit:J'ai regardé quelques minutes. J'ai vu deux enfants se toucher

Et dire qu'on oublie d'avoir les idées mal placées à cause du coronavirus.

Ce n'est pas le genre de réflexion qui font avancer le débat

Oui, c'est vrai que c'est vaseux. mais à ta réaction, on voit bien à quel point nous sommes tous crispés. D'habitude, on "rigole bêtement" comme ça. Là, on ne le fait pas.

Je viens de regarder le journal de M6 (peut-être pas une référence, mais je n'ai pas l'impression que ce soit mieux ailleurs) : ça parle baisse des réa (et vite on passe le nombre morts aujourd'hui), ça parle vacances et plages (donner ses RTT pour permettre aux soignants de partir en vacances - les soignants ne savent même pas s'ils pourront poser des jours cet été... mais Dunkerque en hiver, ça doit être joli), reprise de l'école avec de jolies images d'enfants heureux... et Raoult qui dit que "c'est terminé", "pas de 2e vague"

J'espère tout ça.......

Et j'ai eu mon bahut (privé) au téléphone : pour l'instant, les masques et le gel sont ceux achetés par l'Ogec qui partagerait avec les profs pour la reprise. Mais comme on a fait PLEIN de groupes de 6e et 5e et qu'on a reconstitué un EDT, ça fait 40 profs / jours sont certains auront besoin de 2 masques, voire 3. Et le stock OGEC ne tiendra pas plus de 5 ou 6 jours (dans le meilleur des cas. Et j'espère surtout qu'on ne dépouillera pas les personnels de cantine et de ménage pour fournir les profs et assurer la façade.
On a commandé du gel hydro (Ogec toujours), MAIS on n'a pas de poussoir pour les flacons. Et pas de commande possible. Le fournisseur fournit aussi toutes les boites des environs, donc on n'est de toute façon pas sûr d'avoir le gel à temps...

Et la direction a calculé : cela représente 27h de ménage par jour. On ne pourra donc pas ouvrir les 4e et les 3e (1 groupe ou 2 peut-être si les parents insistent...)

Réunion en effectif restreint ce matin dans mon collège (1 représentant par disciplines) et Visio pour les autres. Nous "accueillons" les 6° lundi 18 et les 5° mardi 19 par effectif de 12, 15 maximum par salle (les élèves restent dans la même salle et à la même place toute la journée et les parents doivent leur donner 2 masques) suivant un plan de circulation et un roulement des récréations avec surveillance par les enseignants et improviserons pour le contenu des "cours".
Nous continuons le présentiel et le distanciel pour de nombreux profs. Nous n'avons pas encore reçu le gel hydro commandé mais nous avons 4 masques lavables par enseignant. La tension est montée d'un cran ainsi que l'angoisse : peut-être le retour aussi dans les locaux...et nous ne sommes pas sereins pour le 18 pour une grande partie d'entre nous...
Personnellement, j'ai un problème avec le masque car, étant porteuse de lunettes dont je ne peux me passer, j'ai de la buée en permanence (et j'ai essayé plusieurs masques) et je ne me vois pas en porter toute la journée d'autant plus que ce dernier doit être "normalement" changé dès qu'il est touché. Je sais que je vais être critiquée mais ai-je le droit de ne pas en porter durant le cours si je me tiens à plus d'un mètre des personnes (adultes comme enfants)... ? Merci et bon courage pour ceux qui reprennent.

pogonophile a écrit:

Cicyle a écrit:

chmarmottine a écrit:On se demande à quel prix la reprise se passe bien. Quelques éléments dans Libé.
https://www.liberation.fr/france/2020/05/12/mon-inspectrice-voulait-absolument-que-j-accueille-des-enfants-des-ce-matin-j-ai-du-batailler_1788102

Dans les classes, on a disposé cinq petites tables bien espacées les unes des autres, avec au pied de chacune d’elle un tapis de yoga. Chaque enfant aura sa table, son petit tapis pour jouer. Et une caisse avec du matériel. Dans celle que j’ai sous les yeux, il y a des Kaplas, des Lego, des feutres, quelques animaux de la ferme, une pochette avec des coloriages et un paquet de mouchoirs. Ça me dégoûte d’imposer ça aux enfants. Le plus difficile, c’est de cautionner cette mascarade. Dans l'équipe, on était pour reprendre vraiment l'école ou attendre septembre. Mais pas comme ça. On ne peut pas exercer notre métier. Ce que je dis là, je le garde pour moi pendant la journée. Je reste dans mon rôle. Mais à titre personnel, mes enfants ne retourneront pas en classe. Pas dans ces conditions. Je veux leur épargner ça.

Intéressant. Par contre, il décrit comment ils ont eux-mêmes poussé les armoires, etc. Je ne comprends pas que les collègues (qui ne souhaitent pas ouvrir), le fassent. Il faudrait s'assoir avec son ordi pour préparer ses cours et la gestion des élèves en eux-mêmes et attendre que la mairie le fasse. Ça n'est pas fait ? On n'ouvre pas. C'est un boulevard. En temps normal, on fait parce que c'est plus simple, plus rapide, que la mairie n'est pas notre larbin, etc. Mais là, actuellement, une mairie veut ouvrir ? Elle assume l'intégralité de la sécurité dans les locaux. Point barre. Des fois, je ne comprends pas…

"Une mairie", concrètement, ce sont ses agents, qui ont déjà pas mal de boulot et ne sont pas plus payés que nous, qui s'entassent dans les métros bondés. Entre le principe "c'est pas mon boulot alors je le fais pas" et "on va éviter d'en rajouter à ceux qui sont déjà en bas de l'échelle", lequel faut-il privilégier ?

Aucun des deux.

C'est assez désagréable de laisser penser que les professeurs ne sont pas solidaires des gens qu'ils côtoient tous les jours et qu'ils respectent profondément. Dans le collège de mon mari (certes, ce n'est pas une école) tout a été fait pour protéger les agents : s'ils doivent accomplir une tâche de nettoyage, d'autres tâches leur ont été enlevées. J'espère surtout qu'ils sont protégés contre le virus : les masques ne sont pas arrivés en quantité suffisante.

Si les conditions ne sont pas réunies, on n'accable ni les enseignants, ni les agents. Le maire n'ouvre pas, sauf pour les enfants qui ne peuvent absolument pas être gardés. En revanche, que de temps perdu pour la préparation de septembre, pour repenser ou donner les moyens de venir aux élèves en danger... On aurait pu commencer dès le début du mois d'avril.

A l'impossible nul n'est tenu, surtout quand les décisions ne paraissent avoir aucun sens.

Je viens d'avoir une réunion avec la direction:
- pour le bac : nous recevrons des bordereaux et il faudra y indiquer la note que l'on pense que l'élève aurait eu à l'épreuve du bac (E3C n°2 + langues : CO et EE + Bac de français apparemment) !  Ces bordereaux seront donnés aux jurys.
- je suis en zone rouge et le gouvernement indiquera le 2 juin si on pourra ré-ouvrir les collèges/lycées et du coup ce sera effectif immédiatement, pas de temps pour s'organiser.

Firefly a écrit:Je viens d'avoir une réunion avec la direction:
- pour le bac : nous recevrons des bordereaux et il faudra y indiquer la note que l'on pense que l'élève aurait eu à l'épreuve du bac (E3C n°2 + langues : CO et EE + Bac de français apparemment) !  Ces bordereaux seront donnés aux jurys.
- je suis en zone rouge et le gouvernement indiquera le 2 juin si on pourra ré-ouvrir les collèges/lycées et du coup ce sera effectif immédiatement, pas de temps pour s'organiser.

Pour les E3C2: la note sera la moyenne de celles d'E3C1 et E3C3.
Pour l'écrit de français, c'est du CC, et pour l'oral personne n'en sait rien encore.

totoro a écrit:
Et j'ai eu mon bahut (privé) au téléphone : pour l'instant, les masques et le gel sont ceux achetés par l'Ogec qui partagerait avec les profs pour la reprise. Mais comme on a fait PLEIN de groupes de 6e et 5e et qu'on a reconstitué un EDT, ça fait 40 profs / jours sont certains auront besoin de 2 masques, voire 3. Et le stock OGEC ne tiendra pas plus de 5 ou 6 jours (dans le meilleur des cas. Et j'espère surtout qu'on ne dépouillera pas les personnels de cantine et de ménage pour fournir les profs et assurer la façade.

Non, rassure-toi, le précédent des élections municipales devrait nous convaincre que jamais on ne déshabillera Pierre pour... oh, wait.

Firefly a écrit:Je viens d'avoir une réunion avec la direction:
- pour le bac : nous recevrons des bordereaux et il faudra y indiquer la note que l'on pense que l'élève aurait eu à l'épreuve du bac (E3C n°2 + langues : CO et EE + Bac de français apparemment) !

Demandez collectivement, dans les plus brefs délais, des précisions sur ce délire, et faites remonter à vos syndicats pour information.

Il reste encore 3 semaines avant le 2 juin.

Je ne sais pas ce qu'on a demandé aux établissements en zone rouge mais beaucoup ne sont pas les bras croisés à attendre le 2 juin pour savoir s'il faut mettre en place un accueil.

Les retours de collègues de différents établissements semblent tous aller dans le même sens : ils en sont au stade où les salles qui pourront recevoir les élèves sont identifiées (ou en train de l'être), on commence à calibrer le nombre d'élèves qui pourra être accueilli par salle, on réfléchit à la restauration, à l'organisation, aux transports scolaires.
C'est plus ou moins abouti mais je n'ai pas eu de retours comme quoi "non non, personne ne s'en préoccupe". Au mieux "pas de communication de mon administration" mais ça ne veut pas dire qu'aucune réflexion n'est en cours.

Image rare d'une professeure, ayant mis son masque en tissu de travers, en train d'attribuer les notes pour le bac 2020

floisa a écrit:Pour les E3C2: la note sera la moyenne de celles d'E3C1 et E3C3.
Pour l'écrit de français, c'est du CC, et pour l'oral personne n'en sait rien encore.

C'est une "décision" locale ou c'est issu d'un document officiel ?
(Dans le cas d'un doc officiel un lien serait souhaitable).