Gestion de la crise du Coronavirus dans l'Education Nationale

pogonophile a écrit:Ébullition mentale en direct :
- deviner qui des profs à risque va revenir et qui ne va pas revenir pour prévoir les emplois du temps
- bien regarder la boule de cristal pour savoir combien d'élèves vont effectivement être là
- parmi eux compter les demi pensionnaires pour que les commandes soient réalistes et partent dès demain après-midi
- reprendre tout mon planning de réunions qui tombe à l'eau
- préparer la FAQ de la semaine pour la loge, la vie sco, la secrétaire, qui vont être bombardées de questions
- et pis ça, et pis ça, et pis ça aussi tiens, et ouh faut pas oublier ça

J'ai comme un petit coup de fatigue moi tiens, je sais pas d'où ça vient...

Vous venez officiellement de rejoindre les rangs des personnels dont le travail est ouvertement méprisé par l'institution. Bienvenus au club... et bon courage !

henriette a écrit:A titre personnel, je trouve la quasi joie de certains devant le sort des perdirs dans la situation actuelle absolument consternante, et cela me rend nauséeuse. Je trouve cette haine, qu'on voit jaillir régulièrement sur l'un ou l'autre fil, complètement délirante et effarante.

Le moment n'est effectivement pas très heureux pour lancer une charge contre eux car les CDE sont ici dans la même galère que nous (et je dirais même que la leur est actuellement bien pire) mais, même si les propos tenus sur le forum sont parfois virulents, je trouve que les réduire à de la "haine" occulte un véritable problème structurel qui, comme je l'avais écrit dans un autre fil à propos d'échelons hiérarchiques plus haut placés, s'apparente à une forme de "lutte des classes" : l'institution est organisée de telle manière que les intérêts des CDE et des enseignants sont de plus en plus souvent contradictoires et les tensions générées par cette situation devront tôt ou tard émerger.
A titre personnel, je ne comprends pas que, vu la manière dont ils sont traités depuis la crise du coronavirus, il n'y ait pas une véritable levée de boucliers des CDE ; mais il est possible qu'ils soient presque aussi mal défendus par leurs syndicats que nous ne le sommes par les nôtres dans l'ensemble (bien que n'étant pas adhérent, je fais une exception notable pour le SNALC et je trouve que JR Girard a adopté une communication assez percutante dans le maigre espace médiatique qui lui est alloué).

Dalva a écrit:

pogonophile a écrit:
Je suis parfaitement d'accord avec toi. On a eu une année singulière, très dure, avec une grande violence qui a commencé bien avant mars. Il y a toujours du bon à retirer et le travail à distance a permis de développer de nouvelles compétences, de voir certains élèves et personnels se révéler, dans un contexte épouvantable.
Maintenant il va rester une dizaine de jours pour clore tout ça, dire au revoir - intérêt pédagogique très faible, mais humainement ce n'est pas anodin - et puis la rentrée aura l'allure qu'elle aura, d'ici là on aura tous mérité de souffler un peu.

Concentrons-nous sur le positif qui a une chance de demeurer si on pense à autre chose que se tirer dans les pattes : il y a un coup à jouer sur les relations profs-élèves et profs-perdirs, qui peuvent évoluer localement de manière très favorable après tout ça.

Cela n'a aucun rapport avec le reste de la conversation, c'est pourquoi je n'ai conservé que cette partie : à propos de ce que j'ai graissé, je pense que c'est justement tout le contraire qu'il faudrait faire, si on veut avoir une chance d'arrêter se faire piétiner.
La résilience, c'est beau, mais à un moment, on n'est plus résilient, on est juste des couillons. (Ce n'est pas pour dire un gros mot, c'est que je ne trouve pas autre chose pour le dire.)

Au contraire, nous devrions faire attention de ne surtout pas oublier à quel point nous avons été maltraités, parce que nous sommes très fortiches, pour oublier et continuer à bosser quand même, du mieux qu'on peut. A ce rythme-là, on n'arrivera jamais à rien.

J'ai l'impression qu'on est des gamins. Vous savez, ces gamins qui n'apprennent jamais : ils se sont déjà cassé deux fois le bras, égratignés des dizaines de fois, écorchés, mais non, ils oublient la douleur et deux mois plus tard remontent au même arbre, tentent à nouveau de sauter d'une bitte à l'autre*, ou de sauter du haut de l'escalier en tricycle (et de jouer à la marelle sur le passage piéton d'une avenue, mais ça, j'ai jamais pu recommencer, on m'avait à l’œil).

* Rendash, retiens-toi.

Parfaitement d'accord : dans nos professions, être constructif revient à scier la branche à laquelle on se raccroche. La bonne volonté des enseignants a été le cheval de Troie de la destruction de l'Education Nationale.
Parti comme c'est, le seul enseignement qui sera retenu de cette crise c'est qu'on peut continuer à nous piétiner allègrement.

Enaeco a écrit:Ces deux semaines permettent de dire qu'on est passé à autre chose. Si on ouvre les écoles, ça permet de partir en vacances avec plus d'insouciance et de ne pas à avoir à se poser la questions des mesures à mettre en place à la rentrée (aucune, tout était ok avant le départ en vacances...)

D'ici quelques semaines on verra ce que donnera cette insouciance estivale revigorée par la réouverture complète des écoles.

Je signale incidemment que le 22 juin c'est mon anniversaire. J'ai fait un mauvais truc pour mériter ça ?

Je ne sais pas, mais ce qui est certain, c'est qu'on pensera à toi !

Spoiler:

Moonchild a écrit:

Enaeco a écrit:Ces deux semaines permettent de dire qu'on est passé à autre chose. Si on ouvre les écoles, ça permet de partir en vacances avec plus d'insouciance et de ne pas à avoir à se poser la questions des mesures à mettre en place à la rentrée (aucune, tout était ok avant le départ en vacances...)

D'ici quelques semaines on verra ce que donnera cette insouciance estivale revigorée par la réouverture complète des écoles.

Je ne suis pas sur de saisir le sens de ton message.

Que l'on peut s'attendre à une forte augmentation du nombre de cas notamment liée à la réouverture complète des écoles ?
Oui on peut le penser. Tout comme on a pu penser que certaines décisions ou certains comportements étaient de la folie.

C'est peut-être un énorme coup de chance mais pour l'instant ça se passe relativement bien.

henriette a écrit:Apparemment Blanquer aurait donné des infos à "20 minutes" ? Voici ce qu'écrit ce soir Delphine Bancaud :

Déconfinement : Pourquoi faire revenir tous les élèves en classe le 22 juin ?

MIS À JOUR LE 14/06/20 À 22H29

Autre interrogation : le protocole sanitaire actuellement en vigueur sera-t-il totalement abrogé ? Non, explique à 20 Minutes, le ministère de l’Education, il sera seulement allégé. Et les modalités seront précisées en début de semaine, une réunion étant prévue avec les organisations syndicales ce lundi. Cela signifie que si le quota maximum des 15 élèves par classe en primaire va être levé et les mesures de distanciation assouplies, certaines règles vont rester en vigueur. Sans doute le port du masque restera-t-il ainsi obligatoire pour l’équipe pédagogique et les collégiens. Tout comme les règles de circulation dans les établissements et de flux des élèves dans la cour. Et le nettoyage approfondi des locaux risque de rester en vigueur.

Plus d’école à distance pour les profs

Du coté des enseignants, cette reprise obligatoire des élèves à partir du 22 juin a aussi du sens. Cela signifie qu’ils n’auront plus à assurer l’école à distance. Et ce come-back dans les établissements va leur permettre de préparer leur rentrée. Mais on sait déjà que tous les enseignants ne seront pas présents le 22 juin, certains étant vulnérables physiquement.

Déconfinement : Pourquoi faire revenir tous les élèves en classe le 22 juin ?
https://m.20minutes.fr/amp/a/2799515

On n'a déjà pas assez d'agents même si on ne reprend que des petits groupes de 4e deux jours par semaine... Alors tout le monde à temps plein... !

Moonchild a écrit:Vous venez officiellement de rejoindre les rangs des personnels dont le travail est ouvertement méprisé par l'institution. Bienvenus au club... et bon courage !

On y est depuis belle lurette en fait, et je crois que nous y sommes tous rentrés à peu près en même temps. Les uns comme les autres, nous sommes dans les établissements, pas éloignés des élèves, donc piétaille.

Moonchild a écrit:Le moment n'est effectivement pas très heureux pour lancer une charge contre eux car les CDE sont ici dans la même galère que nous (et je dirais même que la leur est actuellement bien pire) mais, même si les propos tenus sur le forum sont parfois virulents, je trouve que les réduire à de la "haine" occulte un véritable problème structurel qui, comme je l'avais écrit dans un autre fil à propos d'échelons hiérarchiques plus haut placés, s'apparente à une forme de "lutte des classes" : l'institution est organisée de telle manière que les intérêts des CDE et des enseignants sont de plus en plus souvent contradictoires et les tensions générées par cette situation devront tôt ou tard émerger.

Nos intérêts sont très strictement les mêmes : que tout se passe bien dans les établissements, que les élèves réussissent, que les personnels soient heureux de les y accompagner. La notion de lutte des classes n'a aucun sens dans le service public d'éducation, puisque le but est le même pour tous : les enseignants ne sont pas au service des chefs d'établissement, ils sont tous à celui de la réussite des élèves.
Qu'on n'ait pas les mêmes priorités au quotidien en revanche, ça c'est courant. Mais ça n'a rien à voir avec la dialectique maître/esclave.

Sphinx a écrit:On n'a déjà pas assez d'agents même si on ne reprend que des petits groupes de 4e deux jours par semaine... Alors tout le monde à temps plein... !

Si les agents reprennent tous le problème disparaît de lui-même non ?
J'ose croire que les collectivités locales vont arrêter de jouer à mettre des freins, surtout quand le deuxième tour arrive juste après...

Si ce sont les emplois du temps normaux, on va se retrouver avec 3 gamins par heure de classe ! C'est idiot !!!

pogonophile a écrit:

Sphinx a écrit:On n'a déjà pas assez d'agents même si on ne reprend que des petits groupes de 4e deux jours par semaine... Alors tout le monde à temps plein... !

Si les agents reprennent tous le problème disparaît de lui-même non ?
J'ose croire que les collectivités locales vont arrêter de jouer à mettre des freins, surtout quand le deuxième tour arrive juste après...

Ben non puisque, d'abord, j'espère quand même qu'on ne va pas faire revenir les personnes vulnérables (ce qui n'est bien sûr pas à exclure), or chez nous un certain nombre d'agents le sont : CUI avec handicap etc ; ensuite parce que, même s'ils revenaient tous, je réagissais à l'article cité par Henriette dans lequel il est question de continuer les nettoyages renforcés. On ne peut pas avoir autant de personnels qu'avant en leur demandant trois nettoyages par jour au lieu d'un.

Hugo78 a écrit:Si ce sont les emplois du temps normaux, on va se retrouver avec 3 gamins par heure de classe ! C'est idiot !!!

Je ne sais pas dans ton établissement mais dans la plupart, on est sur des retours assez massifs malgré l'emploi du temps dégradé, ou des choix assez plombants comme ni cantine ni récré.

Sphinx a écrit:

pogonophile a écrit:

Sphinx a écrit:On n'a déjà pas assez d'agents même si on ne reprend que des petits groupes de 4e deux jours par semaine... Alors tout le monde à temps plein... !

Si les agents reprennent tous le problème disparaît de lui-même non ?
J'ose croire que les collectivités locales vont arrêter de jouer à mettre des freins, surtout quand le deuxième tour arrive juste après...

Ben non puisque, d'abord, j'espère quand même qu'on ne va pas faire revenir les personnes vulnérables (ce qui n'est bien sûr pas à exclure), or chez nous un certain nombre d'agents le sont : CUI avec handicap etc ; ensuite parce que, même s'ils revenaient tous, je réagissais à l'article cité par Henriette dans lequel il est question de continuer les nettoyages renforcés. On ne peut pas avoir autant de personnels qu'avant en leur demandant trois nettoyages par jour au lieu d'un.

Tu as raison, sur ce point précis on a une grosse limite, même en ôtant la notion de personnes vulnérables.

Quelqu’un pourrait redire sur quelle radio ou tv parle JMB et à quelle heure? Merci!

Maintenant sur Europe 1.

Bon, le protocole change MAIS ne change pas vraiment vraiment
Il faut accueillir Tout le monde mais pas brasser les groupes, respecter une distanciation ...
Ça va être d’un pratique !

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041991876&categorieLien=id

Blanquer sur E1
"Le protocole sanitaire sera allégé, notamment celui de la distanciation physique : seulement d'un mètre latéral entre élèves", suppression du seuil de 15 élèves par classe"

Cleroli a écrit:Blanquer sur E1
"Le protocole sanitaire sera allégé, notamment celui de la distanciation physique : seulement d'un mètre latéral entre élèves"

Comme je l'ai déjà dit ici, vu la taille de ma salle, ce sera toujours impossible.

anthinéa a écrit:Bon,  le protocole change MAIS ne change pas vraiment vraiment
Il faut accueillir Tout le monde mais pas brasser les groupes, respecter une distanciation ...
Ça va être d’un pratique !

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041991876&categorieLien=id

Oui... Incompréhensible.
Blanquer vient de dire fin des groupes on peut accueillir tout le monde car il maintient seulement 1 mètre de distance latérale pour les élèves, fin des 1m devant et 1m derrière.

Cleroli a écrit:Blanquer sur E1
"Le protocole sanitaire sera allégé, notamment celui de la distanciation physique : seulement d'un mètre latéral entre élèves", suppression du seuil de 15 élèves par classe"

Non mais ça devient complètement ridicule...

Cleroli a écrit:Blanquer sur E1
"Le protocole sanitaire sera allégé, notamment celui de la distanciation physique : seulement d'un mètre latéral entre élèves", suppression du seuil de 15 élèves par classe"

On va pouvoir caser 4 élèves de plus !

Fenrir a écrit:

Cleroli a écrit:Blanquer sur E1
"Le protocole sanitaire sera allégé, notamment celui de la distanciation physique : seulement d'un mètre latéral entre élèves"

Comme je l'ai déjà dit ici, vu la taille de  ma salle, ce sera toujours impossible.

Pareil pour moi, c'est même franchement cocasse de l'imaginer tant c'est surréaliste.

kero a écrit:

Cleroli a écrit:Blanquer sur E1
"Le protocole sanitaire sera allégé, notamment celui de la distanciation physique : seulement d'un mètre latéral entre élèves", suppression du seuil de 15 élèves par classe"

Non mais ça devient complètement ridicule...

Et dans la cour, plus de distanciation d'1m je suppose...

Dans ma salle de classe, tu peux pas caser toute une classe en assurant une distance d'un mètre latéralement.

Ou si tu le fais, tu dois les coller les uns aux autres en terme de distance devant/derrière.

C'est UBUESQUE.

MesonMixing a écrit:

anthinéa a écrit:Bon,  le protocole change MAIS ne change pas vraiment vraiment
Il faut accueillir Tout le monde mais pas brasser les groupes, respecter une distanciation ...
Ça va être d’un pratique !

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041991876&categorieLien=id

Oui... Incompréhensible.
Blanquer vient de dire fin des groupes on peut accueillir tout le monde car il maintient seulement 1 mètre de distance latérale pour les élèves, fin des 1m devant et 1m derrière.

Les établissements qui ont des tables doubles ne pourront pas accueillir tous les élèves en respectant la distance de 1 m, c'est matériellement impossible avec de telles tables.

Dans ma salle, je n'ai pas des tables de deux élèves mais des tables pour un élève que l'on colle les unes aux autres. Il est donc sans doute possible de les séparer et de faire rentrer plus d'élèves. Mais dans les salles où ce sont des tables pour deux élèves, je ne vois pas comment on peut les séparer d'un mètre.

Comme les élèves ne vont pas travailler, la table n'est pas vraiment obligatoire

Bon, après, les année normales ça commence déjà à s'éclaircir à cette époque,  mais est ce que ça va être pareil cette année ?